Une autre chance

Traduction de Another Chance, histoire écrite par Carrie Aulenbacher et disponible en version originale ici : https://www.fanfiction.net/s/11314196/1/Another-Chance

Chapitre 1

 S'éloigner de Michaëla après le câlin plein de douleur qu'elle venait de lui donner était une chose les plus dures que Sully n'ait jamais fait depuis des années. Avec Catherine qui venait de partir, il y avait quelques minutes en diligence pour rejoindre sa famille, tout semblait s'être produit en même temps. Elle lui avait donné son collier, Michaëla avait pris le large, il l'avait poursuivie et ils avaient discuté près du camp d'immigrant.
« Je ne peux pas être avec vous maintenant. » lui avait-elle dit, des larmes brillant dans ses yeux envoûtants. Cela l'avait coupé comme s'il avait reçu un coup. Il lui avait dit qu'il serait toujours là pour elle, et lui avait donné un dernier câlin, pensant qu'il pouvait dire adieu au fait qu'il se fréquentait.
Le soupir triste de Michaëla quand elle accepta son étreinte lui avait donné envie de ne pas la lâcher, mais il s'était forcé à prendre du recul et à se détourner d'elle avant de n'en dire plus. Il avait finalement voulu avoir tout réglé et aller plus loin dans leur fréquentation, mais le fait qu'elle ait admis qu'il l'avait blessée, qu'il avait bouleversé sa confiance en lui, lui fit comprendre que les choses étaient trop brutales. Si seulement il avait réalisait comment sa compassion pour Catherine allait être interprétée par Michaela !
Marchant dans le soleil du matin, il rejoua encore et encore les mots dans sa tête. Il pensait à l'argument qu'il avait donné la veille à la ferme pour s'excuser. Elle avait exigé de savoir s'il y avait une autre femme depuis qu'Abigail était partie. Il s'était éloigné d'elle lui aussi.
Wolf le rattrapa et trotta devant lui, anticipant sa direction. Mais Sully était trop enveloppé dans sa frustration sur des choses pour y prêter attention. Avant qu'il ne le sache, l'heure était passée et il n'était pas loin du camp. Le bruit des jeunes enfants qui jappaient et jouaient le fit sortir de sa fugue. Indépendamment de la luminosité du jour, Sully sentait comme un nuage noir qui était suspendu au-dessus de lui, le poussant vers la terre. Il enleva sa veste, en dépit de l'air frais du printemps, et commença à couper du bois.
Alors qu'il terminait avec sa pile, il se souvint d'un arbre que la dernière tempête avait fait tomber et alla vers lui pour travailler dessus. L'activité garda son esprit calme et la hache lui donnait un endroit où diriger son énergie refoulée. Même si une céphalée sourde le menaçait, Sully se poussa à rester occupé. Il pensait à revenir à la ferme plus tard et à forcer Michaela à l'écouter. Mais ses mots continuaient de résonner dans ses oreilles. « Je ne peux pas être avec vous maintenant ! »

« Ha-ho, mon frère. » La voix de Nuage Dansant lui vint de derrière, alors qu'il se préparait à taper un autre coup dans le bois. Faisant une pause dans son swing, Sully se tourna sur lui-même et vit son ami approcher. Puis, il réalisa le tas de pièces qui s'accumulaient aussi derrière, issu de son travail sérieux. « Est-ce que les Esprits t'ont parlé d'un hiver précoce ? »
La raillerie avait quelque chose qu'il avait appris à chérir, surtout venant de son frère Cheyenne. Nuage Dansant lui avait apporté une légèreté dans leur amitié qui l'avait aidé à ne pas être tout le temps sérieux. Regardant de nouveau le gros tas, Sully sourit et abandonna ses bûches pour lui serrer la main. Essuyant son front, il reposa sa hache dans le bois et saisit sa gourde pour boire un coup.
« Je ne pensais que tu serais de retour si tôt. Tu n'as pas vu Biche Tremblante en ville aujourd'hui ? » demanda Nuage Dansant. Sully secoua la tête.
« Elle est rentrée dans son famille ,dans l'Est. » Dit-il enfin, se demandant où était le manche de la hache, avec la paume de sa main. L'homme médecine pouvait sentir que Sully était troublé par des choses. Depuis que l'Armée avait abattue une petite tribu pas loin d'Oil Creek, Sully avait pris la seule survivante sous son aile et avait fait de son mieux pour l'aider à retrouver la paix. Quand il était venu au camp et avait expliqué les choses, même si c'était une tribu à laquelle Aigle Noir n'était pas associé, il avait demandé aux femmes de sa tribu à lui trouver une robe, afin que Sully puisse lui prendre un vêtement propre à porter. Depuis lors, il était venu tous les jours et avait mis Nuage Dansant au courant de tout. Mais les deux derniers jours, Sully broyait du noir et était silencieux.
« Ca va être difficile. » Dit Nuage Dansant, laissant l'idée planer. La pause s'étira entre eux et il réalisa que Sully ne voulait pas parler de ces choses-là. Sachant comment son ami était, Nuage Dansant croisa les bras et attendit. Sully saisit la hache et revint à son travail. En regardant les copeaux de bois qui volaient alors que Sully commençaient à se balancer en rythme, l'homme médecine décida d'attendre le soir pour parler de la raison pour laquelle son ami était si calme.
