Le reflet de notre amour

Chapitre 1 : La nouvelle vie d'Emma

Emma se promenait avec Matthew, avec qui elle avait une relation un peu ambigüe. Elle se rendait au magasin de Loren pour commencer son nouveau travail. Elle avait en effet passer un accord avec le commerçant : elle avait une petite partie de son magasin alors que lui profitait pour partie des bénéfices de ses ventes si elle en faisait.

Elle entra dans la boutique et salua Loren.

« Bonjour Loren. »

« Bonjour. Vous êtes sûre que vous êtes assez en forme pour commencer aujourd'hui ? Qu'a dit le Docteur Mike ? »

« Oui, ne vous inquiétez pas, le Dr Mike m'a dit que j'étais capable de travailler ! »

« Alors, vous pouvez vous installer ! »

Elle s'assit à la place qui lui avait été attribuée, se sentant plus que jamais euphorique. Elle n'avait pas encore réalisé son projet, celui de s'établir en tant que couturière mais quelqu'un lui offrait la possibilité de faire connaître ses dons actuellement et elle n'allait pas s'en plaindre !

Elle savait que derrière les manières rustres de Loren, se cachait un grand coeur. Matthew s'approcha d'elle. Elle l'aimait, mais d'une manière différente. Il était celui qui l'avait aidée, l'avait soutenue lorsqu'elle s'était défaite de l'emprise de Hank.

Elle lui avait tout raconté, à lui, ainsi qu'à sa famille, elle s'était faite engagée par le propriétaire du saloon pour gagner un salaire qui lui permettait de s'installer un jour en tant que couturière.

Le Docteur Mike avait semblé, au début, peu contente de la relation qu'elle entretenait avec Matthew. Puis, Michaëla avait même dit à son fils de se méfier car elle semblait ne pas vouloir se défaire de Hank, n'ayant signé aucun contrat.

Puis, peu après, alors qu'Emma avait été la cible d'un homme voulant absolument lui faire du mal et que le shérif avait pris sa défense, Michaëla avait compris le lien qui les unissaient elle et Matthew.

Emma se souvenait que Michaëla l'avait supplié de se faire opérer de la tumeur qui était dans son utérus, et qu'elle lui avait dit qui si elle était à sa place, elle n'hésiterait pas longtemps et se ferait opérer.

Il semblait que finalement, Michaëla avait accepté cette relation. Emma comprenait pourquoi elle avait été soucieuse pour Matthew et elle la comprenait très bien.

Maintenant à cette place offerte par un habitant généreux, elle pouvait espérer, c'est tout ce qu'elle pouvait faire : espérer.

Elle savait qu'elle aurait du mal à se faire accepter par les habitants, surtout à cause de sa réputation, mais elle était bien décidée à se battre.

« Ça va ? » Lui demanda Matthew.

« Oui, ça va. »

« A quoi tu pensais ? »

« A beaucoup de choses. »

« Je suis sûr que les personnes apprendront à te connaître et achèteront ce que tu feras, il suffit que tu sois patiente, ne t'inquiète pas ! »

« Ce n'est pas pour moi que je m'inquiète mais pour Monsieur Bray, je ne voudrais pas faire fuir tous ses clients. Quand ils verront une ancienne prostituée comme couturière dans son magasin, ils s'enfuiront. »

« Pas quand tu auras réussi à faire valoir ton talent. Tu y arriveras, Emma, crois-moi. »

« Je l'espère, Matthew. Car, au sinon, je ne sais ce que je deviendrai ! »

« Je t'aiderai ! »

« Matthew, je ne veux pas que tu m'aides, je veux me débrouiller toute seule, par moi-même ! »

« Je serai là si tu as besoin de moi ! »

Elle se retint de lui dire encore une fois qu'elle ne voulait pas qu'on la soutienne financièrement, qu'elle voulait s'assumer elle-même. Cependant, elle savait très bien que Matthew n'écouterait pas un seul de ses arguments.

Elle avait appris au fil des mois depuis leur rencontre qu'il n'était pas un homme à l'écouter et qu'il voulait vraiment être auprès d'elle.

Elle l'aimait mais elle ne savait pas si c'était d'amour ou d'amitié. Et puis, maintenant, depuis cette opération, elle ne se sentait plus pareil, plus aussi attirante qu'avant. Elle ne pouvait pas en parler au jeune homme, dont le regard n'avait pas changé depuis cette opération, il ne comprendrait certainement rien !

Chapitre 2 : Réveil douloureux

Sully entra dans la chambre quelques heures après que tout le monde soit réveillé. Il avait laissé sa femme dormir un peu plus, la trouvant extrêmement fatiguée ces derniers temps.

Quand il foula le sol de la pièce, elle sommeillait encore. Il savait qu'elle était épuisée mais elle ne l'écoutait pas.

Il s'assit à ses côtés et lui caressa tendrement la joue. Elle rouspéta.

« Michaëla, je sais que tu dormais bien mais tu m'avais demandé de te réveiller assez tôt. »

« Quelle heure est-il ? »

« Neuf heures ! »

« Tu aurais dû me réveiller plus tôt, mes patients vont m'attendre. »

« Pour une fois que ce sont eux qui vont patienter et non toi qui sera en avance. »

« Sully ! »

« C'est la vérité ! Tu n'arrêtes pas de travailler ! »

Elle se sortit de son lit, en ayant marre de se sentir mal à l'aise en permanence. Sully l'aida comme il aimait le faire ces derniers temps.

Elle grimaça quand elle se retrouva sur ses pieds.

« Ça ne va pas ? » Demanda-t-il, toujours soucieux de son bien-être.

« Ce n'est rien. »

« Tu en es sûre ? »

« Oui. »

Elle ne voulait pas lui dire qu'en fait, elle venait d'avoir une contraction. Cela ne signifiait pas qu'elle allait accoucher.

La plupart de ses contractions des derniers jours étaient bénignes comme celle-ci mais elle ne préférait ne rien en dire pour ne pas l'inquiéter. Il tenta de savoir.

« Michaëla, dis-moi s'il te plait ! »

« Je me sens simplement un peu lourde ! »

Elle alla vers le miroir et se regarda.

« Michaëla ? »

« D'accord, si tu veux vraiment savoir, je viens d'avoir une contraction. »

« Et ? »

« Ça ne veut rien dire, elles ne sont pas assez fortes pour provoquer l'accouchement. »

« Ça ne veut pas dire que tu vas accoucher dans pas longtemps ? »

« C'est possible. »

« Comment ça, c'est possible ! Si tu accouches, ça sera trop tôt ! »

« Rien n'indique ça, Sully ! »

« C'est ce que tu viens de dire ! Si le bébé arrive maintenant, il va y avoir des problèmes ? »

« Pas forcément, j'ai traité des femmes qui accouchaient avant le terme et tout se passait très bien. »

« Tu n'en es pas sûre ! Il y a un risque pour toi ou le bébé et tu le sais bien ! »

« Je vais bien ! Sully, tu n'as pas besoin de t'inquiéter. »

« Si, justement, tu n'écoutes jamais ce que je dis. Michaëla, je ne dis pas ça pour te contrarier, mais tu dois réaliser que j'ai raison ! »

« Sully, pouvons-nous, s'il te plait, changer de sujet ? »

Il ne répondit rien, laissant la conversation en suspens et il se promit d'y revenir plus tard.

« Tu es belle. »

« Comment fais-tu pour me trouver encore belle, alors que je suis grosse et laide ? Je suis enceinte depuis dix ans. »

« Tu n'es pas grosse, tu n'es pas laide mais tu as raison, tu es enceinte ! C'était une bonne chose pour nous, rappelle-toi. Nous avons désiré cet enfant et il va arriver, que demander de plus ? »

« Sully, je n'ai pas dit que je n'ai jamais voulu ce bébé ! Seulement, j'aimerai qu'il soit déjà là, auprès de nous, ainsi je pourrais reprendre normalement ma vie ! »

« Tu as dit toi-même que notre allait changer et pour toujours. Alors, s'il te plait, prends soin de toi ! »

« Sully, ne recommences pas ! »

Il se tut et l'embrassa tendrement, pour l'instant …

Chapitre 3 : Arrivée surprise

Michaëla et Sully arrivèrent en ville. Elle allait un peu mieux et n'avait plus de contractions comme le matin-même. Elle sentait que son mari voulait reprendre leur conversation et elle faisait tout pour éviter cela. Elle se trouvait toujours grosse et laide mais lui avait fait croire qu'il l'avait rassurée sur ce point-là.

Elle savait qu'elle avait encore un mois à attendre pour mettre au monde cet enfant et elle-même se demandait si elle pourrait tenir tout ce temps. Si elle se reposait plus, peut-être que … mais elle ne pouvait pas abandonner ses patients sans les laisser dans des mains qualifiées.

De plus, contrairement à ce qu'elle avait promis de faire, elle n'avait pas beaucoup allégé ses heures de travail. Elle n'arrêtait les consultations à trois heures que très rarement. C'était souvent qu'il y avait des patients qui se présentaient après cette heure-là.

Sully avait usé de tous ses moyens de persuasion, comme le matin-même, pour la faire arrêté et rien n'avait marché. Il en était arrivé au point qu'il s'inquiétait quotidiennement pour elle. Comme il lui avait dit, il avait peur qu'elle accouche prématurément et qu'il y ait des complications pour elle ou le bébé, si ce n'était les deux !

Les chevaux s'arrêtèrent devant la clinique. Il descendit et l'accueillit dans ses bras. Il n'y avait pas que sur ça qu'elle n'avait pas gagné avec lui.

Le reste, il avait essayé mais il se retrouvait à chaque fois devant un mur. Elle ouvrit la porte de la clinique sous les reproches de Sully.

« Tu aurais dû rester à la maison, ce n'est pas bon pour toi de travailler sans prendre du repos ! »

« Sully, je vais bien, je te l'ai déjà dit ce matin, tu te rappelles ? »

Tous les deux étaient tellement dans leur dispute sans conséquences qu'aucun des deux n'avaient remarqué que des personnes étaient entrés dans la clinique, sans frapper, et s'approchaient d'eux.

« Tu ne changes pas, Michaëla ! »

« Mère, Rébecca, Marjorie, qu'est-ce que vous faites ici ? »

« Est-ce comme cela que l'on accueille sa famille ? »

« Vous aviez prévu d'arriver dans deux semaines, pourquoi arrivez-vous maintenant ?

 

« N'es-tu pas heureuse de nous voir ? »

« Je n'ai pas dit cela, mère. Je ne m'attendais pas à ce que vous veniez aussi tôt ! »

« Nous voici, et nous ne sommes pas seules. Andrew Cook nous a accompagné pour te soutenir. Tu m'avais confié dans ta dernière lettre que tu envisageais de demander de l'aide. »

« Et j'allais le faire ! »

« Tu en es sûre ? » Demanda Sully.

Elle le regarda un peu en colère, mais comprenant qu'il avait raison. Michaëla n'en croyait tout de même pas ses yeux. Bien sûr, elle avait fait cette demande mais elle n'avait pas imaginé une seule seconde que sa mère prendrait la décision à sa place. Mais ça ne l'étonnait pas du tout. Elle regarda Sully, qui semblait perplexe, même s'il avait souhaité que quelqu'un vienne l'aider. Sa femme avait prévu elle-même et il savait qu'elle n'aimait pas qu'on prenne les décisions à sa place.

« Pouvons-nous rentrer dans la clinique, Michaëla, et y déposer nos bagages ? Monsieur Bing a eu la gentillesse de nous aider jusque-là ! »

« Bien sûr. »

« Nous avons décidé de nous loger ici pour ne pas vous déranger en ce moment difficile pour toi, où ces dernières semaines paraissent durer des années. »

Michaëla regarda Elizabeth dans les yeux et hocha la tête. Cela l'étonnait d'entendre sa mère dire cela et la soutenir, elle n'aurait jamais cru.

Sully prit sa femme à part quelques minutes, il voulait discuter avec elle et ils n'avaient pas besoin de témoins. Il l'emmena vers l'extérieur et la fit asseoir sur le banc devant la clinique.

« Tu n'es pas heureuse d'avoir enfin quelqu'un sur qui tu peux compter ? »

« Sully, il s'agit d'un médecin que je ne connais même pas de réputation ! Je ne connais que son père ! »

« Si ça avait été un autre docteur, tu ne le connaîtrais pas non plus ! »

« Tu as raison ! »

« Ça va te permettre de te reposer et peut-être d'éviter cet enfant au monde avant l'heure ! »

Chapitre 4 : Présentation

Une fois de nouveau parmi sa famille bostonnienne, Michaëla réalisa qu'elle n'avait même pas dit bonjour à son futur confrère, tellement surprise par ce que sa mère avait fait pour elle.

« Je vais vous paraître malpolie, veuillez m'excuser, Dr Cook, j'ai oublié de vous saluer. »

« Je comprends, Dr Quinn, vous ne vous attendiez pas à ce que j'arrive sans vous avoir prévenue auparavant. Votre mère m'a demandé de venir avec elle et je n'ai pas eu le temps de vous télégraphier. En tout cas, c'est un grand honneur de vous connaître enfin, j'ai tellement entendu parler de vous ! »

« C'est vrai ? »

Elizabeth acquiesça quand Michaëla la regarda.

« Voici ma clinique, comme vous le voyez, ici, nous sommes loin de la propreté de Boston et de la grandeur des cabinets médicaux de là-bas. Mais, pour une ville comme Colorado Springs, c'est suffisamment grand ! »

Andrew était un peu déconcerté par la manière dont les choses s'étaient passées à son arrivée. Par contre, il avait remarqué cette magnifique jeune fille qui accompagnait le docteur qu'il devait remplacer.

« Mon Dieu, où ai-je la tête ? Voici mon mari, Sully et Colleen, notre fille. Elle devrait normalement être à l'école avec son frère, Brian, mais le révérend l'a autorisée à rester avec moi aujourd'hui. Tout le monde en ville prend soin de moi, un peu trop à mon goût mais je ne suis pas malade, simplement enceinte ! »

Cette phrase lui avait échappée, mais elle comprit qu'elle en avait trop dit quand elle vit le regard de son mari.

« Enchanté de faire votre connaissance, à tous, bien entendu ! » Dit Andrew, faisant semblant de ne pas avoir entendu la dernière intervention de sa consoeur.

« Vous devez aussi savoir que je ne compte pas abandonner ma pratique médicale tout de suite et je voudrai bien voir comment vous travaillez avant de vous confier la totalité de ma clientèle. »

« Je croyais que tu avais décidé de lever le pied, Michaëla et de faire appel à quelqu'un pour te remplacer ...

... Ne crois-tu pas que ce serait le moment de le faire maintenant que le Dr Cook est arrivé ? »

Elle n'arrivait pas à croire ce qu'elle venait d'entendre. Sully prenait le parti de sa mère, en lui faisant comprendre qu'elle devait laisser son métier de côté.

Elle en discuterait avec lui plus tard.

« Sully, nos affaires de famille n'intéressent certainement pas le docteur Cook. »

« Je pense qu'il est important qu'il sache que sa future patiente ne prends pas assez soin d'elle et qu'elle devait écouter les conseils de son mari ! »

Ce qui n'était qu'une discussion banale dérivait vers une dispute conjugale et Michaëla n'avait jamais voulu que ça se passe en présence de toute sa famille et de ce pauvre médecin qui devait la remplacer.

« Sully, ne pourrait-on pas parler de ça à un autre moment ? »

« Mais c'est maintenant qu'il faut en parler pour que tout le monde sache que tu ne prends pas soin de toi ! Tu es fatiguée et si tu ne te reposes pas, c'est peut-être le bébé qui en souffrira ou toi ! »

Michaëla savait ce qu'il sous-entendait et qu'il avait peur de les perdre elle et le bébé comme il avait perdu Abigaël et leu fille, Hannah.

Elizabeth intervint pour qu'ils arrêtent cette dispute devant tout le monde.

« Et si nous allions chez vous, nous pourrions passer l'après-midi tous ensemble et cela permettrait de faire la connaissance du docteur Cook. »

Michaëla acquiesça, et Sully arrêta les reproches pour l'instant, même s'il savait qu'ils étaient fondés. Il n'avait jamais voulu ennuyer sa femme et la mettre en colère contre lui. Il voulait lui rentrer dans la tête qu'elle devait se reposer.

Quelque part, elle lui donnait raison, elle se savait égoïste et ne voulait pas mettre la vie de son bébé en danger.

Seulement, durant tous ces mois de grossesse, elle n'avait jamais cessé de se demander comment elle allait pouvoir mener de front sa vie de médecin et celle de mère de famille, comment elle allait pouvoir concilier les deux, sans pour autant mettre son mari de côté. Elle ne souhaitait pour rien au monde qu'il se sente délaissé.

Chapitre 5 : En famille

Après un déjeuner plutôt réjouissant en famille, tout le mon de était assez calme dans la maison des Sully. Et pour cause, Michaëla s'était excusée timidement, expliquant à tous qu'elle avait besoin de repos. Les paroles de Sully, qui lui reprochait son égoïsme, résonnaient en elle et la hantait au point qu'elle avait voulu se retrouver seule.

Tout au long du repas, il avait essayé de capter son regard, voulant communiquer comme ça en lui faisant comprendre pourquoi il avait agi de cette manière-là. Quand elle s'était retirée, il avait compris qu'elle souhaitait s'isoler.

Alors que l'heure du dîner approchait, Sully regarda l'étage, se demandant si sa femme allait descendre ou non les rejoindre pour le repas.

Non pas qu'il n'appréciait pas la famille de Michaëla, mais il n'avait qu'une envie : faire la paix avec sa femme pour qu'elle vive sereinement sa fin de grossesse.

Andrew, lui, essayait de trouver ses marques, mais il se sentait comme un intrus même si tout le monde tentait de le mettre à l'aise. Il était intrigué par cette famille hors du commun, surtout par Sully, qui derrière ses allures d'indien peu éduqué, cachait un homme plus intelligent et surtout, au petit soin de son épouse.

Il avait observé l'homme des montagnes pendant qu'il aiguisait son couteau et avait essayé de plaisanter sur le fait que Michaëla n'utilise pas de couteau comme celui-là et heureusement. Il avait pu apercevoir à ce moment-là, un homme anxieux et contrarié par quelque chose. Il n'avait pas à chercher pourquoi, cela ne le regardait pas, n'est-ce pas ?

Maintenant au salon, Andrew observait tous les autres membres de la famille Quinn et il vit que Sully montait à l'étage pour aller rejoindre sa femme. Personne ne l'avait y passer sauf lui.

Sully ouvrit la porte de la chambre qu'il partageait avec Michaëla, ne sachant pas vraiment à quoi s'attendre. Il la trouva assise tranquillement en face de son miroir, en train de caresser son ventre rebondi toute seule, comme si elle s'adressait au bébé,

« Je suis désolée d'être aussi égoïste et de ne pas penser à toi. Je te promets que je vais faire attention maintenant ! »

« Hé, à qui tu parles ? »

Elle cessa de se regarder dans le miroir quand elle croisa le regard de son mari.

« Michaëla, ça ne va pas ? »

« Je suis désolée, Sully. J'aurais dû t'écouter plus souvent, je le sais ! »

« Tu te sens mal ? »

« Oh non, tout va bien ! Tu n'as pas de souci à avoir, rassure-toi ! »

« Alors, qu'y-a-t-il ? Tu sais que tu peux tout me dire. Je suis désolé pour tout à l'heure. Je ne voulais pas que tu le prennes comme ça ! »

« Je sais que tu as raison, Sully, mais je suis incapable de suivre tes conseils. Je croyais que je pouvais tout faire, que je pourrais continuer à travailler sans mettre en danger ma grossesse. Je voulais de l'aide ! J'ai même mis une annonce dans les journaux pour me faire aider ! Je n'ai jamais reçu de réponses ! Il n'y a pas d'homme qui souhaite travailler avec une femme médecin ! »

« Pourquoi tu ne m'as jamais parlé de ça ?! »

« Je voulais te faire la surprise si quelqu'un arrivait. Il m'aurait remplacé et tu ne serais plus inquiété, en tout cas pas autant, mais ça n'a pas été le cas, alors je ne t'ai rien dit et je t'ai laissé croire que j'étais égoïste, ce que je suis maintenant ! »

« Non, tu ne l'es pas ! Je regrette de te l'avoir dit, même de l'avoir pensé ! Tu as tenté d'obtenir de l'aide et tous ont été assez stupides pour refuser de travailler avec la femme la plus merveilleuse qui soit et qui est un excellent médecin. »

« J'avais commencé à penser que je faisais partie du cercle très fermé des docteurs exerçant dans tout le pays ! Ce n'est pas le cas apparemment ! »

« Mais, maintenant, il y a quelqu'un qui est venu, même s'il est apparu en invité surprise. Tu vois que tu es quand même connu à Boston, grâce à ta mère ! »

Il l'aida à se relever et l'embrassa tendrement, lui redonnant confiance en elle, puis ils descendirent dîner avec tout le monde, leur dispute définitivement oubliée.

Ce fut un des plus beaux moments de leur vie, mais il y en avait un autre qui n'allait pas tarder à montrer le bout de son nez.

Chapitre 6 : Problèmes

De retour à la réserve après une soirée passée tranquillement en famille, Sully parlait avec Nuage Dansant.

« Comment va Michaëla ? »

« Elle va bien mais je la trouve soucieuse ces derniers temps. Hier, elle m'a dit quelque chose qui m'a étonné. Elle a fait paraître des annonces dans les journaux pour de l'aide et elle n'a jamais eu de réponses positives. Heureusement, il y a ce médecin qui est arrivé et qui va pouvoir la remplacer quelques temps. »

« Tu devrais essayer de la faire se confier à toi, non pas qu'elle t'ait menti mais je pense qu'il y a autre chose ! »

O'connor s'approche de Sully, les coupant dans leur conversation.

« Monsieur Sully ? »

Sa façon de parler laissait entendre qu'il souhaitait discuter avec le jeune homme seul à seul, sans la présence de l'indien, et que ce qu'il allait lui dire ne serait pas agréable.

Sully alla vers lui.

Plus loin, il y avait deux indiens qui parlaient rarement ensemble.

« Regardez-les, dit O'connor en les désignant, il y a quelque chose qui ne va pas ! »

« Mais non, ils ne font que discuter ! »

« Je suis sur qu'ils sont en train de monter un plan pour mettre le chaos à la réserve ! Mais, ne vous inquiétez pas, je les ai à l'oeil, contrairement à vous ! »

« C'est ce que vous croyez mais vous êtes naïf ! Ils font croire que tout va bien mais ils préparent quelque chose ! »

O'connor s'éloigna, avant que Sully ne le fasse de lui-même, ce qui soulagea le futur papa.

« Qu'est-ce qu'il voulait ? » Demanda Nuage Dansant.

« Il croit qu'ils préparent un mauvais coup. » Dit-il en lui montrant les deux indiens qui discutaient ensemble.

« Non, crois-moi ! Je ne les ai jamais vus aussi proches ! Il n'y a rien de mal, au sinon, j'aurai fini par le savoir. »

« Je le sais, mais je ne suis pas sûr que O'connor en tienne compte. Méfie-toi de lui. »

« Ne t'inquiète pas pour moi. Tu me disais que Michaëla était inquiète tout à l'heure. »

« Oui, et surtout depuis que sa famille est arrivée pour la naissance du bébé. »

« C'est tout à fait normal qu'elle soit dans cet état-là, elle s'apprête à devenir mère. »

« Si seulement, j'arrivais à la rassurer. »

« C'est difficile de le faire quand on est soit-même inquiet, mais tout va bien se passer. Dans quelques jours, vous aurez auprès de vous un bébé en pleine forme. »

« Dans quelques jours ! Elle n'est pas prête à accoucher ! »

« Ne t'inquiète pas ! Je te dis que tout se passera bien ! J'avais raison, je vois qu'elle n'est pas la seule à se faire de mauvais sang. »

« Je veux juste qu'elle soit en meilleure forme possible pour l'accouchement, c'est tout. »

« Je te comprends ! Et sa famille ? »

« Elles la soutiennent au maximum. Sa mère semble plus proche d'elle qu'avant, peut-être qu'elle se rend compte que sa fille a grandi et qu'elle est maintenant capable de s'occuper de sa famille. »

Nuage Dansant acquiesça et se dirigea vers sa tente alors que Sully le regardait, les yeux dans le vague.

Bien sûr, c'était normal que Sully soit anxieux, et le Cheyenne le comprenait mais il s'était éloigné parce qu'il avait compris que son frère blanc avait besoin d'être seul, pour réfléchir gràce à ces bonnes paroles.

Sully essayait de peser le pour et le contre quant à ses agissements envers sa femme pour qu'elle se confie à lui. Déjà, la veille quand ils avaient fait la paix, il avait compris que ce ne serait pas facile.

Alors il ne savait même pas s'il allait en parler ou non ou s'il allait lui laisser du temps pour qu'elle le fasse d'elle-même. Comment pouvait-il agir ? Toutes ces questions trônaient dans sa tête sans aucunes réponses allant dans un sens ou dans l'autre.

Il allait devoir attendre pour savoir comment il allait faire.

Chapitre 7 : Confidences

A soir, Sully retrouva Michaëla et sa famille. Après un dîner plutôt calme, ponctué par les enfants qui racontaient le récit de leur journée, ils étaient dans leur chambre tous les deux, et Sully espérait qu'il allait pouvoir parler avec sa femme.

Elle était allongée dans leur lit et semblait détendue, quoiqu'un peu fatiguée. Il se glissa dans le lit et la prit tendrement dans ses bras.

« Michaëla ? »

Elle ne répondit pas, ne voulant pas discuter avec lui ce soir-là.

« Michaëla ? Je sais que tu ne dors pas ! Dis-moi ce qui ne va pas ! »

« Je vais bien, vraiment, mais je suis épuisée. Est-ce que je peux dormir maintenant ?! »

Sully ne comptait pas s'arrêter comme ça ! Il souhaitait qu'elle lui parle et ce soir, pas plus tard.

« Dis-moi vraiment ce qui te travailles comme ça. »

« Il n'y a rien, Sully ! »

« Mon ange, s'il te plait, tu dois me parler. Je suis inquiet pour toi à longueur de journée, je l'ai été pendant ta grossesse et je le suis d'autant plus que depuis que tu approches de l'accouchement. »

« Il n'y a pas de raisons pour ça, Sully. Je me sens juste fatiguée. Le docteur Cook est arrivé à temps. Il semble qualifié. Je vais encore l'observer quelques jours et après je m'arrêterai pour le bébé. Je ne peux pas rester longtemps debout ! »

« C'est normal, ne t'inquiète pas, quand le bébé sera parmi nous, tu oublieras tout ce que tu ressens en ce moment. »

« Je ne suis pas sûre d'oublier ! Je me sens laide, grosse et j'ai l'impression que je suis enceinte depuis dix ans. D'ailleurs, ce n'est pas une impression, je suis enceinte depuis dix ans ! Et pour ne rien arranger, ma mère et mes sœurs arrivent ici plus tôt que prévu. Ma mère a emmené avec elle un médecin dont je ne connais que le père pour me remplacer. C'est comme si elle avait pris une décision à ma place, comme si elle devait le faire, pour que j'obéisse. Elle a toujours agi de cette manière-là mais je suis capable de la faire moi-même ! »

« Elle n'a voulu que te rendre service ! Elle croyait bien faire ! »

« Elle a peut-être bien fait, il est très bien et puis, il est là pour la naissance du bébé. J'aurais préféré faire appel au docteur Bernard, pour l'accouchement, il s'y connait, lui ! Il en a suivi des centaines de femmes s'apprêtant à donner naissance mais le docteur Cook, je ne sais pas combien il en a suivies ! »

« Je lui poserai la question, compte sur moi. Tu as encore quelques semaines à attendre avant de pouvoir tenir notre bébé dans tes bras pour la première fois. »

« Je ne suis pas sûre de pouvoir tenir encore quelques semaines, Sully ! »

« Tu y arriveras, avec beaucoup de repos ! »

Elle ferma les yeux, se sentant un peu plus en confiance, même s'il y avait toujours quelque chose qui la tracassait dont elle ne lui parlerait pas à ce moment-là. Elle gémit doucement.

« Michaëla ? Quelque chose ne va pas ? »

« Non. C'est juste le bébé qui bouge. »

Elle lui prit la main et la posa sur son ventre très arrondi où on voyait les bosses créées par les mouvements constants du bébé.

« Il a l'air très agité, non ? »

« Il l'a été toute la journée. »

« Il doit sentir l'anxiété de sa maman. Essaie de dormir un peu ! »

« Il faudrait déjà que ton enfant se calme ! Sully, tu veux une fille ou un garçon ! »

« Je ne sais pas, nous avons déjà les deux, donc, quelque soit le sexe, je serai heureux ! »

« Tu ne réponds pas à ma question ! »

« Disons que si je pouvais choisir, je dirai une fille parce qu'elle aurait le même caractère de sa maman ! »

« Seulement, pour le caractère, tu serais servi, elle serait aussi têtue que moi. »

« Mais je t'aime telle que tu es ! Et puis, elle serait aussi belle que toi ! »

Elle lui sourit voulant secrètement une fille elle aussi, ou un garçon qui ressemblerait à son papa. L'un ou l'autre, elle serait heureuse et comblée.

Elle finit par s'endormir, aussitôt suivie par son mari, tous deux relaxés par cette conversation.