Alors qu'Oiseau Blanc enlevait le reste de la nourriture pour la nuit, le fils de Nuage Dansant s'assit autour du feu pour plaisanter et bavarder avec les hommes de la tribu. Sully ne s'était pas arrêté pour manger avec eux, et l'inquiétude de l'homme médecine augmenta. Il regarda la limite des arbres pour voir Wolf apparaître, mais tout restait calme. Quand elle eut fini dans la tente, elle sortit pour rejoindre son mari, qui fumait sa pipe pensivement.
« Les esprits parlent bruyamment à mon mari ce soir. » Dit-elle. « Il est très silencieux pour écouter tout ce qu'ils ont à dire. » Elle s'assit à côté de lui. Il lui sourit chaleureusement, toujours autant réconforté de savoir à quel point elle pouvait lire ses humeurs. Après avoir fini sa pipe, il lui raconta sa rencontre avec Sully plus tôt dans la journée. Elle savait tout ce qui était arrivé depuis le début.
« Quelque chose le mine. » Lui dit-il enfin.
« Donc, ça va te miner jusqu'à ce que tu ailles le voir. » Suggéra-t-elle. Prenant la main de sa femme, Nuage Dansant sourit et il la tint près de son cœur. Rien de plus n'avait besoin d'être dit entre eux. Depuis qu'ils avaient Loup Solitaire dans leurs vies, Oiseau Blanc savait que son esprit était joint d'une manière puissante avec celui de son mari. Ils étaient vraiment comme des frères, même si Loup Solitaire était un homme blanc. Pour d'autres dans la tribu, qui ne le connaissaient pas aussi bien, il était Sully. Pour elle et pour son mari, seulement entre eux deux, il était toujours Loup Solitaire.
Elle le regarda marcher vers les arbres, et puis revenir à l'intérieur pour ranger sa pipe.
Quand il atteint le feu de Sully, c'était clair que rien n'avait été préparé. Wolf était introuvable et Sully était juste en train de changer sa chemise, sortant de son appentis avec un morceau de viande hachée, qui sortait de sa bouche. Nuage Dansant s'assit face au feu et aida à attiser les flammes pendant que Sully finissait de s'habiller et le rejoignait. Il était clair qu'il était épuisé d'avoir travaillé aussi dur toute la journée, mais c'était une autre sorte de fatigue qui allait tout autant vers la douleur.
« L'arbre m'a pris plus longtemps que je le pensais. » Dit Sully en matière d'excuse. « Je n'avais pas réalisé qu'il était si tard. » Sa voix était vidée de sa tonalité habituelle.
« Les Esprits disent que tu travailles trop dur. C'est pour cela que tu ne vois pas le soleil se coucher. » Attisant toujours le feu, Nuage Dansant attendit le silence cette fois, sachant que son ami s'était fatigué après cette longue journée. Sully s'accorda un soupir, presque comme une réplique aux pensées de l'homme médecine. Il ne put pas l'éviter plus longtemps.
« Le Dr Mike et moi … naōevoto. » Sully essaya d'utiliser le mot Cheyenne signifiant querelle, car il ne voulait pas dire qu'il s'était battu avec elle. En fait, toute la journée, il avait essayé de comprendre ce qu'il avait bien pu se passer entre eux et était perdu. Nuage Dansant eut l'air perplexe, donc Sully continua. « Je ne sais pas trop comment te l'expliquer. Ce n'était pas une querelle, au moins elle a dit qu'elle n'était pas furieuse... » Alors que ses pensées continuaient à traîner, il jeta un morceau de bois dans le feu. Des étincelles sautaient et dansaient dessus.
« Que s'est-il passé ? » Demanda Nuage Dansant. Sully passa ses mains dans ses cheveux et gémit à haute voix. Il se demandait la même chose. Que s'était-il passé depuis ce jour où Catherine l'avait embrassé à la clinique ? Il garda sa tête baissée, se frottant les tempes pour stopper la tension. Il avait espéré avoir le temps de le faire avant un bon dîner. Il espérait être juste fatigué et affamé parce qu'il avait coupé l'arbre tout l'après-midi.
« Biche Tremblante m'a embrassé. » Sully alla droit au but. « Brian nous a vu, l'a dit à Michaela, et nous nous sommes disputés à cause de ça. J'ai dit à Biche … à Catherine que mon cœur appartenait au Dr Mike avant qu'elle ne quitte la ville, mais … Michaela était toujours furieuse que ça soit arrivé. » Fermant les yeux, il essaya de faire disparaître sa nervosité.
« Tu m'as dit qu'elle n'était pas furieuse. » Souligna Nuage Dansant.
« Eh bien, elle m'a dit qu'elle n'était pas furieuse aujourd'hui quand nous nous sommes parlé. Mais l'autre nuit, elle l'était vraiment. » Dit Sully. Se frottant à nouveau la tête, il ferma les yeux et espéra que Nuage Dansant allait bientôt partir pour qu'il puisse essayer de se coucher. C'était difficile de penser à tout à nouveau alors que sa tête battait fort.