Chapitre 8 : Observation et planification

Le lendemain, Sully avait accompagné Michaëla à la clinique pour la surveiller et la faire arrêter de travailler si nécessaire. Bien sûr, il n'avait donné aucun de ces arguments-là à sa femme. Il lui avait juste dit qu'il endosserait pour un jour le rôle de Colleen, qui ne pouvait pas être avec elle et le docteur Cook ce jour-là.

Mais Michaëla n'était pas dupe, elle connaissait les vraies raisons de la présence de son mari auprès d'elle.

Le hasard fit que ce jour-là, un homme se présenta avec une hernie et une opération dut être pratiquée. Bien sûr, Sully ne se déroba pas un seul instant de son rôle et fut subjugué par sa femme qui faisait preuve d'un calme exemplaire et pour un temps, on en aurait oublié qu'elle était enceinte de huit mois.

Quand ce fut le moment de refermer, elle ne pouvait cependant plus assurer et demanda à Andrew de le faire à sa place. Cela lui donnait l'occasion de le voir à l'oeil.

« Vous êtes diplômé de Harvard, n'est-ce pas ? »

« Oui. »

« Ma mère m'a dit que vous aviez été reçu premier de votre promotion et je peux voir pourquoi ! » Remarqua-t-elle en voyant sous ses yeux l'excellent travail qu'il avait fait pour recoudre l'incision du patient.

« J'ai travaillé dur pour y arriver ! »

Une fois l'opération terminée totalement, les deux hommes montèrent le patient à l'étage pendant que Michaëla était tranquillement assise sur une chaise.

La famille de la jeune femme entra dans la clinique après une balade en ville, personne ne savait ce qui venait de se passer ici.

Les deux hommes revinrent à ce moment-là, les découvrant, Sully allant naturellement vers sa femme et posa sa main sur son épaule.

« Votre promenade s'est-elle bien passée ? » Demanda Michaëla.

« Oui, c'est une ville agréable », répondit Marjorie, beaucoup plus enjouée que par le passé.

« Et toi, ma chérie, tu vas bien ? Tu as l'air épuisée ! » S'inquiéta Elizabeth.

« Oui tout va bien ! »

« Elle vient de pratiquer une opération ! » Répondit Sully.

« Je comprends mieux ton épuisement », dit Elizabeth.

« Si nous pouvions parler d'autre chose, étant donné que nous sommes tous réunis ici aujourd'hui et cela vous concerne, docteur Cook. »

« Appelez-moi Andrew ! »

« Je dois accoucher d'ici un mois à peu près, aussi, j'ai prévu que nous déménagerons dans deux semaines à la clinique. Nous habitons un peu loin de la ville et il vaut mieux éviter les déplacements pendant le travail. J'ai à votre disposition tout le matériel nécessaire au cas où une césarienne serait préférable. »

« Rien n'indique au jour d'aujourd'hui que je devrai pratiquer une césarienne. Vous êtes en bonne santé et votre bébé aussi ! »

« Oui, le docteur Cook a certainement raison, Michaëla. J'ai eu cinq filles sans jamais avoir aucun problème pendant l'accouchement. Ce sera pareil pour toi ! »

« Combien avez-vous pratiquer d'accouchements ? » Demanda Sully.

« Trois ! »

« Trois, c'est tout ?! » S'indigna le futur père anxieux.

« Ne vous inquiétez pas, Sully, il est très compétent. »

Michaëla, assise sur sa chaise, n'arrêtait pas de caresser son ventre très arrondi alors que son mari, lui, l'avait laissée pour faire du va et viens dans la clinique. Elle s'apprêtait à faire pareil mais elle ne se sentait pas le courage de le faire.

Elle se sentait lourde et le bébé avait changé de place, descendant en bas de son ventre, ce qui avait le don de la rendre mal à l'aise.

« Combien avez-vous pratiqué de césariennes ? » Demanda Elizabeth.

La mère voulait savoir si sa fille était entre de bonnes mains pour la venue au monde du bébé.

« Aucun, mais je suis très familier avec la procédure. »

« Je vais vous faire une liste de tous les médicaments et ustensiles dont je dispose à la clinique. »

Michaëla sentit la main de son mari se poser à nouveau sur son épaule tendrement, essayant de lui faire comprendre qu'il était aussi anxieux. Elle se retourna vers lui, et lut dans ses yeux qu'il la rassurait du mieux qu'il le pouvait !

Chapitre 9 : La décision d'O'Connor.

L'après-midi du même jour, alors que Michaëla se reposait à la maison, Sully, lui, se trouvait à la réserve. Ces derniers jours avec O'Connor, il devait y être pour bien lui faire voir qu'il était là pour les indiens. Cependant, O'Connor ne comptait pas se faire avoir aussi facilement et avait tout mis en œuvre pour prendre les décisions nécessaires pour ce qu'il imaginait être la paix. En tout cas, il avait pris les devants sur Sully et s'en réjouissait. Encore une fois, quand le militaire l'appela, Sully était auprès de nuage dansant.

« Agent sully ? »

« Oui. » Dit le jeune homme en s'approchant de lui.

« Que faites-vous encore en train de parler avec cet indien ? » « J’ai encore le droit de parler à qui je veux ! »

« Vous devriez vous méfier, peut-être qu’il vous adresse la parole pour essayer de vous soudoyer. Il prépare quelque chose de louche. »

« Les indiens ont fait la paix depuis quelques mois. Il n'y a rien de mal qui se prépare. »

« Vous êtes naïf, comme je vous le disais, aussi, j'ai pris la décision d'écrire au gouvernement. » Sully n'en revenait pas, cet homme avait pris cette résolution sans même en discuter avec lui auparavant.

Mais le jeune homme s'en doutait.

« C'était à moi de s'occuper de ça ! Je suis l'agent de cette réserve et non vous ! »

« Il fallait bien que je prenne les décisions qui s’imposaient. »

« Le mois dernier, j’ai trouvé une solution et envoyé un indien dans un autre réserve parce qu’il était violent avec les autres. »

« Peut-être que vous auriez dû prévoir d’autres déplacements d’indiens. »

« Les autres se tiennent tranquilles. Je vous ai déjà dit qu’il n’y avait aucun problème. Ecoutez-moi au moins ! »

« C’est vous qui allez m’écouter. J’ai fait ce qu’il fallait faire ! »

« Et si vous me disiez au moins de quoi il s’agit ! »

« Vous pouvez vous estimer heureux que je sois là pour arranger le bordel que vous avez mis ! Comme je vous le disais, j’ai écrit au gouvernement. Et ils ont pris les dispositions nécessaires. Dans quelques jours, les Arapahos et les Cheyennes partiront pour une autre réserve alors que les autres resteront ici. »

« Quand ? » Demanda Sully, qui voulait savoir combien de temps il avait devant lui pour faire connaître son mécontentement face à une telle décision.

« Dans les prochains jours, vous serez bien là quand ça arrivera, non ? Mis à part que vous soyez auprès de votre femme enceinte comme tout le temps en ce moment. » Il avait parlé de Michaëla d’un air de dégoût.

« Ne parlez pas de ma femme comme cela ! Vous n’en avez pas le droit ! »

Le militaire partit sans avoir répondu à son ennemi.

Quant à Sully, il alla de nouveaux aux côtés de Nuage Dansant.

« Que se passe-t-il, mon ami ? Je vois que tu es contrarié. »

« Il veut vous envoyer toi et les Arapahos dans une autre réserve. Mais ne t’inquiète pas, je vais faire le nécessaire pour pas que ça arrive ! »

« Tu as surtout besoin d’être auprès de Michaëla. Elle a besoin de toi ! »

« Nous avons parlé hier soir. »

« Elle te cache encore quelque chose. Les Esprits m’ont parlé. »

« Il s’agit de quelque chose de mal ? »

« Non, rassure-toi. Tu devrais lui en parler, mes visions ne sont pas claires sur ce sujet. »

« Tu ne me diras rien de plus ? »

« Je n’en sais pas plus. Tout ce que je peux te dire, c’est qu’elle est inquiète à propos de quelque chose. Il n’y a qu’à toi qu’elle en parlera et tu le sais ! »

« Que va-t-elle pouvoir me dire de plus qu’elle ne m’a pas confié hier soir ? »

Il se posait plus la question à lui-même qu’à son frère Cheyenne. Nuage Dansant regarda Sully partir à cheval pour rentrer chez lui. Ses visions étaient plus claires qu’il n’avait voulu le dire à Sully mais il devait apprendre la vérité de la bouche de Michaëla et de personne d’autre.

Sully disparut de sa vision sur ses pensées concentrées sur le couple qu’il formait avec Michaëla.

Chapitre 10 : Aveux tardifs

Michaëla et Sully étaient dans leur lit, tous deux côte à côte. Pendant le dîner, la jeune femme avait remarqué que son mari ne l’avait pas lâchée du regard un seul instant. Ce soir serait le soir des aveux et elle le savait.

Cependant, Sully ne trouvait pas le moyen de parler du sujet qui l’inquiétait. Alors, il commença à parler de la réserve et de tout ce qui se passait là-bas. Peut-être qu’ainsi, Michaëla se dévoilerait un peu plus.

« J’ai écrit à Hazen pour contester cette décision. »

« Et tu penses qu’il va te répondre favorablement ? »

« Je ne sais pas. Je veux juste qu’il tienne compte de mes revendications concernant cette réaffectation. Je ne suis déjà pas heureux qu’O’connor ait pris cette décision sans même m’en parler auparavant. »

Michaëla acquiesça, comprenant son époux mais incapable de le soutenir. Elle prit son oreiller et le mit sous sa tête et se déplaça dans le lit, essayant de trouver une position confortable dans laquelle elle se sentirait bien, et le bébé aussi.

« Est-ce que tu vas bien ? Tu es agitée, tout d’un coup ! »

« Je veux juste trouver une position confortable. »

« Tu t’es bien reposée, cette après-midi ? »

« Un peu et j’ai réussi à dormir un peu. Ma famille a été d’une grande aide. »

« C’est bien mais je peux voir que tu es encore fatiguée. »

Encore une fois, Michaëla acquiesça et essaya de se calmer. Elle ne voulait pas donner libre cours à ses sanglots, qui, pourtant, s’échappèrent d’eux-mêmes.

Sully se doutait un peu de cette réaction, suite aux paroles échangées avec Nuage Dansant. Qu’avait-il dit déjà ?

« Michaëla est inquiète, elle a besoin de toi. »

Voilà quels étaient les mots de son frère Cheyenne pour lui faire comprendre qu’il devait être auprès d’elle.

« Michaëla, qu’est-ce qui ne va pas ? »

« Rien … En fait, je ne sais pas … »

« Tu dois me dire. Je dois avouer que Nuage Dansant m’a dit quelque chose de troublant à ton sujet, que tu avais besoin de moi. »

« Je ne veux pas que tu t’inquiètes ! Il y a assez de problèmes à la réserve. »

« Michaëla, tu sais qu’il n’y a rien de plus important que toi et le bébé. Dis-moi ce qu’il y a ! »

Les larmes coulaient maintenant sur les joues de Michaëla, c’était une vague d’émotion qui la ravageait et qu’elle ne pouvait surmonter toute seule. Sully sécha ses larmes avec ses pouces mais elles continuaient de couler.

« Je sais que c’est ridicule … Mais dernièrement, je fais des cauchemars … »

« A propos de quoi ? »

« De l’accouchement … J’ai peur qu’il arrive que ça se passe mal … que quelque chose arrive au bébé ! »

« Il ne va rien arriver à notre bébé, tu dois te convaincre de ça ! »

« Je le sais et je me fais des reproches à moi-même. Mais je ne peux pas m’empêcher d’être inquiète. J’ai suivi beaucoup de femmes qui donnent naissance mais c’est à mon tour ! Est-ce que je vais pouvoir supporter les douleurs et suis-je capable d’accoucher ? »

« Tout se passera bien, Michaëla. »

« Serais-je une bonne mère ? Suis-je prête à le devenir ? Est-ce que je vais m’occuper du bébé comme il le faut ? Ces questions-là me hantent sans cesse et je ne sais comment les arrêter ! »

Sully l’embrassa pour la calmer et la rassurer.

« Penses aux bonnes choses pas aux mauvaises. Tout se passera bien et tu seras une excellente mère. Après tout, les femmes mettent des enfants au monde depuis la nuit des temps ! »

« Excuse-moi. »

Sully la prit tendrement dans ses bras, alors qu’elle se retournait os à lui, en position cuillère et l’embrassa délicatement sur la joue pour lui faire savoir qu’il était à ses côtés.

« C’est normal que tu te poses des questions. Maintenant, tu devrais essayer de dormir. Je t’aime. »

Elle tourna sa tête pour le regarder dans ses yeux bleus et y voir tout l’amour qu’il éprouvait pour elle. Il posa ses lèvres sur les siennes pour un baiser de bon augure. Elle finit par s’endormir, plus en sécurité que jamais dans les bras de son amour, amour qu’elle savait unique et privilégié.

Chapitre 11 : Preston contre Hank

Preston se promenait en ville, se faisant de la publicité. Il organisait une cérémonie pour l’ouverture de son « Château des Sources ». En remontant la rue, en direction de la clinique, dans l’espoir de changer l’avis de Michaëla su la place qu’il lui avait proposée, il vit une jeune femme habillée différemment des autres. Elle était en train de discuter avec Hank.

« Vous tenez toujours ce saloon ? » Lui demandait-elle.

« Comme vous le voyez, oui. Mais vous, vous avez beaucoup changée. »

« Vous voulez parler de ma façon de m’habiller, non ? Les femmes ont le droit de porter des couleurs vives, n’est-ce pas ? Ainsi que des pantalons ? »

« Personnellement, je trouve que ça vous va à ravir. Mais quand je disais que vous étiez différente, je parlais aussi de votre façon d’être. Vous êtes plus libérée, plus joyeuse. »

« Depuis que vous m’avez vue la dernière fois, pour le mariage de Michaëla et Sully, j’ai divorcé et je suis célibataire. Je mène maintenant ma vie comme je l’entends, sans contrainte et sans ordre de la part d’un homme, dont la seule volonté était de me voir soumise et obéissante. »

Preston s’approcha d’eux, il était assez resté à l’écart. Il voulait se mettre à l’avant devant cette femme, qu’il trouvait aussi séduisante que sa sœur, sauf que celle-ci n’était pas enceinte de son pire ennemi, qu’il se plaisait à ridiculiser devant tout le monde. Il allait pouvoir lui faire des avances parce qu’en plus, elle était divorcée. Mais ce qui lui plaisait moins, c’était qu’elle s’intéresse à un homme tel que Hank, sans éducation et tenant un établissement de mauvaise réputation.

Il voulait passer devant le teneur du saloon. Lui, banquier de métier, au moins, était bien éduqué et jouissait d’une excellente réputation.

Alors que cet homme, un rustre à ses yeux, tenait un établissement, que lui, Preston Lodge troisième du nom, n’aurait jamais voulu tenir.