« Et comment vas-tu ? » Demanda-t-il de sa voix réconfortante. Sully regarda son ami.
« Quoi ? » Demanda-t-il, pas sûr d'avoir correctement entendu.
« Comment vas-tu, mon frère ? » Demanda Nuage Dansant à nouveau. « C'est quelque chose qui s'est passé pas juste pour elle … ça s'est passé pour toi aussi. » Que son ami Cheyenne soit inquiet par la façon dont Sully se sentait à propos de ces choses-là le prit un peu par surprise. Brian et Michaela avaient été si en colère contre lui et Catherine avait tellement était si triste et résignée en partant qu'il ne concentrait seulement que sur le mal qu'il avait causé à tout le monde. Il n'avait pas tourné son attention vers lui-même du tout.
« Je ne sais pas. » Chuchota-t-il. « Ma tête me fait mal d'y avoir penser toute la journée. »
« Est-ce que son attention est venue grâce à ta gentillesse ? Est-ce arrivé ouvertement ? » C'était une étrange question. Sully ne put que secouer la tête. Il soupira, fatigué par la pression qu'il y avait dans sa tête.
« Nous étions juste en train de parler. Elle ne se sentait pas bien et je l'ai aidée à aller à l'étage pour qu'elle puisse se reposer. Elle était juste bouleversée parce qu'elle n'appartenait à aucune endroit et que les gens en ville ne la comprenait pas ... »
« Ils ne vous comprenaient pas. »
« Je ne m'attendais pas à ce qu'elle le fasse. Elle avait peur de tout le monde et se sentait malade, alors j'ai juste voulu lui dire qu'elle était spéciale. Avant que je n'ai pu lui dire, elle … m'a embrassé. » Les deux hommes étaient assis en silence, absorbant l'histoire. Nuage Dansant savait qu'il ne devait pas parler. Il pouvait sentir que la réponse était à l'intérieur de Sully et qu'il avait juste besoin d'en parler. Après quelques minutes plus tard, Wolf est venu et se posa entre eux deux pour réchauffer son nez près du feu.
« Je n'ai pas pensé au fait qu'elle était amoureuse de moi. Michaela était bouleversée parce que je n'ai pas dit à Catherine que nous nous fréquentions, mais pourquoi je lui en aurai parlé alors que ça ne m'est jamais venu à l'idée que j'avais besoin de lui dire ? Je n'allais pas parler de choses privées à une étrangère. » Frustré, il jeta un bâton errant dans le feu. « Je n'aime pas en parler du tout. » se levant pour trouver sa gourde, Sully but une grande gorgée avant de l'emmener pour en offrir à son ami. Alors qu'il était debout près du feu, il fixa les flammes, sentant la frustration brûler tout autant dans son cœur.
« Cependant Brian lui a dit, elle ne m'a pas demandé de lui dire ce qui s'était réellement … passé. » Sully chercha les yeux de Nuage Dansant après cette remarque. Se mettant finalement debout, Nuage Dansant sortit un sachet d'écorce de saule qu'il gardait souvent avec lui. Il l'offrit à son ami fatigué, qui le fixa quelques secondes avant de le prendre.
« Tu as besoin de te reposer. Quand elle voudra la vérité, elle viendra la chercher. » Joignant les avant-bras pour une poignée traditionnelle, Nuage Dansant lui sourit gentiment.
« Je devrais aller la rejoindre - »
« Elle doit venir chercher la vérité avant de l'entendre. Les Esprits disent que tu dois rester avec la tribu. » Pour Sully, les mots étaient plus un ordre qu'un conseil. Il hocha la tête, les deux hommes se séparèrent et Sully s'occupa de la préparation du thé.

Chapitre 2

Une semaine plus tard, Sully était devenait absolument fou dans le camp. Après avoir été pêcher dans les rivières avoisinantes et chasser avec Nuage Dansant, il n'était pas du tout revenu en ville. Le mal de tête avait duré deux jours et deux nuits complètes avant de s'en aller finalement. Après cela, la seule douleur qui restait était dans son cœur. Il sentait la culpabilité de ses actions lui pesait comme des nuages lourds sur ses épaules. Mais tous les jours, il y avait autre chose qu'il devait faire. Enfin, une semaine plus tard, il se glissa à l'extérieur pour aller la regarder loin dans la prairie.
Voir Matthew conduire le chariot en ville le fit se lever de son lieu caché pour les voir elle et les enfants approcher de la clinique. Elle était trop loin pour voir le regard sur son visage, mais ses cheveux tombèrent sur ses épaules quand elle descendit de voiture et lui raviva la douleur qu'il avait dans le cœur.
Venant de nulle part, une main lui tapa sur l'épaule et le fit se retourner dans le fourré. C'était Nuage Dansant. En même temps que Sully se retournait, il avait sorti son tomahawk, prêt à s'en servir. En voyant qu'il s'agissait de son ami le surpris, il souffla fortement et ferma les yeux.