En plus, ce monsieur Lawson embauchait des filles de joie pour égayer la clientèle et il fallait que le banquier reconnaisse qu’il serait un excellent concurrent.

Preston croyait que tout le monde le tenait en haute estime mais ce n’était pas le cas du tout.

« Bonjour, madame ? »

« Marjorie Quinn, je suis la sœur de Michaëla. A qui ai-je l’honneur ? »

« Preston Lodge, troisième du nom, propriétaire de la plus grande banque de Colorado Springs. »

« Oh, oui, je me souviens de votre nom, Michaëla m’a parlé de vous dans ses lettres. »

Hank les regardait discuter, témoin de cette conversation où Preston voulait se faire passer pour le meilleur.

« Ce qu’il oublie de vous dire c’est qu’il l’unique banquier de la ville. »

« Je le sais, Hank, Michaëla me l’a dit », intervint Marjorie.

« Il ne faut pas croire tout ce qu’elle peut vous raconter sur moi. D’ailleurs, je lui ai proposé un poste pour la clinique de mon « Château des Sources » et elle a refusé. »

« Elle ne me l’a pas dit ! »

« J’aimerai vous inviter, vous et votre famille, à la cérémonie d’inauguration que j’organise. Parlez-en autour de vous. Cela vous permettrait de connaître les raisons qui l’ont poussée à refuser cette proposition. »

« J’aimerai beaucoup le savoir. Alors, je serai honorée de participer à un tel évènement. J’essaierai de convaincre Michaëla et Rébecca de m’accompagner. »

« Au plaisir de vous revoir ! »

Preston lui baisa la main, comme il était de coutume de le faire dans les grandes villes telles que Boston.

Marjorie partit en direction de la clinique rejoindre sa famille.

« Elle n’est pas pour vous ! » Dit Hank.

Les deux hommes se séparèrent, se regardant comme deux chiens qui allaient se mordre. Hank avait déjà un plan en tête pour ne pas laisser son ennemi gagner aussi facilement.

Finalement, il comprenait pourquoi Sully ne pouvait pas voir le banquier et éprouvait le même sentiment

Chapitre 12 : Au sujet d’un mariage

Emma et Matthew étaient ensemble en cette magnifique journée de mai. Maintenant engagée comme couturière au magasin de Loren, la jeune femme se sentait plus indépendante.

Matthew, quant à lui, se réjouissait qu’elle soit aussi épanouie, mais il avait des sentiments pour elle, même s’ils étaient différents de ceux qu’il éprouvait pour Ingrid.

Il ne voulait pas que leur histoire s’arrête du jour au lendemain. Et il avait peur qu’il lui arrive quelque chose de grave.

Il avait une proposition à lui faire. Il ne savait pas quelle serait sa réaction mais il espérait qu’elle serait heureuse.

Ils étaient devant la gare, assis sur un banc, et Matthew osa enfin aborder le sujet qui lui tenait à cœur.

« J’aimerai te parler de mes plans. »

« Quels plans ? »

« Ecoute, Emma, cela fait quelques temps que nous nous connaissons et nous éprouvons des sentiments profonds l’un pour l’autre. C’est grâce à toi que j’ai repris goût à la vie seul. »

« Où veux-tu en venir, Matthew ? »

« Nous pourrions nous marier tous les deux. »

« Nous marier ? »

« C’est bien ce que font les personnes qui s’aiment, non ? »

Emma le regarda, ne sachant pas comment lui répondre et elle fut sauvée par l’appel de Myra, qui venait à se rencontre.

« Emma ? » Demanda celle-ci.

« Oui. »

« Pourrais-tu arranger cette robe que j’ai n’ai pas porté depuis plusieurs années. Je voudrais qu’elle soit prête pour la cérémonie de Preston. »

« Bien sûr. »

« Tu ne vas quand même pas y aller ! Nous n'en avons pas encore parlé ! Tu m'as juste dit que tu allais y aller ! Ais-je mon mot à dire dans cette histoire ? » S'irrita Horace.

« Je suis obligée d'être présente. Je te rappelle que je travaille pour lui. »

« Et c'est peut-être avec lui que tu t'es mariée ? »

« Non, bien sûr que non. Mais il est important que j'y sois. Il souhaite ma présence. »

« Et ce que j'en pense n'a pas d'importance ? »

« Tu ne comprends pas ce je veux dire, Horace, je veux que tu m'y accompagnes avec Samantha. Ce sera un bon moment à passer ensemble tous les trois. »

« Nous en reparlerons plus tard, » dit Horace quand il s'aperçut que Matthew et Emma les écoutaient depuis le début,

Myra acquiesça, en soupirant, parce qu'elle savait que son mari était très possessif et en ce moment, ils n'arrêtaient pas de se disputer pour n'importe quelle raison. Elle était peinée de cet état de fait mais elle ne savait pas comment y remédier.

Myra remit sa robe à Emma et se dirigea vers la banque, là où elle travaillait. Horace avait accepté mais il n'était pas content qu'elle le fasse.

Matthew et Emma se retrouvèrent à nouveau seuls. La jeune couturière se rappela de quoi ils parlaient tous les deux après avoir été interrompus et en voyant la situation dans laquelle se trouvait Horace et Myra, elle eut des doutes concernant la durée qu'un tel engagement pourrait tenir.

« Écoute, Matthew, je tiens beaucoup à toi mais je ne suis pas encore prête à franchir ce pas. »

« Je viens de me rendre compte que j'ai été stupide. Nous allons nous laisser du temps pour réfléchir chacun de notre côté. »

« Je crois que c'est plus sage en effet. »

« En attendant, nous pourrons toujours nous promener ensemble et discuter comme avant. J'aime beaucoup t'avoir à mes côités. »

« Bien sûr, Matthew. »

Elle lui sourit, ravie que le jeune homme ait compris qu'elle hésitait et ayant ressenti lui aussi cette situation.

Personne ne savait comment allait évoluer cette histoire.

Chapitre 13 : Tendresse avant séparation

Michaëla et Sully étaient seuls tous les deux à la maison. Les enfants et Elizabeth, Rébecca et Marjorie se trouvaient en ville. Cette décision avait été prise par toute la famille afin de laisser les futurs parents ensemble.

Sully avait été heureux de cette décision, cela lui permettait de passer quelques moments en tête-à-tête avec Michaëla.

Elle était assise tranquillement sur un fauteuil, comme elle avait l'habitude de le faire ces derniers temps. Il pensait d'ailleurs que cette habitude était due aux mouvements constants du bébé dans son ventre et qu'elle se sentait mieux sur un fauteuil que sur une chaise.

Il s'approcha d'elle, se mit à genoux devant elle et posa une main sur son ventre, près des siennes qui ne cessaient de bouger au rythme des mouvements du bébé. Elle semblait transportée dans un autre monde.

Ce matin, elle avait de se consacrer pleinement à la fin de sa grossesse. Il faut dire quand même que ces derniers jours, elle avait plus déléguer son travail.

« A quoi tu penses ? » Demanda Sully.

« Au bébé ! »

« Tu ne t'inquiètes pas encore, j'espère. Tu dois essayer de te relaxer et de penser à des choses plus positives. »

« Je ne pense pas exactement la même chose qu'hier soir, Sully. »

« Je préfère ça. Mais si tu me disais qu'est-ce que tu sous-entendais en disant « exactement » ? »

« Je te l'ai dit, Sully, au bébé ! Plus je m'approche de l'accouchement, plus je me pose des questions ! »

« Tu n'as pas de souci à te faire, tu seras une merveilleuse maman comme tu l'es déjà avec Colleen et Brian. »

« Comment as-tu deviné ? »

« Je l'ai lu dans ton regard. »

« Oh, Sully, je suis tellement heureuse de porter cet enfant et le sentir bouger pour me prouver qu'il est vivant. »

Sully la serra contre lui dans une étreinte tendre et amoureuse.

« Michaëla, il y a une question que j'aimerai te poser. »

Il était tout à coup timide et n'osait pas aller plus loin. Elle aimait ce côté-là de son mari, ce côté timide si attendrissant.

« Laquelle ? » Demanda-t-elle.

« Tu crois que c'est un garçon ou une fille ? »

« Il n'y a aucun moyen de le savoir. Je crois qu'il va encore falloir attendre. Il me tarde qu'il soit là ... »

« Mais ? »

« Mais quoi ? »

« J'ai senti que tu voulais rajouter un « mais ». Je t'ai déjà dit plusieurs fois que tu pouvais tout me dire, alors vas-y, je t'écoute. »

« Tu te souviens quand j'ai failli perdre le bébé parce que je pensais plus à mon travail qu'à lui ? J'étais égoïste ! »

« Où veux-tu en venir ? »

« Et bien , à ce moment-là, j'aurais dû t'écouter ! »

« Hé, tu ne pouvais pas le faire, tu n'avais pas de réponses à ta demande d'aide. »

« Oui, mais Cassidy était là, rappelle-toi. »

« Il n'était pas digne de ta confiance ! »

« Peut-être que non mais j'aurais dû écouter quand même ! »

Il comprit qu'elle s'en voulait et il savait qu'en approchant de l'accouchement, c'était logique de se sentir comme ça. Il ne s'attendait pas à la question suivante.

« Sully, tu seras prudent demain ? »

« Pourquoi cette question ? »

« J'ai l'impression qu'il va se passer quelque chose dans les jours suivants ! »

« Tu t'inquiètes trop ! »

Il l'embrassa, lui promettant d'être prudent. Le reste de la journée se passa entre baisers et mots rassurants mais cela n'avait aucun effet sur la jeune femme.

Chapitre 14 : Face à face O'connor/Sully

Après une soirée tendre et pleine d'amour de sa part, Sully se trouvait à la réserve où se trouvait le révérend qui tentait de tenir les deux ennemis qu'étaient le militaire et l'agent indien loin de l'autre.

Cela avait commencé depuis l'arrivée de Sully à la réserve. O'connor était en train d'organiser le départ des deux tribus vers Tanner Flats.

« Vous m'aviez dit que le déplacement aurait lieu dans quelques jours, mais à aucun moment vous m'avez tenu au courant. »

« Mais vous n'étiez pas là, hier ! Nous partons pour Tanner Flats ! »

« J'avais des choses à faire ! »

« Ah oui ! Qu'est-ce que vous aviez à faire qui était plus important que votre travail en tant qu'agent indien de cette réserve ? Rester auprès de votre femme ! Je me demande bien ce que vous avez pu faire avec elle, alors qu'elle est enceinte jusqu'au cou ! »

« Qu'est-ce que vous entendez par là ? Ne manquez pas de respect envers ma femme au sinon vous aurez à faire à moi ! »

« Quoi qu'il en soit, ce déplacement a lieu aujourd'hui même et vous n'y changerez rien ! »

« Je n'ai pas dit mon dernier mot ! Vous aurez de mes nouvelles ! J'ai envoyé un télégramme pour faire savoir mon mécontentement. J'espère avoir la réponse le plus vite possible. »

« Laissez-nous travailler maintenant, monsieur Sully. »

Sully était prêt à lui faire ravaler sa langue et à se mettre en face de lui pour faire barrage de son corps mais il se souvenait d'une même scène s'étant produite il y a un mois de ça.

Nuage Dansant s'était accusé d'un meurtre afin de protéger un jeune indien qui avait tué un soldat par légitime défense. Il avait été décidé que les Sages de la tribu le jugeraient et cela avait été accepté.

Michaëla avait fait son maximum pour sauver ce soldat mais il était mort d'un empoisonnement du sang.

Alors les soldats, O'connor en tête, étaient venus chercher l'homme médecine à la réserve.

Ayant reçu les menaces de O'connor, la jeune femme avait demandé à Horace de l'emmener à la réserve et avait assisté à ce qui l'avait choquée.

Sully s'était mis dans le passage du militaire, prêt à donner sa vie quand Michaëla avait crié « Sully ! » tout en le regardant dans les yeux.

Il avait alors lu dans son regard tout ce qu'elle aurait pu lui dire de vive voix s'ils avaient été seuls. Et elle avait eu raison. Ils avaient réussi tous les deux à sauver Nuage Dansant en plaidant « l'acte de guerre ».

Et cette fois-ci, il ne voulait pas que sa femme revive cette histoire si jamais elle arrivait sans prévenir.

Il les laissa partir à contre-coeur et se jura d'intervenir avant qu'ils arrivent à Tanner Flats s'il obtenait une réponse positive.

Justement, alors qu'il regardait les derniers nuages de poussières disparaître au loin, il vit Horace sur son cheval.

Sully s'approcha de lui quand il entendit qu'il l'appelait.

« Que se passe-t-il ? »

« J'ai un télégramme pour vous. Vous vouliez que je vous prévienne au plus vite. Je savais que vous étiez ici ! »

Sully lut le télégramme et enfourcha son cheval pour partir à la poursuite des militaires et des indiens sans réfléchir une seule seconde aux conséquences de son geste.

Ses pensées concernant Michaëla et ce qu'elle pourrait ressentir quand elle apprendrait où il était s'étaient envolées pour laisser place à sa rage.

Le révérend le regarda parti avec Horace, tous deux stupéfaits de le voir dans un tel état. Chacun d'eux se promettait de tenir le Dr Mike au courant des dernières nouvelles et de la rassurer sur son sort.

Alors qu'il continuait sur sa lancée, Sully eut quand même une pensée pour sa femme enceinte mais il ne voulait pas faire machine arrière. Elle comprendrait, en tout cas, il l'espérait.

« Pardonne-moi, Michaëla ! » furent ses dernières paroles.

Chapitre 15 : Cadeaux pour le bébé

Michaëla, qui ne savait encore rien de ce qui venait de se passer à la réserve était en compagnie de ses amies et de sa famille au Grace's café. Ses sœurs et sa mère avaient organisé cette surprise dans son dos, voulant qu'elle soit heureuse de l'attention qu'on lui portait.

La jeune femme enceinte n'avait rien su jusqu'à la dernière minute et elle était d'autant plus surprise.

Cette réunion lui redonnait de l'espoir, car, depuis le matin, elle était inquiète pour Sully, avec l'impression, qui ne la quittait pas, que quelque chose allait se passer.

Elle allait mieux grâce à ce rassemblement. Elle regarda ses amies en face d'elle. Elle avait un peu hésité à accepter de recevoir les cadeaux pour le bébé alors qu'il n'était pas encore né.

Marjorie disait que ça portait malheur seulement si on y croyait. Michaëla pensait qu'elle avait raison.

« Ouvre un cadeau, Michaëla. » Demanda Elizabeth.

Michaëla prit un des paquets emballés et le déballa devant tous les visages impatients en face d'elle. Elle découvrit une jolie paire de chaussures si petites qu'elle aurait tenu dans sa main sans dépasser.

« Quel magnifique cadeau ! De qui est-ce ? » Demanda Michaëla.

« De moi, » dit Dorothy.

« Merci, elles sont si petites et si belles ! » S'extasia-t-elle.

« De rien, Michaëla, cela gardera ses petits pieds au chaud. »

La future maman prit le cadeau et l'ouvrit. Quand elle découvrit ce qu'il y avait à l'intérieur, des larmes apparurent dans ses yeux, prêtes à couler, mais elle ne voulait pas se donner en spectacle devant tout le monde.

Colleen voulait voir le paquet et son contenu, mais en même temps, elle l'examina sous tous les angles.

Elle voyait que sa mère était trop émue et prête à pleurer.

Colleen s'approcha d'elle et posa ses mains autour d'elle, remplissant à ce moment-là le rôle de soutien, qu'exerçait habituellement Sully.

Le soutien et le fait que Colleen soit auprès d'elle la fit se calmer instantanément. Enfin, elle montra le cadeau à tout le monde. Il s'agissait d'une magnifique chemise de nuit pour l'enfant à venir. Elizabeth ne put retenir un cri de surprise mêlé de joie à cette vue magnifique. Il faut dire que le vêtement avait été très bien cousu. Il s'agissait d'un travail de qualité d'une couturière renommée.

« Qui a cousu ce vêtement ? » Demanda-t-elle.

« Moi ! » Dit Emma.

Madame Quinn, qui n'avait pas agréer à la présence de la jeune femme, au vu de sa réputation, dans la réunion fut plus subjuguée par le fait que cette jeune femme soit aussi douée pour la couture. C'est sûr, Emma avait un passé différent des autres mais elle avait un vrai talent.

« C'est magnifique, Emma ! »

Michaëla regarda sa mère, voyant une réelle émotion dans son regard, puis adressa un sourire à Emma en guise de remerciement. Elle voyait une réelle évolution dans le caractère de sa mère. Elle n'était pas au bout de ses surprises.

Elizabeth donna une couverture blanche à sa fille, sans l'avoir emballée auparavant.

« Mère ? »

« C'est une couverture pour ton bébé. Tu en auras besoin pour la tenir au chaud. Les nuits sont froides dans le Colorado. Je n'ai aucun problème pour la coudre. »

« La ? Mais c'est un garçon, mère ! » Dit Marjorie.

« Une fille ! » Dit Grace.

« Non, un garçon, ça se voit à la manière dont elle le porte ! » Remarqua Dorothy.

« Une fille, croyez-moi ! » Intervint Elizabeth.

« Et vous, Michaëla, que voulez-vous ? » Demanda Dorothy.

« Un bébé en bonne santé, » répondit-elle, coupant court à toute autre intervention.

« Mais mère, comment avez-vous fait pour la faire ? Vous n'aviez encore jamais tricoté ! »

« Il faut un début à tout et puis, ça a été sans problèmes ! »

Michaëla caressa son ventre rebondi.

Chapitre 16 : Attente désespérée.

Plus la journée avançait, plus l'impression que quelque chose n'allait pas avec son mari l'oppressait. C'était une inquiétude bien réelle, Michaëla ne pouvait pas passer outre.

Pourtant, le bébé était beaucoup agité ce soir-là, autant qu'elle pouvait l'être. Elle devait se calmer si elle voulait pouvoir fermer l'œil la nuit suivante mais elle n'y arrivait pas.

Après le repas partagé avec sa famille et ses enfants, elle s'était retirée sur le porche, à regarder en direction de la forêt avec l'espoir de voir son mari apparaître dans la nuit tombante. Il allait arriver à un moment ou à un autre et la prendre dans ses bras en lui disant que tout allait bien, qu'il était là, maintenant !

Elle rêvait de ce moment-là comme s'il était réel. Elle adressa une prière à Dieu pour qu'il protège Sully et pour qu'il lui revienne sain et sauf.

Elle pensait à lui, essayant de communiquer avec lui, grâce à ce lien indescriptible qui les unissait, mais ça ne marchait pas, elle n'arrivait pas à le voir.

Fragilisée par son accouchement imminent, elle tomba dans le désespoir de le revoir ce soir-là. Il lui avait dit qu'il serait à la réserve pour essayer de stopper cette stupidité de diviser les tribus indiennes. Il lui avait dit qu'il ferait son possible pour être auprès d'elle avant la nuit mais, apparemment, c'était impossible. Et pourtant, elle avait besoin de lui.

Elle regarda le ciel en face d'elle, se perdant dans sa contemplation en caressant son ventre. Elle savait que si elle ne rentrait pas bientôt dans la maison, quelqu'un viendrait à sa rencontre mais elle ne voulait pas rentrer.

Elle espérait que son attente ne serait pas désespérée. Elle entendit la porte s'ouvrir et se retourna pour voir qui était là. Il s'agissait de sa mère.

« Les enfants sont allés au lit, tu ferais mieux d'en faire autant. »

« Non, Sully ne va pas tarder à arriver, je veux t'attendre. »

« Sully n'est pas là, comme avant votre mariage. Est-ce souvent que ton mari est en retard ? »

« Mère, Sully travaille à la réserve et il finit tard comme moi à la clinique ! »

« Je suis sûre qu'il va bientôt arriver, ne t'inquiète pas ! »

Michaëla ne pensait pas un jour entendre sa mère la rassurer. Peut-être avait-elle compris qu'il fallait ne pas appuyer sur la corde sensible.

« Mère, vous pouvez rentre et aller à la clinique pour la nuit ! »

« Non, nous resterons là jusqu'à ce que tout s'arrange. »

« Mais tout va bien, mère ! »

« Ne crois pas ça, Michaëla. »

« Écoutez, mère, je suis assez grande pour me débrouiller, tout va bien, je viens de vous le dire ! »

« Ce n'est pas comme ça que je voyais l'avenir de mes filles ! »

« A quoi pensez-vous exactement ? »

« J'avais prévu d'autres projets pour mes filles ! Je te voyais mariée et vivant à Boston. Et non, ici, à Colorado Springs. »

« C'est ici que je vis et que je travaille. Je suis heureuse et amoureuse de mon mari. Les enfants font mon bonheur, la médecine aussi. Je n'aurais cru vivre un si grand bonheur en venant ici ! »

« Je sais que ta vie est ici, je l'ai compris maintenant, avec Sully. Je n'aurais jamais cru que tu te marierais un jour avec quelqu'un d'aussi différent des autres et de toi. »

« Il est tellement attentionné. Je suis sûre qu'il va pouvoir aider les indiens. C'est ce que j'aime chez lui, il veut aider à leur apporter un monde meilleur . »

« Je n'en doute pas, Michaëla. Mais l'attendre toute la nuit ne t'aidera pas à le ramener près de toi et à te reposer. Rentre-tu bientôt ? »

« Je ne vais pas tarder, mère. Allez dormir ! »

« Ne tarde pas trop. »

Michaëla acquiesça, sachant que sa mère avait raison, qu'elle devait aller dormir. Elle se sentait épuisée, mais elle ne savait pas si elle pourrait fermer l'œil. Elle lança un dernier regard en direction de la forêt espérant voir apparaître encore Sully mais il n'y avait toujours pas de signes de lui.

Elle décida de monter les escaliers et d'aller dans sa chambre où elle s'allongerait en prenant l'oreiller de Sully contre elle.

Chapitre 17 : Altercation
Sully était toujours en direction de Tanner Flats en quête des Indiens et de O'connor pour les arrêter. Il avait passé une nuit blanche sur son cheval, ne s'arrêtant que pour faire boire le cheval. Il avait pensé à sa femme, qui était certainement fait un sang d'encre pour lui.
Il savait qu'il était dangereux pour elle de s'inquiéter dans les derniers jours qu'il lui restait à faire avant l'accouchement.
Mais il était dans une telle rage contre O'connor qui avait pris cette décision qui l'éloignait de son frère Cheyenne.
Entre ses deux mondes, celui qui le rattache à Nuage Dansant et celui qui le lie à Michaël, il y avait toujours un choix des plus durs à faire.
Et là, en apprenant que le Cheyenne était exilé loin de lui, son sang n'avait fait qu'un tour. Il regrettait d'être parti sans avoir prévenu Michaëla.
A ce moment de son périple, il eut une vision un peu étrange concernant sa femme. Elle était en face de lui, dans la forêt,appuyée contre un arbre, apparemment dans les douleurs de l'accouchement et ils étaient seuls tous les deux.
C'était une vision qui le troubla à ce moment-là, et en une fraction de secondes, il eut envie de faire demi-tour.
Mais il n'avait pas fait tout ce chemin pour rien et elle lui en voudrait s'il n'allait pas jusqu'au bout.
Et puis, quand il revint au présent, il aperçut le groupe de soldats à cheval, menant les indiens à pieds à la vitesse la plus rapide possible.
« O'connor ! » Cria-t-il.
Le militaire fit comme s'il ne l'avait pas entendu mais un autre cri retentissant lui parvint.
« O'Connor ! »
Le soldat décida de faire face à son ennemi. Après tout, ils étaient plus nombreux que lui, non ? Ils arriveraient à l'arrêter sans qu'il ne puisse rien faire.
Les yeux pleins de haine, O'connor lança son arme à feu, prêt à se battre.
Sully ne pensait pas devoir se battre avec cet homme, alors il tenta d'agir autrement avec le soldat.

« J'ai ici un télégramme de Hazen qui me donne deux jours pour trouver une autre solution. »
« Je ne prends mes ordres que du Général Wooden ! »
« Ecoutez-moi ! Je vous dis que vous n'avez pas le droit de les emmener comme ça ! »
« Continuez d'avancer ! »Ordonna O'connor à ses soldats.
Il savait que son ennemi n'abandonnerait le combat pour rien au monde. Une bagarre allait avoir lieu ici et maintenant. O'connor avait laissé tomber son arme à feu mais il avait un couteau qui pourrait lui servir.
Il n'hésiterait pas à s'en servir s'il le fallait.
Les militaires étaient très intéressés par ce qu'il se passait et laissèrent le groupe d'indiens sans surveillance pendant que la rixe commençait.
Et c'était un combat égal pour l'instant, les deux hommes sachant se battre, tous les deux déterminés à en découdre avec l'autre.
Tous les Indiens profitèrent de cet instant pour échapper à leurs assaillants. O'connor s'en aperçut et cria à ses soldats de les arrêter immédiatement.
Jusqu'à maintenant, le général avait réussi à encaisser tous les coups de Sully mais il devait sortir son couteau pour avoir le dessus sur cet homme parce qu'il avait une rage telle qu'il finirait par gagner la bataille entre eux deux.
Sully vit briller la lame de l'arme blanche et sut que le danger augmentait pour lui à chaque minute et O'connor réussit à lui entailler le bras.
Puis, voyant que l'homme des montagnes était dans la douleur créée par sa blessure, le général lui donna un coup de poing qui l'envoya au sol et le poussa avec ses pieds, après l'avoir assailli de coups de poings, dans le fossé plus bas.
Le corps du futur papa roula tout le long de la descente menant dans une rivière et plongea dedans.
Nuage Dansant, à qui le jeune homme avait ordonné de fuir, ressurgit de sa cachette pour aller vers son ami afin de lui porter secours. O'connor et ses hommes ne s'occupaient pas du sort de Sully mais se lancèrent derrière les indiens.

Chapitre 18 : Le soutien d'une mère

Le lendemain, Michaëla était à la clinique avec sa famille. Ses soeurs et sa mère ne voulaient pas la laisser seule. Elizabeth était consciente que sa conversation avec sa fille n'avait pas porté ses fruits et que Michaëla était inquiète.

La future maman avait passé une nuit agitée, durant laquelle elle avait peu dormi, ayant comme l'impression que Sully était en danger. Wolf avait dormi avec elle dans sa chambre, comme pour la rassurer. Elle s'était levée avec l'espoir de découvrir Sully en bas, et il s'excuserait d'avoir mis autant de temps à rentrer de la réserve.

Ce n'était malheureusement pas le cas et malgré la présence de sa famille auprès d'elle, elle ne se sentirait vraiment bien que s'il était avec elle.

Elizabeth entra dans le bureau de sa fille et alla vers elle. Elle l'examinait attentivement et sut immédiatement à quoi elle pensait. Sa mère était la personne qui pouvait la rassurer, ayant vécu cette situation cinq fois.

« Tu aurais dû rester chez toi, tu ne crois pas ? »

« Non, venir ici était la meilleure solution, peut-être arriverai-je à savoir où est Sully. »

Elizabeth ne voulait pas critiquer son gendre, elle avait peur de tirer les larmes à sa fille. Elle avait déjà des larmes aux yeux.

Au lieu de ça, il fallait qu'elle la rassure sur sa capacité à élever des enfants.

« Tu dois beaucoup réfléchir en ce moment, n'est-ce pas ? Je sais ce que tu ressens, je l'ai vécu cinq fois ! »

Déjà très émue, Michaëla avait les larmes qui coulaient suite à cette phrase qui sous-entendait la compréhension de sa mère. Et Elizabeth n'avait pas fini de lui parler de ce qu'elle avait ressenti.

Elle avait touché le point sensible de sa fille, et elle le savait. Elle la comprenait vraiment mais elle ne voulait pas s'arrêter de la rassurer.

C'était à elle de remplir ce rôle que Joseph avait rempli jusqu'à sa mort. Elle n'avait jamais vraiment soutenu comme elle aurait dû le faire.

Madame Quinn se rapprocha de sa fille, posant une de ses mains sur son ventre très arrondi et le caressant tendrement.

 

Ses prochains mots allaient changer sa relation avec Michaëla et cimenter leur relation.

« Pendant neuf mois, tu portes cette petite vie en toi, tu sens ses coups et à la fin, il te tarde qu'il arrive. Mais, en même temps, tu t'inquiètes ! Tu te demandes si tu seras une bonne mère, si tu sauras t'occuper de ton bébé et si tu arriveras à supporter les douleurs provoquées par l'accouchement. »

Cette fois, Michaëla se serra dans les bras de sa mère.

« Tous tes sentiments sont normaux, Michaëla. Tu verras, tout se passera bien. Tu oublieras tout ce que tu ressens en ce moment. Il n'y a pas eu de meilleurs moments dans ma vie que le moment où je vous ai mises au monde tes sœurs et toi. Et il en sera de moi pour toi ! »

Michaëla était incapable de répondre verbalement, à la fois choquée et heureuse des paroles de sa mère. Pour la première fois, cette femme la rassurait comme on rassure un enfant. Dans le passé, elle avait subi de la part de sa mère des remarques désobligeantes surtout concernant son choix de métier, de son départ pour Colorado Springs, sans parler de sa décision de revenir dans « la petite ville » après la demande de William Burke, et sa décision d'épouser Sully.

Mais, finalement, Elizabeth semblait enfin avoir accepté ce choix qu'elle avait fait.

Alors qu'elles étaient dans les bras l'une de l'autre, un coup à la porte se fit entendre. Il s'agissait du révérend qui voulait parler au Dr Mike.

Il entra, les trouvant dans cet état d'émotion intense.