« Qu'est-ce que tu fais ? » Demanda Sully, essayant de ne pas montrer comment il avait été surpris.
« Mon chef voudrait te parler. » Répondit l'homme médecine. Puis, avec une étincelle dans les yeux, il ajouta. « Les Esprits disent que ce n'est pas à toi d'aller vers elle … mais elle qui doit venir vers toi. »
« Après ce que je lui ai fait ? Elle ne me parlera plus jamais. Si je ne m'excuse - »
« Tu m'as parler de tes excuses. Tu as dit qu'elle ne t'a jamais demandé ce qu'il s'était passé. Toi et moi ne nous comprenons pas toujours. Nous nous donnons de l'espace pour chercher à se comprendre. En tant qu'amis, tu dois faire de même avec le Dr Mike. » Posant à nouveau son tomahawk dans sa ceinture, Sully grommela dans sa barbe et piétina pour retourner au camp pour aider Aigle Noir, même si son cœur n'y était pas.

Le matin où Michaela avait reçu des nouvelles de la famille de Catherine, lui disant qu'elle était arrivée en toute sécurité et que son rapport médical avait été très apprécié, elle réalisa qu'il s'était passé trois semaines depuis qu'elle avait vu Sully. Cela avait été les trois semaines les plus longues de sa vie. Tout le monde avait remarqué que Sully avait disparu et qu'elle avait été à la clinique presque en non-stop pour remplir ses journées avec le travail. Elle avait tout minimisé à Dorothy et les enfants, insistant sur le fait que c'était un bon break entre eux. Ce temps chacun de leur côté lui donnait un autre point de vue sur les choses.
Mais personne ne savait que ses nuits étaient blanches et que son oreiller était imbibé de larmes. Personne n'avait entendu parler de ses rêves la nuit, des rêves où Sully revenait ou avec lui qu'il la quittait pour toujours. Bien que certains jours elle brûlait d'indignation sur la manière dont il avait brisé sa confiance et son cœur, elle réalisait que la seule personne qu'elle n'ait jamais considéré comme un ami … avait disparu.
Le pire était qu'elle savait qu'il n'avait pas disparu. Il n'était pas loin du tout. Oiseau Blanc lui avait qu'il restait dans le camp, comme toujours. Bien que les nouvelles l'avaient initialement ravagée, alors que le temps avançait, la colère s'apaisait et l'avait simplement laissée confuse. Leur relation ne signifiait-elle pas assez à ses yeux pour qu'il revienne et rétablisse les choses ? Et puis, elle se souvint qu'elle lui avait dit qu'elle ne pouvait pas être avec lui. Il avait celui qui avait dit qu'il serait toujours là et qui l'avait étreint pour lui dire au revoir.
Le soir, après avoir reçu le télégramme de Baltimore, Michaela s'était promis d'aller le voir dans la matinée. Elle avait besoin que son ami revienne.
Alors qu'Eclair l'emmenait au camp le lendemain matin, Michaela sentit un nœud se former à son estomac. La nuit avait été remplie de pluie et il y avait un ton humide pour la journée. Même avec son long manteau de cuir, elle sentait le froid et espérait que ce n'était pas un signe d'appréhension.
Oiseau Blanc l'accueillit chaleureusement et elles discutèrent près des chevaux quelques minutes. Même si elle n'avait pas le pouvoir de la médecine de son mari, elle savait que son amie n'était pas bien sans Sully dans sa vie. Elle avait vu l'étrange homme blanc se retirer de plus en plus dans les deux dernières semaines, alors qu'il continuait à suivre les instructions de l'homme médecine. Sachant qu'elle devait rester en dehors de tout cela, Oiseau Blanc se trouva incapable de tenir sa langue.
« Vous allez lui parler ? » Demanda-t-elle finalement, juste avant que Michaela s'excuse pour aller assister les autres membres de la tribu. Michaela soupira et chercha le visage de ses amis pour avoir des conseils.
« Je ne suis pas sûre de ce qu'il faut dire. » Elle tendit les mains de futilité.
« Il ne partage pas nos repas et ne parle plus à Nuage Dansant. Son feu brûle toute la nuit, tous les soirs. » La douleur dans les yeux de Michaela était palpable alors que Oiseau Blanc partageait ce qu'elle savait. « Mon mari dit que c'est comme la première fois qu'il nous avait rejoint. » Même si Michaela n'avait jamais entendu parler des débuts de Sully avec les Cheyenne, elle savait qu'il ne mangeait et ne dormait plus. L'information ne fit qu'augmenter son anxiété. Acquiesçant avec un sourire triste, elle quitta Oiseau Blanc et visita les autres tentes.
Un de ses yeux était sur les bords du camp alors qu'elle cherchait une forme familière qui n'y était pas. Quand elle finit ses tours et n'avait toujours vu Sully nulle part, elle pensait à partir. Mais la douleur dans son cœur ne lui laissait pas de répit. Se sentant blessée, et pourtant encore déterminée, elle attache son sac à sa salle et se dirigea dans le camp jusqu'à l'appentis de Sully.