« Excusez-moi de vous déranger toutes les deux. »

« Vous avez des nouvelles de Sully ? » S'empressa de demander Michaëla.

« Il est blessé. Un des soldats emmenant les Indiens à Tanner Flays vient de m'apporter la nouvelle. »

Il ferma la porte sur les deux femmes toujours dans les bras l'une de l'autre, comme si elle faisait la paix après une guerre.

Chapitre 19 : Porter secours

Suite à la visite du révérend à la clinique, les hommes de la ville s'étaient vite regroupés pour aller lui porter secours. Ils étaient tous prêts à partir, entourés des femmes et de Michaëla, plus inquiète que jamais pour son mari.

« Je viens avec vous », avait-elle proposé.

Élisabeth, en entendant une telle intervention de la part de sa fille, réagit immédiatement.

« Non, tu n'es pas en état de voyager. Reste ici, où il voudrait que tu sois ! »

La future maman s'était tue, sachant que sa mère avait raison.

Pendant ce temps-là, Nuage Dansant aidait Sully à sortir de l'eau et s'assurait que ses blessures n'étaient pas trop graves mais le contraire était bien visible.

Il ne pouvait plus s'appuyer sur sa jambe gauche et avait le bras sérieusement entaillé.

« Il faut que j'aille chercher le Dr Mike. »

« Non, laisse-la dormir, elle en a besoin, et de toute façon, tu dois t'en aller. Les soldats vont revenir te chercher. Va t'en ! »

« Tu es sûr que ça va ? »

« Oui, vas-y, dépêche-toi ! »

Nuage Dansant s'en alla dans la direction opposée à celle des soldats, peu convaincu par les paroles censées être rassurantes de Sully. Le Cheyenne avait quelque chose en tête.

En ville, les hommes prirent enfin le chemin de la réserve pour aller porter secours à Sully, certains par amitié et d'autres par obligation.

Michaëla les regarda partir, soutenue par sa mère. Bien sûr, elle savait qu'Élisabeth avait raison, que Sully souhaiterait qu'elle reste près de sa famille.

Elle était proche de l'accouchement, et en tant que femme médecin, elle savait qu'elle devait rester sage et ne pas voyager dans son état, car tout ça pouvait déclencher les contractions et la naissance du bébé donc ce n'était pas raisonnable.

Les hommes de la ville avoisinaient maintenant la réserve, ils savaient par Horace que Sully s'était certainement rendu à Tanner Flats, mais tous savaient qu'il fallait plusieurs jours pour aller jusque-là et que Sully n'y était pas arrivé.
Pendant ce temps-là, Michaëla s'inquiéta pour lui, tout en essayant de ne pas le montrer à sa mère.
Élisabeth n'était pas dupe et avait deviné que sa fille avait vraiment besoin de son soutien dans cette nouvelle épreuve.
Les autres femmes - après la fête pour l'inauguration du « Château des Sources », célébration gâchée par Horace, qui avait fait un scandale et qui s'était battu avec Hank - étaient elles aussi auprès d'elle.
Cette bagarre avait détruit le banquet et la nourriture préparée avec soin par Grace. Du coup, Rebecca et Marjorie, qui avaient été à cette fête, étaient elles aussi auprès de leur sœur pour la soutenir.
Les hommes ne rentreraient pas avant plusieurs jours, donc le mieux pour tout le monde était de rentrer à la maison.
Michaëla et les enfants avaient dîné avec Élisabeth, Rebecca et Marjorie, qui avaient décidé de loger dans la maison du couple, sans que la future maman soit au courant, en tout cas pour l'instant.
Car, après de dîner, elles lui avaient annoncé d'un ton déterminé qu'elles allaient rester la nuit auprès d'elle au cas où elle aurait besoin d'elles.
Du coup, il avait fallu s'organiser pour trouver un lit pour ces dames, Brian ayant accepté de dormir dans la grange avec Matthew, qui lui aussi restait dans les parages au cas où.
Élisabeth disposait ainsi d'un lit. Colleen dormirait avec sa mère et Rebecca avait emprunté son lit pour dormir et en ce qui concernait Marjorie, Matthew avait tout organisé en emmenant un matelas de la clinique, et Colleen avait changé les draps de tous les lits sans l'aide de la part de sa mère. On aurait presque dit que tout était déjà prévu depuis longtemps.
Michaëla ne s'était pas douté un seul instant du soutien qu'elle aurait cette nuit-là mais elle en était bien contente.
Même si elle ne l'avouerait pour rien au monde, cela lui faisait plaisir qu'elles soient toutes là dans ce moment délicat pour elle.

Chapitre 20 : En pleine nuit
Le calme s'était installé depuis maintenant plusieurs heures dans la maison des Sully. Michaëla était seule assise dans un fauteuil à penser à Sully. Son âme communiquait avec la sienne et elle savait que son état n'était vraiment rassurant.
Elle serrait contre elle cette magnifique couverture tricotée à la main par sa mère. Elle était incapable de dormir sans la présence de son mari, même si elle était consciente qu'elle avait besoin de se reposer.
Des pas en direction descendant l'escalier se firent entendre. Rebecca se rapprocha de sa sœur, lui faisant comprendre comme toujours, qu'elle était là pour la consoler et la soutenir.
« Michaëla, que fais-tu encore là ? J'ai vu la lumière de l'étage et je suis descendue car je me doutais qu'il s'agissait de toi. Tu devrais aller dormir ! »
L'aînée découvrit la couverture contre Michaëla qui semblait l'étudier sous toutes les formes.
« Si tu avais vu Mère tricoter cette couverture ! Elle y a passé des heures et des heures ! »
« Je croyais qu'elle avait dit que c'était facile ! »Gloussa Michaëla.
« Il se fait tard, tu devrais aller te coucher ! »
« Je vais bientôt y aller ! »
« Ne tarde pas trop, Michaëla. Sully ne voudrait pas que tu passes ta nuit éveillée à penser à lui. »
« Je te promets que je vais y aller dans pas longtemps. »
L'aînée se dirigea à nouveau vers sa chambre après un « bonne nuit » de la part de sa petite sœur.
Michaëla se replongea dans la contemplation de ce cadeau qui signifiait beaucoup de choses à ses yeux. Après des années et des années de mésentente avec sa mère, elle avait l'impression qu'enfin, Élisabeth avait accepté sa décision de partir, et même peut-être l'encourageait-elle à sa manière.
Un flot de sentiments fit surface suite à cette révélation passée en un don de cadeau.

Un homme blessé dans la forêt, perdant énormément de sang dérangeait sa vision, elle se rapprocha de lui et vit qu'il s'agissait de Sully. Il lui disait qu'il fallait l'aider le plus rapidement possible mais son gros ventre l'empêcher de faire le moindre mouvement. Elle tendit la main vers lui mais il n'y avait plus personne en vue …
Elle se réveilla en sursaut, toujours installée dans son fauteuil. Ce n'était qu'un cauchemar pourtant tout ça avait semblé réel.
Et si tout était vrai … Non, Sully n'allait pas si mal, essayait-elle de se convaincre. Elle espérait avoir des nouvelles ce soir-là, vraiment …
Alors qu'elle sortait peu à peu de son cauchemar, qu'elle entendit le son produit par Nuage Dansant, signal indiquant qu'il était là.
Elle se leva de son fauteuil pour aller vers lui, s'il était venu ce n'était certainement pas pour rien. Elle craignait le pire en tournant la poignée de la porte.
« Michaëla, excusez-moi de vous déranger, mais Sully est blessé dans la forêt. Il a besoin de vos soins. »
« Vous n'auriez pas dû venir jusqu'ici, c'est certainement dangereux pour vous ! »
« Je devais venir, pour Sully ! »
« Alors, je vous suis. Je prends ma trousse. Allez préparer le chariot pendant que je réuni tout ce dont j'ai besoin ! »
Nuage Dansant acquiesça.
Michaëla, après une rapide inspection des affaires dans sa trousse, pris son manteau et revint sur ses pas pour écrire un petit mot pour rassurer sa famille.
Puis, enfin, elle ouvrit la porte, la referma derrière elle pour descendre vers le chariot garé en bas de l'escalier.
Lui vint alors une sensation étrange que quelque chose allait se passer dans l'avenir mais très proche.
Elle se sentait lourde et si fatiguée, mais en même temps inquiète emporta toute la fatigue et la lourdeur qu'elle pouvait ressentir à ce moment-là.
Alors que Nuage Dansant maniait les rênes pour faire avancer le cheval, Michaëla se focalisa sur la pensée de son mari blessé.

Chapitre 21 : Pensées sur la route
Ils étaient partis en pleine nuit, se guidant grâce à la Lune qui les éclairaient. Michaëla était déjà épuisée, elle n'avait pas dormi de la nuit, elle avait juste fermer les yeux deux minutes, tout ça pour faire cet horrible cauchemar.
Nuage Dansant, qui faisait avancer le chariot, la regardai du coin de l'œil, se demandant l'espace d'une seconde s'il avait bien fait d'aller la chercher pour secourir Sully. Il avait eu une vision des Esprits il y avait quelques jours et il se demandait si elle allait être vrai ou non.
De toute façon, il était trop tard et elle ne voudrait pas faire demi-tour. Les questions se bousculaient dans l'esprit de Michaëla, des questions sans réponses.
Combien de temps ce voyage durera-t-il ? Le terrain est-il aussi rugueux d'habitude ? Le bébé supportera-t-il le voyage ? Il bouge beaucoup, il me fait mal, surtout ne rien faire voir à Nuage Dansant. Il dirait qu'il faut faire demi-tour, qu'il ramènerait Sully. Mais Sully n'est pas en état de voyager ! Je dois passer outre mes douleurs. C'est normal que le bébé me fasse mal. Je n'ai pas dormi de la nuit, et le terrain n'est pas plat. Dès que je serai avec Sully, j'oublierai tout ça. La seule chose qui importera sera de m'occuper de lui, de soigner ses blessures. Je serai avec lui, il me manque tellement. Oui, à ce moment-là, ça ira très bien parce qu'il sera avec moi, en sécurité. Mais pourquoi aussi ce O'connor est-il entré dans nos vies, pour tout chambouler ? Retrouver Sully, ça me calmera, et du coup, le bébé se calmera, j'en suis persuadée.
Heureusement, Nuage Dansant ne pouvait pas lire dans ses pensées à ce moment précis. Lui aussi était plongé dans ses propres réflexions, il craignait d'avoir mal agi en emmenant la jeune femme dans ce périple pour retrouver Sully.
Peut-être aurait-il dû prendre le chariot dans la grange et aller chercher son frère blanc pour le ramener chez lui ?
Il ralentit l'allure des chevaux pour regarder Michaëla avec attention.

Il pouvait lire sur son visage les réflexions qu'elle menait qu'il y avait encore quelques secondes.
Encore une fois, la vision des Esprits se réalisera-t-elle ? Il se décida à lui parler.
« Tout va bien ? »
« Oui, pourquoi ça n'irait pas ? »
« Vous êtes sûre que vous allez bien ? Vous avez l'air d'être mal à l'aise ! »
Oh, non, il a deviné, se dit-elle. Je ne dois pas abonder dans son sens.
« Non, je suis juste fatiguée, lui dit-elle. Ça doit être normal. »
« Peut-être que vous avez raison, vous n'avez pas dormi cette nuit, à cause de moi d'ailleurs ! »
« Nuage Dansant, c'est Sully qui importe pour l'instant ! Nous devons le retrouver ! D'après ce que vous m'avez dit, il perd beaucoup de sang, j'espère qu'il n'en aura pas trop perdu ! »
« Non, je suis sûr que ce ne sera pas le cas, rassurez-vous ! »
« Je ne fais qu'essayer de le faire depuis que je sais qu'il est blessé mais les mots ne suffisent pas ! »
« C'est difficile de ne pas y penser, j'imagine. Sully m'avait donné l'ordre de m'enfuir pour pas que les soldats me rattrapent mais je ne l'ai pas écouté pour son bien à lui ! »
« Et pourtant, vous êtes en danger, les soldats peuvent revenir par ici, et vous rattraper. »
« Oui, mais je prends ce risque, il m'a sauvé plusieurs fois de situations périlleuses et je fais pareil pour lui. »
« J'ai toujours su qu'il y avait un lien fort entre vous deux ! » Remarqua-t-elle.
Elle se concentra à nouveau sur ses pensées sur Sully. Il poussa le cheval pour qu'il aille plus vite.
Il fallait qu'ils le retrouvent le plus vite possible. Michaëla n'avait de cesse de se le répéter. Nuage Dansant savait que la femme médecin avait raison, qu'il était en danger.
Quand il avait laissé Sully, les soldats s'approchaient de l'endroit où ils étaient. Il avait réussi à se faufiler et à les éviter.
Et voilà où ils en étaient tous les deux maintenant, dans la forêt !

Chapitre 22 : Disparition
Le jour se levait dans la forêt quand Nuage Dansant reconnut enfin l'endroit où devait être Sully. Il rassura immédiatement Michaëla.
« Nous arriverons bientôt ! »
Elle hocha la tête.
Au bout de quelques minutes, il arrêta enfin le chariot, descendit et l'aida à en faire de même. Michaëla se frotta le ventre, quand elle fut par terre. Ce qu'elle avait ressenti toute la nuit à voyager dans le chariot revenait en force.
Elle était plus lourde que la veille et se sentait bizarre. Nuage Dansant, en constatant son état, ne savait pas comment agir.
« Où est-il ? » Demanda-t-elle.
« Il est tombé dans l'eau un peu plus bas. Je vais le chercher et je vous le ramène. »
Elle le regarda partir, se tenant au chariot, ressentant comme un malaise sur lequel elle avait du mal à mettre un nom. Et si Sully n'y était plus, que quelqu'un l'avait emmené et le gardait prisonnier.
Oh non, mon bébé, papa est là, pas loin et nous allons le retrouver ! Il n'y a pas de quoi s'inquiéter ! Il va bien ! Il n'est pas en danger !
Nuage Dansant atteint enfin là où il avait aidé Sully à sortir de l'eau mais il n'y était plus, où était-il alors ? Il repéra des traces de sang fraiches et sut d'instinct qu'il était parti. Il remonta la pente pour aller rejoindre le Dr Mike et lui faire part de cet état de fait. Comment prendrait-elle cette annonce ?
« Où est-il ? » Répéta-t-elle quand elle le vit seul.
« Il n'est plus là ! »
« Pensez-vous que les soldats soient revenus le chercher ? »
« Non, il est parti par lui-même. Il n'a pas pu aller loin ... »
Il n'osait pas aller plus loin dans ses explications de peur de la choquer mais elle parvenait à lire dans ses pensées.
« Il perd encore du sang, c'est ça ? »
« Oui. »
« Il n'a pas pu aller loin dans son état ! »

Elle prit sa trousse dans le chariot et, aidée de Nuage Dansant marcha un peu au hasard.
Où est-il ? Est-il dans un bon état ? Comment vais-je le retrouver ?
La douleur et le malaise ressentis il y avait quelques minutes en descendant du chariot s'était évaporée pour laisser place à ces questions incessantes le concernant. Elle avait l'impression qu'à chaque fois qu'ils étaient heureux, quelque chose leur arrivait, à l'un d'entre eux, pour remettre tout en question.
Pourquoi autant d'épreuves ? Pourquoi ? Arrête de te torturer, Michaëla, ton objectif est de retrouver Sully le plus vite possible.
Nuage Dansant faisait de son mieux pour la soutenir dans cette marche qu'il espérait courte, pour elle.
Mais pourquoi n'ai-je pas plus réfléchi avant d'aller la chercher, si elle accouche ici, je m'en voudrai !
Tous deux dans leurs pensées, ne s'adressèrent pas la parole durant ce périple qui les mènerait jusqu'à Sully, sans nul doute !
C'est alors que Michaëla le vit au loin, mais elle n'osait pas espérer que ce soit bien lui. Et s'il s'agissait d'un mirage produit par son imagination ? Après tout, c'était possible ! Elle voulait tellement le voir !
L'espoir s'empara d'elle mais elle voulut faire quelques pas afin de s'assurer que c'était bel et bien lui ! Nuage Dansant observait ses deux amis avec attention. Sully était dans son champ de vision.
Il voulait leur laisser le temps de se rendre compte qu'ils étaient en face l'un de l'autre.
« Sully, » murmura-t-elle.
« Michaëla ! » Lui répondit-il.
« Sully ! Oh, c'est bien toi ! »
Elle courut vers lui aussi vite que lui était possible de le faire avec son gros ventre. Elle aurait affronter bien plus que sa grossesse très avancée et toutes les douleurs qu'elle avait ressenti durant ce voyager, pour aller vers lui ! Oh oui, elle aurait fait bien plus !