Chapitre 3

De dos à la clairière, Sully se concentrait sur l'affûtage de son tomahawk quand Michaela s'approcha. Il l'avait vue se déplacer entre les tentes et s'était délibérément détourné pour essayer de faire ce que Nuage Dansant lui avait conseillé. Autant qu'il souffrait de ne pas la voir, il ne pouvait pas oublier les semaines de distance en se précipitant et en faisant empirer les choses. Son ami avait insisté pour que Sully la laisse travailler sur les choses et il devait donc attendre quelques anxieuses minutes pour savoir si sa patience l'avait aidée à prendre une perspective différente.
Lorsque des brindilles craquèrent finalement derrière lui et trahissait ses pas, le cœur de Sully commença à s'emballer. Il avait mal dormi ces dernières nuits et il s'était senti à bout toute la matinée. Jamais il n'avait su quand il s'était couché la nuit d'avant que l'eau de rose qui lui manquait allait le saluer quelques heures plus tard. Cela l'avait rendu malade à l'intérieur de la sentir. Elle était si proche. Ce sourire lui avait manqué plus que ce qu'il se rappelait que le sourire d'Abigail lui avait manqué. Aujourd'hui serait-il le jour où ils pourraient se regarder dans les yeux l'un de l'autre et où ils retrouveraient le chemin de retour vers l'autre ?
« Sully ? » Demanda-t-elle, d'une voix timide. Sa gorge était si sèche qu'elle ne se crut pas capable d'en dire plus. Avec seulement sa chemise et ses peaux de daim, le doré de ses cheveux avait l'air si beau contre le linge de sa chemise – elle retint son souffle à sa vue. Allait-il se tourner et la regarder ? Allait-il encore la regarder après tout cela ?
Se tournant rapidement comme s'il ne l'avait pas attendu la dernière demi-heure, Sully garda le visage ouvert. Déposant ses outils, il se leva pour rencontrer son regard. Sans un mot, il se tint en retrait pour voir où elle allait en venir. Ne lui jette pas un regard mauvais ! Se rappela-t-il.

« Pouvons-nous parler ? » Demanda-t-elle. Voyant deux braves s'attarder au bord du camp pour avoir un aperçu de ce qui pourrait arriver, il tendit la main vers elle et lui fit signe de le suivre vers un sentier où ils pourraient être seuls. Voyant son offre silencieuse comme un bon signe, Michaela le suivit avidement le long du sentier, que les cerfs empruntaient, menant au ruisseau où il avait l'habitude de pêcher. Elle était totalement ignorante du fait qu'ils les avaient regardé.
Ses pieds, silencieux sur les feuilles, reprirent habilement le chemin à travers la piste avec facilité. Ses larges épaules glissaient à travers les jeunes arbres comme si lui-même faisait partie du troupeau de cerfs qui avaient créé le chemin. Elle se surprit à continuer avec lui juste pour être plus proche de lui pour la première fois depuis presque un mois. Sentant combien elle lui avait manqué brisa la conversation prévue dans sa tête. Elle aurait voulu s'asseoir et parler rationnellement des choses de la même manière dont elle en déduirait un diagnostic médical. Mais quand il s'arrêta en face d'elle tout à coup pour enlever une grosse branche du chemin, elle s'arrêta juste au moment où elle allait le toucher et sentit son cœur bondir sa gorge d'être si proche de lui.
Faisant un pas sur le côté, il la laissa marcher vers un large tronc d'arbre dans la clairière avant de remettre la branche dans le chemin et de s'asseoir à côté d'elle. Sachant qu'ils étaient seuls pour la première fois depuis si longtemps fit que son mal de tête persistant se manifester. Est-ce que ça allait être comme Nuage Dansant l'avait prédit ? Ou était-ce juste un au revoir ? Pouvait-il rester assis à côté sans la toucher ? Sully déglutit.
Elle était assise et regardait ses mains posées sur ses genoux pendant que le silence s'élargit entre eux. Il attendit parce que la voir calme était nouveau pour lui. Michaela avait souvent le mot juste instantanément et parlait toujours et encore, surtout quand il s'agissait d'un sujet dont elle était passionnée. Elle savait pourtant qu'elle avait eu cette conversation avec lui une centaine fois dans sa tête nuit et jour et avait seulement vu que leurs arguments finissaient par une séparation. Aucun scénario qu'elle avait pratiqué ne venait. Elle avait peur de dire quoi que ce soit parce tout conduirait à un combat.

« Je ne sais pas quoi dire. » Grinça-t-elle. « Vous me manquez. » Murmura-t-elle.
« Dites … vous êtes prête à m'écouter ? » Chuchota-t-il en retour, tendant la main timidement pour la mettre sur les siennes alors qu'elle les tordait nerveusement à son tour. Glacée par son contact, elle prit la chaleur de sa main et essaya de ne pas penser au fait qu'il avait touché Catherine de la même manière. Alors que sa main rugueuse se posait sur les siennes légèrement, elle ne put que hocher la tête en guise de réponse.
« Dites-moi comment vous avez appris ce qu'il s'est passé. » Dit Sully.
« Elle m'a dit que vous lui aviez donné un collier et qu'elle allait rester avec vous. » Répondit-elle.
« Non … pour le baiser. » L'incita-t-il doucement.
« Brian me l'a dit. » Dit-elle simplement, sa gorge se serrant face au souvenir.
« Dites-moi ce qu'il vous a dit. » Demanda Sully à nouveau.
« Qu'il vous avez vu en train de vous embrasser. » Elle le regarda, sentant son corps se tendre en entendant les mots qui sortaient de sa bouche. Sully prit une profonde respiration, les paroles de Nuage Dansant faisant écho dans ses oreilles.
« Qu'a-t-il dit exactement ? » Sully posa la question. « Comment a-t-il décrit tout ça ? »
« Je viens juste de dire tout ce qu'il a fit … il a dit qu'il vous a vu vous embrasser. » Elle cligna des yeux, ne pensant que la défense de Sully, après trois semaines, allait être de lui dire que Brian lui avait menti. Michaela gardait une rancœur.
« D'accord, et après ça, quand nous sommes-nous vus ? » Demanda Sully, sachant exactement ce qu'il s'était passé ce soir-là.
« Je vous ai vue ce soir-là à la maison et nous nous sommes disputé à l'extérieur de la grange. » Son cœur battit plus rapidement et elle se sentit prise par l'émotion du moment à nouveau.
« Vous m'avez demandé si Catherine restait avec moi, si je lui avais donné mon collier, et si je l'avais embrassé simplement pour lui montrer ma gratitude. » Dit-il, espérant et priant pour qu'elle reste assez calme pour écouter ce à quoi il voulait en venir.
« Sully, oui, croyez-moi, j'ai repassé notre querelle de nombreuses fois. Je me rappelle de chaque mot qui a été dit. » Elle enleva ses mains des siennes et se tourna pour lui faire face.
« Qu'en est-il des mots qui n'ont pas été dit ? » Demanda-t-il. Michaela pensa instantanément à sa question qu'il avait laissé sans réponse au sujet des autres femmes possibles. Elle cligna des yeux et hésita, soudain pas sûre de vouloir vraiment connaître la réponse. « Il y avait quelque chose qui n'a pas eu lieu ce soir-là, quelque chose qui n'a pas été dit. »
« Sully, je sais que j'ai demandé - » Commença-t-elle, mais il leva sa main.
« Je n'ai pas dit que Brian avait menti et je n'ai pas dit que ça ne s'est pas passé, mais quand un ami entend parler d'un autre, quelle est généralement la chose la plus importante que l'ami peut faire ? » Répondit-il, sa tête martelant d'inquiétude qu'elle ne soit à nouveau trop bouleversée. Allez, Michaela, écoutes-moi ! Plaida-t-il avec la profondeur de son âme.
« Lui demander la vérité. » Dit-il simplement. Elle regarda la passion dans ses yeux alors qu'il se penchait vers elle.
« Oui. Vous m'avez demandé si je l'avais embrasser avec reconnaissance, puis nous avons commencer à crier l'un sur l'autre. Mais vous ne m'avez jamais demandé ce qu'il s'était passé exactement. » Il vit la confusion dans ses yeux se rallumer, et sentit son cœur battre dans ses oreilles. Elle se leva du tronc brusquement.
« S'il vous plaît Sully, ne dites pas tout sur comment embrasser une autre femme. » Dit-elle, sa voix montant d'un cran.
« Vous êtes partie d'un seul mot de Brian et je n'avais aucune idée de quel scénario vous aviez créé dans votre tête, mais ... » Sully se leva, sa voix tremblante d'émotions. « … vous êtes tellement importante pour moi que cela signifiait beaucoup que vous … m'écoutiez … au sujet de ce qu'il se passait. » Sa voix se transforma en un murmura et il se sentit maussade en face d'elle, même s'il se battait. Il se sentit comme s'il était en train de retenir son souffle, l'air autour d'eux étant électrique. L'inquiétude dans ses yeux était si douloureuse à voir, qu'elle dut s'asseoir et regarder ailleurs pour ne pas pleurer. Il avait raison ; elle avait commencer à se disputer avec lui avant de lui donner l'estrade sur laquelle il aurait pu lui dire son point de vue sur les choses. Elle avait été tellement furieuse qu'elle ne lui avait pas laisser une seule jambe sur laquelle il puisse s'appuyer. Elle savait qu'il ne le méritait pas. Maintenant, elle savait qu'il avait méritait le temps et l'espace qu'elle lui avait laissé pour qu'il se fasse entendre.
« Que s'est-il passé ? » Demanda-t-elle. S'asseyant à nouveau, Sully repoussa ses cheveux derrière sa nuque. C'était comme si c'était son seul tir.