Chapitre 23 : Retrouver son amour
Après une marche difficile et longue, ils avaient enfin retrouvé Sully, assis dos à un arbre. Du sang maculait sa chemise, et il y avait un trou à sa chemise au niveau de son épaule gauche, qu'il avait dû agrandir pour se soigner lui-même. Mais le sang perdu n'était pas aussi conséquent que dans le cauchemar de la jeune femme.
Michaëla était encore bouleversée de l'avoir retrouvé et elle se sentait prête à pleurer pour évacuer tout ce stress qu'elle avait accumulé depuis le moment où elle avait appris qu'il était blessé. Mais elle ne pouvait pas donner libre cours à ce sentiment et faire tout ce qui était en son pouvoir pour le soigner.
Elle s'accroupit à sa hauteur pour l'embrasser. Le baiser fut court mais réjouissant pour chacun d'entre eux.
« Qu'est-ce que tu fais là, Michaëla ? Tu n'aurais jamais dû venir dans ton état ! »
« Et toi, tu n'aurais dû te déplacer dans le tien ! »
Il avait envie de rajouter que la forêt était trop dangereuse pour elle, qu'elle aurait dû attendre que quelqu'un le ramène à elle. Elle ne l'aurait pas écouté, alors à quoi servait-il de dire tout ça ?
Elle avait lu dans ses pensées et elle lui faisait comprendre qu'en effet, ça ne servait à rien de se disputer, car ça ne changerait rien !
« Il fallait que je trouve une plante pour arrêter le saignement ! »
« De l'achillée mille-feuilles ? » Demanda Nuage Dansant.
« Oui. »
Michaëla souleva sa chemise pour voir l'état de la blessure.
« Tu ne perds plus de sang mais je dois quand même recoudre cette plaie afin qu'elle ne s'ouvre pas de nouveau ! »
Sully acquiesça, il se doutait qu'elle lui dirait ça ! C'était le meilleur médecin qu'il connaisse et elle était la seule qu'il connaisse en même temps – il était fier d'elle, personne n'aurait pu lui faire dire le contraire – il s'en voulait quand même ! Car c'était à cause de lui qu'elle se mettait en danger et le bébé aussi.
Tout ça à cause de O'connor et de se stupides décisions. Quand il se retrouverait en face de lui, il lui ferait part de son mécontentement s'il en avait l'occasion.
Cet homme allait avoir à faire avec lui.

Michaëla nettoya la blessure sous l'œil vigilant de Nuage Dansant. Une fois cela fait, elle la couvrit en enroulant un bandage autour.
« Essaie de ne pas bouger ton bras. »
« Tu devrais peut-être aussi regarder ma cheville, je crois bien qu'elle est cassée ! »
Il ne voulait pas lui faire part de cette autre conséquence de sa bataille avec O'connor. Elle ne savait même pas qui lui avait fait ça ! Mais elle s'en serait rendu compte ! Il ne pouvait pas appuyer du poids sur sa jambe gauche.
Michaëla osa enfin lui demander qui lui avait fait ça !
« Que s'est-il passé ? Je veux la vérité ! »
« O'connor et ses soldats se dirigeaient vers Fort Collins quand je suis arrivé à leur hauteur. J'ai reconnu Nuage Dansant et j'avais un télégramme de Hazen qui me donnait du temps. »
« Et ? »
« Je voulais raisonner O'connor et le faire attendre mais il ne voulait pas m'entendre. Depuis qu'il est arrivé en remplacement de l'ancienne garnison, il ne fait que me mettre des bâtons dans les roues. C'est lui qui a commencé la bagarre entre nous. Et puis, il a sorti un couteau et il m'a ouvert le bras. Ça m'a surpris et je me suis retrouvé à terre, il m'a donné un coup de poing et m'a fait rouler dans la descente jusque dans l'eau. Nuage Dansant est arrivé après et m'a aidé à sortir de la rivière. La suite, tu la connais. »
Tout en écoutant ses explications, elle examinait sa cheville.
« C'est le tibia, il faut que je le remette en place. »
« Je vais vous aider », proposa Nuage Dansant.
« Vous allez placer vos autour des siens et vous tirerez pendant que je le remets en place. »
Elle savait la douleur que cela allait engendré chez Sully, et ça lui causait de la douleur en elle aussi. Mais elle n'avait pas le choix.
Sully sut à quoi elle pensait, elle le regardait et il lut dans ses pensées.
« Vas-y. »
C'était un encouragement pour elle pour lui dire d'y aller et de ne pas se soucier des cris qu'il pourrait émettre durant la procédure.

Chapitre 24 : Les soldats reviennent
Alors que Michaëla s'apprêtait à remettre l'os en place, les soldats arrivèrent sans prévenir et sans qu'aucun d'eux ne les aient vus.
« Debout ! » Ordonna O'connor.
Comme ils n'obéissaient pas, il réitéra ses ordres. Michaëla, assise aux pieds de Sully, eut beaucoup de mal à se relever. Elle n'avait pas été dans une position confortable pour soigner son mari, mais bizarrement, pendant qu'elle pansait ses blessures, elle n'avait rien ressenti des douleurs que pouvaient provoquer sa grossesse avancée.
« J'ai besoin de son aide ! »
Sans réfléchir, une fois debout, elle s'était mise devant le sergent afin de l'empêcher de prendre Nuage Dansant.
Il la bouscula, ne faisant absolument pas cas de son état.
« Hé ! » Cria Sully, pour essayer de protéger sa femme.
Mais là aussi, le militaire trouva une solution pour qu'il ne puisse rien dire ! Il appuya son pied sur sa blessure au tibia, faisant hurler le futur père de douleur.
« Laissez-le ! » Cria Michaëla.
C'était par instinct qu'elle l'avait défendu parce qu'elle n'était pas de taille à lutter contre eux. Elle regarda son mari, qui lui fit comprendre, que malheureusement, ils devaient les laisser faire.
Elle était enceinte jusqu'au cou et lui non plus ne pouvait pas leur courir derrière, donc ils étaient obligés de ne rien faire.
Les soldats partirent avec Nuage Dansant en prisonnier après une dernière intervention de O'connor.
« Je vous envoie quelqu'un pour venir vous chercher. »
Michaëla alla vers Sully, se mettant à sa hauteur pour le réconforter le plus possible. Ils trouvaient le force dans leur regard respectif sans se parler. C'était un des liens le plus fort et le plus beau de leur mariage.
« Je suis désolée, Sully ! » Dit-elle.

« Désolée ? De quoi ? »
« C'est de ma faute si Nuage Dansant a été fait prisonnier ! »
« Je crois que c'est plutôt de la mienne ? Tu ne crois pas . C'est moi qui suis blessé et qui t'ait fais venir jusqu'ici ! »
« Oui, mais nous aurions pu prendre que les chevaux si je … Enfin, tu vois quoi ! »
« Tu veux dire que vous auriez été plus vite si tu n'étais pas enceinte ? Comment tu peux penser ça une seule seconde, Michaëla ? Tu peux me le dire ?! Dois-je te rappeler que nous avons souhaité ce bébé que tu portes depuis huit mois et que, d'ailleurs, j'aurais préféré que tu restes à la maison ! »
« Je dis seulement que nous aurions été plus vite. Je n'ai pas dit que je ne voulais pas du bébé ! Je crois que je ferai mieux de chercher de quoi faire une atèle pour toi au lieu d'écouter tes reproches ! »
« Ce ne sont pas des reproches ! Je suis inquiet pour toi. Comme je te le disais tout à l'heure, tu n'aurais jamais dû venir jusqu'ici ! »
« Et bien, maintenant, je suis là, nous ne pouvons pas revenir en arrière, alors il vaut mieux que je te soigne pour que nous puissions rentrer à la maison. »
« Je suis d'accord avec ça ! »
Elle allait se lever, mais il capta son regard rempli de larmes qu'il avait créées en lui disant tout ça.
« Hé. Ce n'est une raison pour pleurer ! »
Elle ne pouvait plus se retenir de sangloter, toutes les émotions qu'elle venait de vivre refaisaient surface à ce moment-là.
« Ce n'est rien ! »
« Non, ce n'est pas rien ! »
Il l'attrapa par la main, la serrant contre lui à l'aide de son bras blessé qu'il ne devait pas bouger mais il se fichait de la douleur créée par ce geste, tout ce qu'il voulait c'était la consoler, lui faire savoir qu'il était là.
« Je t'avais dit de ne pas bouger ton bras ! »
Il ne répondit pas et lui caressa ses longs cheveux de sa main.

Chapitre 25 : Tendresse et souffrance
Sully tenait toujours Michaëla contre lui, la réconfortant. Ses larmes avaient cessé de couler, mais il refusait de la laisser partir hors de son étreinte tant qu'il n'était pas sûr qu'elle était complètement rétablie de son chagrin.
« Sully ! Je dois aller chercher des branches pour ton atèle, maintenant ! Il vaut mieux ne pas trop attendre ! »
Il n'écoutait rien de ses protestations. Il la gardait prisonnière de ses bras. Elle leva le regard vers lui et il en profita pour poser ses lèvres sur les siennes en un long baiser d'amour.
Elle fut bien sûr heureuse de cette preuve d'amour et son chagrin d'il y a quelques minutes fut définitivement oublié.
C'est ce que voulait Sully et quand il vit que son sourire était de retour, il la laissa partir.
Elle n'alla pas loin, restant à sa vue, et il en fut content, car ainsi, il pouvait l'observer à son insu.
Elle s'accroupit pour ramasser des branches et se leva, tout en posant sa main sur son ventre. Elle n'avait plus du tout de douleur, tout s'était évanoui suite aux baisers de son mari.
De nouveau, elle se dirigea vers lui. Il ne put retenir plus longtemps sa colère contre O'connor.
« Il n'a pas voulu m'écouter ! »
« Qu'est-ce que tu vas faire ? »
« Dès que nous serons rentrés, j'enverrai un télégramme au général Wooden pour faire savoir mon désaccord. »
Michaëla acquiesça, voulant garder la connexion qu'elle avait avec Sully et ne pas parler des choses qui pouvaient les séparer, comme le fait qu'elle soit venue en forêt pour le soigner. Et pourtant, elle devait s'attendre à ce que son mari lui en reparle plus longuement.
Mais il hésitait, il ne voulait pas la faire pleurer à nouveau.
Il osa quand même lancer le sujet parce qu'il avait besoin d'en savoir plus.

Comment ta mère a réagi ? »
« De quoi parles-tu ? »
« Comment a-t-elle réagi quand tu lui as annoncé que tu venais ici ? »
« Je ne lui ai pas dit ! »
« Quoi ! »
« Je n'ai pas pu le lui dire ! Nuage Dansant est venu me chercher en pleine nuit. Je n'avais pas le choix. Je devais venir ! »
« Tu veux dire que tu n'as pas dormi de la nuit ! »
« Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive ! Que voulais-tu que je fasse ?! Je ne pouvais pas te laisser sans soin ! J'étais inquiète pour moi ! C'était la seule façon de m'assurer que tu serais bien soigné ! »
« A cette heure-ci, toute la ville doit être à ta recherche, ainsi que tous les shérifs des villes alentour ! »
« Je n'avais pas le choix ! »
Il acquiesça. Michaëla devait maintenant de remettre sa jambe en place. Elle savait que ce serait douloureux.
« Tu es prêt, Sully ? »
« Oui. »
Il s'accrocha à l'arbre derrière lui pour tirer en même temps qu'elle remettrait l'os en place. Elle fit le nécessaire et fut soulagée quand eut terminé et qu'il lui dit qu'il allait bien.
« Que faisons-nous maintenant ? Est-ce que nous attendons que les soldats ou est-ce que nous rentrons en ville ? »
« Si nous les attendons, je crois que nous attendrons des jours. Nous ferions mieux de nous débrouiller par nous-mêmes. »
« Peux-tu te lever ? »
« Oui. Je vais y arriver ! »
« Tu devrais t'appuyer sur moi. Nous avons laissé le chariot un peu plus loin, j'espère qu'il y est encore ! »
Sully posa sa main sur son épaule, essayant de ne pas trop s'appuyer sur elle.
« Il y avait longtemps que nous ne nous étions pas promenés en forêt tous les deux ! » Plaisanta-t-elle.