« Je l'ai emmenée à l'étage pour qu'elle se repose après sa crise en face de l'église. Elle était si instable que c'était dur pour elle de monter les escaliers. Elle parlait de la façon dont elle ne se sentait pas chez elle, et que personne ne la voulait nulle part. Comme elle se sentait nulle. Tout ce à quoi je pensais était quand je suis arrivé ici … et tout ce que je voulais faire était ... » Sully s'arrêta « … de ne plus être nulle part. » Il ne lui avait jamais dit qu'il voulait mourir à côté de la tombe d'Abigail et il ne pouvait se résoudre à lui dire ces mots-là. Prenant une respiration tremblante, il poursuivit :
« C'était la dernière chose du monde que je voulais. Tout ce que je voulais lui dire était quelque chose pour la réconforter afin qu'elle puisse se calmer et se reposer. J'ai essayé de lui dire qu'elle n'était pas nulle, qu'elle faisait partie de deux peuples et que c'était un honneur que les Esprits en partageait peu. Elle avait la capacité d'aider les Blancs à comprendre les Indiens parce qu'elle avait vécue chez les deux et qu'elle avait vu comment ils étaient pacifiques. Elle m'a interrompu pour me dire qu'au moins nous, nous étions pareils. J'étais d'accord avec elle, pensant qu'elle en venait au même point de vue que je voulais faire ... » Il tendit les mains, se sentant malade.
« C'est là qu'elle m'a embrassé. »
Se mettant soudain à genoux, il se mit en face de Michaela et prit ses mains. En levant les yeux, il put voir des larmes dans ses yeux et il sut qu'il la blessait, mais au moins, elle était silencieuse pendant qu'il lui disait la vérité toute entière, chose qu'elle n'avait jamais fait avant. Elle chercha son visage.
« Je ne savais pas qu'elle allait le faire, et je serai un menteur si je vous disais que je ne me demandais pas ce que ça ferait. Je suis seulement un homme – Je fais des erreurs. L'instant où ses lèvres ont touchées les miennes, cela semblait terriblement faux. Et je me suis reculé. Vous savez que tous les lits font face à la porte et avec elle qui était assise sur le lit, j'avais le dos tourné à la porte pour la regarder. Brian a seulement vu l'arrière de ma tête. Il n'a pas menti et je ne le fais pas non plus. Je ne vous mentirai jamais, Michaela. J'ai reculé après ce baiser. »
Son silence alors que parler le brisait et après lui avoir dit ces mots, il baissa la tête, la reposant pratiquement sur ses genoux. Elle réussit à prendre une grande respiration à le voir voûté devant elle, pénitent et humilié par son erreur. Le sommet de sa tête était si proche que ses boucles blondes chatouillaient le bord de sa main. Elle voulait l'atteindre, libérer sa main et toucher ses cheveux, lui faire lever les yeux pour qu'il la regarde. Il se recula.
« Vous avez interrompu tout ce que j'ai essayé de vous dire ce soir-là, Michaela. Vous ne m'avez pas laissé vous dire combien j'en étais bouleversé, comment j'avais honte de ne pas avoir compris ce qu'elle ressentait. L'an dernier avec Colleen recommençait à nouveau. » Se rappelant que Sully n'avait pas vu l'attachement de Colleen pour lui, cela ne vint pas à l'idée de Michaela qu'il n'était pas bien quand il voyait l'effet qu'il avait sur les femmes. Sully n'était pas le genre d'homme à se voir de cette façon-là, comme certains hommes le feraient. Elle pensa à Hank et comment il savait les effets qu'il avait sur les femmes et comment il le tournait à son avantage à chaque fois. Sully n'en était pas là. Il ne savait même pas le plein effet qu'il avait sur elle … pas encore.
Libérant sa main, elle atteignit le côté de son visage, mais il ne la regardait pas.
« C'est arrivé après Abigail soit morte, aussi … et je ... » Elle pouvait sentir tout son corps trembler. Il secoua sa tête comme pour lui dire qu'il ne pouvait pas continuer cette histoire. En tournant sa tête vers elle, elle put voir qu'il pleurait sur tant de souvenirs et de regrets.
« Pardonnez-moi. » Chuchota-t-il. « S'il vous plaît. » Elle tendit les bras vers ses épaules pour qu'il revienne sur le tronc à côté d'elle. Il se leva, mais s'accrocha à ses épaules, tournant son visage pour qu'elle lui fasse face. « Ça me tue de vous avoir blessée et je ne peux pas vivre ... » Il la sentit trembloter aussi gravement que lui et il était reconnaissant d'avoir trouvé un endroit privé où on pouvait pêcher et où personne ne pourrait le voir aussi défait.
« Oh, Sully. » Dit Michaela, le serrant dans une étreinte dont elle avait rêvé pendant trois semaines. Prendre en compte son point de vue et voir sa douleur lui faisait comprendre leur erreur mutuelle.
« Vous n'avez pas à me laisser vous faire la cour. » Dit-il très faiblement contre ses cheveux, alors qu'ils s'embrassaient. « Je peux juste être un ami, si vous me laissez regagner votre confiance. » Il passa une main dans ses cheveux, désespéré de la toucher une dernière fois avant qu'elle ne s'écarte à nouveau. L'admettre ne ferait qu'enlever un peu de poids sur ses épaules si elle voulait lui dire qu'elle était d'accord.
Tournant sa tête, elle l'embrassa en première, initiant le contact comme une façon de lui demander des excuses pour ne pas être restée assez calme et ne pas lui avoir demandé toute l'histoire. L'énergie de leur contact lui fit envelopper ses bras autour d'elle pour l'empêcher de tomber. Elle l'embrassait et, en un instant, la culpabilité et la honte s'abolirent.
« Je préférerais que vous et moi reprenions … que nous nous fréquentions à nouveau … si … je veux dire, voilà ... » Murmura-t-elle dans ses bras. Il l'embrassa à nouveau, se retirant seulement pour essuyer les larmes de ses joues.
« Je suis tellement désolé. » Dit-il à nouveau. Michaela garda une main sur sa poitrine, sentant son collier sous sa paume. Baissant les yeux, elle fut soulagée de voir seulement ses perles à lui. Le collier de Catherine avait disparu. Elle leva les yeux, mais il ne dit rien. Elle lui fit un petit sourire, et il lui rendit un sourire soulagé. Se sentant complètement épuisé, il ne faisait rien d'autre que caresser son visage et ses cheveux pendant une minute, sachant qu'il n'avait rien d'autre à dire.
« Entre l'an dernier et Colleen … et ce printemps et ma jalousie envers Dorothy qui vous apprenez à danser …. maintenant ceci ... » Commença-t-elle, pas tout à fait sûre de ses pensées.
« Je n'ai d'yeux pour personne d'autre que vous, Michaela Quinn. Mettez-vous simplement tout ça dans votre tête et voyons si nous pouvons construire cette chose que je sens grandir de plus en plus entre nous. Je ne vous blesserai pas à nouveau. » Ses yeux bleus étaient si envoûtants et elle pouvait sentir son honnêteté et son amour, alors elle hocha la tête et lui fit un sourire qui fit chanceler son esprit.
Revenant à son appentis, main dans la main, Michaela pensa avoir fait la bonne chose. Elle envoya une prière au ciel pour qu'ils puissent être en mesure de se tenir les mains comme cela … pour toujours.

Chapitre 4

Oiseau Blanc attendait près du cheval de Michaela quand ils revinrent tous deux ensemble de la clairière. Elle sourit à sa nouvelle amie médecin. Oiseau Blanc avait vu Loup Solitaire revenir de l'endroit le plus sombre d'où un homme pouvait revenir et elle put voir qu'ils avaient vraiment travaillé pour remettre les choses en ordre entre eux. Son visage était aussi heureux qu'elle l'avait vu depuis des mois. Elle sut que leur conversation s'était bien passée.
Loup Solitaire lui fit un au revoir simple et silencieux, allant retrouver Nuage Dansant, présuma-t-elle. Elle fit un sourire radieux et fit signe à Michaela de se précipiter et de tout lui dire.
« Les Esprits vous ont aidé à trouvé les bons mots. » Dit Oiseau Blanc. Michaela lui tendit sa main, encore réchauffée par le toucher de Sully.
« Je pense qu'Ils m'ont aidé à écouter. » Corrigea Michaela.
« Il sera de retour autour de mon feu, alors. » Elle toucha le bras de son amie. « Il n'a pas mangé avec nous depuis de nombreux jours. Peut-être se joindra-t-il à vous à nouveau ? »
« Je l'espère bien. » Rayonna Michaela. « J'ai pu sentir son honnêteté et voir comment ma jalousie n'avait fait qu'empirer les choses. »
« Le Grand Esprit vous a réuni tous les deux pour une raison. Vous allez tous les deux devenir plus forts maintenant. » Elles s'embrassèrent et Michaela se sentit reconnaissante envers les mots aimables de son amie Cheyenne. Elle se sentait légère alors qu'elle se préparait pour le trajet de retour en ville. Elle pouvait encore le voir à genoux dans la poussière devant elle, sentant encore ses lèvres sur les siennes. Elle connaissait la vérité et savait qu'il l'aimait vraiment.

Sully trouva Nuage Dansant juste à l'extérieur de la tente du Chef, parlant à l'un des anciens au sujet de la femme médecin. Michaela avait pris un nouveau baume et l'aîné était en train de dire à Nuage Dansant qu'il avait besoin de travailler un peu plus avec elle pour l'aider à comprendre les anciennes méthodes. L'homme médecine s'excusa pour prendre du recul avec Sully et frappa l'épaule de son frère. Il y avait une luminosité dans ses yeux qui avait été absente pendant des semaines et il savait que tout avait bien tourné pour son ami.
« L'hiver précoce dont tu m'as parlé ? Il ne va pas arrivé. » Dit Sully, donnant instantanément un sourire rapide à son ami. Nuage Dansant lui tapa à nouveau sur l'épaule alors qu'ils retournaient à la tente. Il savait instantanément à quoi il faisait référence.
« Tu n'auras pas besoin de tout ce bois maintenant. » Dit-il d'une voix taquine.
« Les Esprits m'ont fait tracasser. » Admit Sully. Ils s'arrêtèrent et Sully réalisa qu'ils étaient debout devant un tas de bois près de la tente de Nuage Dansant. Ils le regardèrent, puis échangèrent des coups d’œil. Les yeux de l'Indien brillaient.
« Maintenant tu sais ce qu'Ils te préparaient. » Dit Nuage Dansant avec une gravité totale. Entre eux, rien de plus n'avait besoin d'être dit.
**FIN**