Chapitre 26 : Organisation des recherches
En ville, c'était l'effervescence. Élisabeth venait de découvrir, au matin, le mot laissé par sa fille, lui expliquant qu'elle rejoignait Sully. Depuis, elle ne cessait de se demander comment partir à sa recherche.
« Pourquoi est-elle partie ? Elle n'aurait pas du le faire ! Elle est inconsciente ! »
« Calmez-vous, Mère, lui dit Rebecca. Cela ne sert à rien de vous énerver. Michaëla ne vous aurait pas écouter. »
« Je le sais, Rebecca, mais je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter. En plus, personne ne peut partir à sa recherche, les hommes sont déjà occupés avec Sully. Quel besoin avait-il de se mettre dans le pétrin ! Il l'a entraîné avec lui ! »
« Non, je suis sûre que Sully ne l'a pas fait exprès. Il essaie de prendre soin d'elle, ces derniers temps, mais vous connaissez votre fille, elle est très têtue et elle ne l'écoute pas ! Il n'a certainement jamais voulu qu'elle aille le rejoindre ! »
« Vous avez certainement raison, Dorothy ! Les mots ont dépassé ma pensée. Je me demande seulement qui va aller la chercher ! »
Marjorie, qui écoutait en silence la conversation entre eux deux réagit. Elle était incapable de rester là à attendre !
« Nous allons y aller ! »
« Qui ? »
« Nous, les femmes ! Les hommes sont déjà occupés, comme vous le disiez, mère ! »
« C'est insensé ! » S'écria Élisabeth.
« Non, mère, je ne vois pas d'autres solutions pour aller l'aider. »
« Je t'en supplie, Rebecca, essaie de raisonner ta sœur. »
« Je ne le peux pas, mère, car j'avais exactement la même idée ! »
« Mais, ce n'est pas possible ! »
« Vous ne connaissez même pas les environs ! »
« Moi, je les connais un peu ! » Intervint Dorothy.
Élisabeth n'en croyait pas ses oreilles. Comment pouvaient-elles envisager de partir à la recherche de Michaëla.

« Vous n'allez quand même pas faire ça ! »
« Mère, nous n'avons pas le choix. Nous ne pouvons pas laisser Michaëla sans secours. Surtout, s'il lui est arrivé quelque chose de grave ! »
« J'espère qu'elle va bien ! » S'inquiéta madame Quinn.
« Mais oui, mère, je suis convaincue qu'elle va bien ! »
« La seule chose qui pourrait lui arriver, étant donné les circonstances, serait d'accoucher, pensa Élisabeth. Mon Dieu, faites que je me trompe ! Même si elle a retrouvé son mari, il ne pourra pas l'aider sur ce plan-là ! »
Aucun de ces mots ne sortit de la bouche de la dame âgée, alors que les femmes volontaires (sauf Grace, elle-même enceinte) se préparaient à partir. Il valait mieux qu'elle ne dise rien de ce qu'elle pensait.
« Soyez prudente, je vous en prie. »
« Ne vous inquiétez pas, la rassura Rebecca, nous prendrons soin de nous ! »
Elles partirent enfin en direction de Tanner Flats.
Quelques minutes plus tard, les hommes revenaient pour en savoir plus concernant Sully.
« Vous avez des nouvelles des recherches ? » Demanda Matthew.
« Quelles recherches ? »
« Que voulez-vous dire ? »
« Michaëla a disparu ! Elle est partie rejoindre Sully cette nuit. »
« Quoi ! »
« C'est la vérité ! »
Matthew fit immédiatement demi-tour pour repartir, aussitôt suivi par les autres hommes.
« Moi qui croyais me rafraîchir et changer de vêtements, ce n'est pas pour tout de suite ! » Râla Loren pour éviter de faire comprendre que lui aussi était inquiet !
Élisabeth les regarda s'éloigner de la ville, puis alla vers le bureau du télégraphe pour envoyer des télégrammes.

Chapitre 27 : Fausse alerte ?
Michaëla et Sully se dirigeaient vers le chariot très lentement. Le jeune homme avançait à un rythme qui lui évitait de peser sur sa femme.
Elle semblait vraiment au bout du rouleau quand, enfin, ils virent le chariot dans leur champ de vision.
Et, en effet, elle était vraiment épuisée ! Heureusement, Sully ne pouvait pas la voir. Il aurait deviné qu'elle avait mal ! Elle n'en dit rien, soulagée de voir apparaître la voiture.
« Le chariot est encore là, merci mon Dieu ! »
« Je nous voyais pas faire les reste du voyage à pied ! » S'exclama-t-il.
« Moi non plus ! »
Plus que quelques mètres, se dit-elle, pourvu que je tienne le coup !
Elle sentit l'ombre d'une douleur se dessiner devant elle. Ils arrivèrent enfin devant le buggy, prêts à y monter. Sully s'aperçut, en la regardant, que quelque chose n'allait pas.
« Oh, Sully, ça fait mal ! »
« Quoi ? Un coup de pied ? »
Pourquoi est-ce que je pose cette question, j'ai l'impression que c'est autre chose. J'ai bien senti qu'elle ne voulait pas que je m'aperçoive que ça n'allait pas. Ça fait déjà plusieurs minutes.
« Non, une contraction. Oh, ça fait mal, Sully ! » Répéta-t-elle.
Il passa son bras autour de sa taille, essayant de la soutenir du mieux qu'il le pouvait, tout en réfléchissant le plus vite possible. Il vit un endroit où elle pourrait s'asseoir.
« Il y a une souche d'arbre là-bas, tu penses que tu pourras marcher jusque-là ? »
Elle hocha la tête, incapable de parler.
Une fois assise, elle regretta d'avoir fait ce voyage. La douleur semblait pas trop forte et supportable pour l'instant.

Mais elle ne pouvait pas s'empêcher de se demander ce que Sully penserait si jamais elle lui disait qu'elle allait accoucher maintenant.

Elle n'imaginait pas une seule seconde que son bébé puisse naître dans les bois, elle espérait que c'était une fausse alerte. Ainsi, ils pourraient rentrer à la maison et elle pourrait se reposer.

Elle ne se sentait pas assez reposée pour donner naissance au bébé à ce moment-là.

Sully s'était accroupi au devant d'elle, voulant lui témoigner son soutien juste en la regardant. Il ne savait pas quoi lui dire !

« Ça passe ! » Lui dit-elle pour le rassurer.

Elle ne lui aurait pour rien au monde qu'elle avait peur de la naissance du bébé, que c'était beaucoup trop tôt.

« C'est passé ! »

« Alors, il s'agit d'une fausse alerte ? » Lui demanda-t-il, il doutait de lui-même à ce moment-là. Que n'aurait-il pas donné pour avoir le docteur Cook à portée de main, afin qu'il examine Michaëla ?

« C'est possible, mais je suis incapable de le confirmer pour l'instant, Sully ! »

« Tu as juste besoin de te reposer, nous allons rentrer à la maison. Est-ce que tu peux te lever ? »

« Oui. C'est probablement la conséquence de tout cet exercice physique. » Elle se leva, aussitôt soutenue par Sully, pour aller vers le chariot.

Lentement, mais sûrement, elle monta dans la voiture, aidée par son mari.

Des pensées obscures l'assaillirent mais elle ne voulait pas dévoiler ce qu'il en était à Sully, qui était déjà bien assez inquiet comme ça.

Mais, quand elle sentit le chariot sous l'effet de la montée de Sully, elle ressentit quelque chose d'étrange.

« Attend ! » Ordonna-t-elle.

« Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? »

« Oh non ! »

« Quoi ? Dis-moi ce qu'il y a ? »

« Pas maintenant ! »

Chapitre 28 : Toujours en recherche

Les femmes avoisinaient maintenant Tanner Flats, où elle pensait que pourrait se trouver Michaëla.

Elles l'appelèrent sans aucune réponse de sa part.

« Où est-elle ? » Demanda Rebecca, déjà fatiguée de son voyage à cheval.

Elles ne pensaient pas une seconde que la jeune femme était dans les premières douleurs de l'accouchement, que peut-être elle allait même donner naissance au bébé en pleine forêt.

Peut-être qu'elle avait été retrouvée par les hommes de la ville mais étaient-ils au courant qu'elle était partie rejoindre Sully ?

C'est sûr qu'Élisabeth avait fait le nécessaire pour les retrouver en contactant les shérifs des villes alentour.

Mais qu'en savaient-elles ? Quelles preuves en avaient-elles ?

Il fallait qu'elles continuent leurs recherches malgré l'épuisement, les douleurs créées par l'équitation prolongée.

Dans l'esprit des femmes, il y avait des questions qui se bousculaient, des questions qui n'avaient pas de réponses.

Où pouvait-elle être ? Était-elle avec Sully ? Était-elle blessée ?

Aucune des femmes ne pouvaient penser à autre chose qu'à la jeune femme à l'inconscience immense à ce moment-là !

Que se passerait-il si Elisabeth apprenait que Michaëla était quelques part blessée attendant des secours et qu'elles étaient incapables de la retrouver parce qu'elles ne connaissaient pas l'endroit.

« Continuons à avancer, Michaëla a dû le rejoindre ailleurs. » Dit Dorothy.

« Oui mais où ? » Demanda Rebecca.

« Je ne sais pas exactement, que disait-elle dans son mot ? »

« Qu'elle allait rejoindre Sully mais elle n'a pas dit où ! »

« Pensez-vous qu'elle soit partie toute seule ? Peut-être que Nuage Dansant est venue la chercher. »

« Oui, vous avez raison. Elle non plus ne savait pas où aller chercher Sully. Comment l'aurait-elle rejoint sans quelqu'un la guidant vers lui ? »

« Oui, mais nous savons aussi que les indiens se sont enfuis après l'intervention de Sully. Souvenez-vous, ce soldat qui avait informé le révérend lui a dit aussi que tous les indiens étaient partis ! Croyez-vous que Nuage Dansant aurait pu s'échapper comme ça à leur nez ? »

« Je ne sais pas, ce ne sont que des suppositions ! Nous ne savons pas si elle est avec lui ou pas ou avec Sully ! »

« Oui, vous avez raison, Dorothy ! »

« Peut-être qu'elle est en sécurité après tout ! »

Les questions avaient toutes été posées les unes après les autres. Toutes les suppositions aussi ! Que leur restaient-ils à faire ? Mis à part continuer leurs recherches qui les amenaient peut-être à des choses impossibles à penser !

Personne ne pouvait savoir comment Michaëla allait et pourquoi elle avait décidé contre toute vraisemblance de se lancer au secours de Sully.

 

Pourquoi, alors enceinte de huit mois, elle avait pris cette décision insensée ? Il se pouvait qu'à ce moment-là, elle soit dans les contractions annonçant l'accouchement.

« Et que ferons-nous si nous ne la retrouvons pas ? » Demanda Rebecca.

« Espérons que les hommes la retrouveront. »

« Et si elle accouchait ? »

« Non, elle n'est pas encore à terme. Si elle se sentait mal, je pense qu'elle reviendrait ici par ses propres moyens. »

« Elle a pris le chariot et son cheval. Quelque chose me dit que vous avez peut-être raison quand vous dites qu'elle est partie avec Nuage Dansant. »

« J'espère que c'est vrai ! Michaëla et moi sommes devenues de très bonnes amies au fil des années. »

Elles continuèrent à avancer sur le chemin les séparant de la forêt alentour, espérant trouver Michaëla au hasard.

Chapitre 29 : Faire face à l'imprévu
Sully se demandait s'il avait bien entendu ou non. Tout semblait se passer au ralenti. Il avait pourtant entendu clairement Michaëla dire « Oh, non, pas ici, pas maintenant ! »
Il se doutait de ce qu'elle voulait dire par là, mais il ne voulait pas l'admettre.
« Qu'est-ce qui se passe ? » Lui demanda-t-il, reprenant ses esprits, alors que son cœur battait la chamade.
« Je viens de perdre les eaux. »
« Alors, tu vas accoucher ? »
« Oui. »
« D'accord, je te ramène en ville le plus rapidement possible. »
Bien sûr, il réalisait que cela pouvait s'avérer dangereux mais il ne voyait pas les choses autrement …
« Non, Sully. Les secousses du trajet vont accélérer le travail ou peut-être le compliquer. »
Elle semblait effrayée et prête à pleurer en disant ça.
« Qu'est-ce que tu dis ? »
« Je dis qu'il va falloir que j'accouche ici. »
Les larmes voulaient s'échapper de ses yeux à ce moment-là, mais elle ne voulait pas les laisser couler.
« Tu vas m'aider. »
En voyant la frayeur de sa femme, il fit son maximum pour cacher sa propre peur et lui montrer un visage impassible mais cela lui coûtait de le faire. Aussi dit-il les mots suivants avec peu d'enthousiasme.
« D'accord, nous allons y arriver. »
Il posa le seul pied qu'il avait posé sur le chariot à terre et quand il vit qu'elle descendait à son tour, il l'attrapa par la taille.
« Doucement, » lui dit-il.
Lentement, mais sûrement, elle se retrouva sur ses pieds et il la guida en la soutenant.

« Viens t'asseoir ! »

Une fois installée, elle soupira.

« Ma trousse. Nous allons avoir besoin de ma trousse. »

« Je vais la chercher. » Il se dirigea vers le buggy et prit la trousse de sa femme. Il s'arrêta quelques secondes, le temps de prendre conscience de la réalité. Il souffla sans se faire entendre, et perdit son regard dans la forêt alentour, qui pouvait s'avérer dangereuse. La voix sanglotante de sa femme le fit revenir à la réalité.

« Pourquoi maintenant ? Ce n'est ni le lieu, ni le moment ! C'est beaucoup trop tôt ! C'était prévu pour dans un mois ! »

Il revint vers elle, sentant qu'elle avait besoin de lui pour qu'il la rassure.

Il posa son sac de médecin, et s'assit à côté de sa femme.

« Oh ! » Gémit-elle.

Aussitôt, il réagit.

« Quoi ? Une contraction ? »

« Oui, oh, Sully, je crois que je n'aurai pas la force. »

« Mais si, tu l'auras. C'est la fin de tes dix ans de grossesse. Et puis, les femmes mettent des enfants au monde depuis la nuit des temps. »

Elle le regarda, voulant se convaincre qu'il avait raison, que tout se passerait bien. Elle avait espéré que ça se passerait autrement, avec le Dr Cook, qui pourrait intervenir si jamais il y avait une complication. Mais ce n'était pas le cas, le seul présent était son mari. Alors, bien sûr, elle était heureuse de l'avoir auprès d'elle et elle préférait qu'il soit avec elle, au moins elle avait quelqu'un pour l'aider. En fait, elle n'osait pas imaginer ce qui se passerait si elle avait été seule. La contraction se calma enfin, la laissant reprendre son souffle.

Elle regarda son mari, prise d'une envie furieuse de l'embrasser.

Il était si proche d'elle à ce moment-là qu'elle s'avança et posa ses lèvres sur les siennes pour un long baiser d'amour.

Il fut surpris de cette approche qui contrastait vraiment avec l'humeur de sa femme il y a encore quelques minutes mais apprécia ce baiser.

Il se dit quand même qu'il devait se préparer à ce genre de réaction : une minute amoureuse, l'autre énervée, de la part de sa femme dans les prochaines heures.

Chapitre 30 : Intervention surprise

Alors que Michaëla et Sully se séparaient après leur long baiser, ils entendirent le son de sabots de cheval approchant. Qui cela pouvait-il être ? Et si c'était un des soldats qui revenait arrêter Sully ?

Pourvu que ça ne soit pas ça ! Michaëla ne savait pas comment elle arriverait à se débrouiller toute seule, se sachant sur le point d'accoucher.

Sully se leva quand il vit l'homme s'approcher d'eux et qu'il le reconnut.

« Qu'est-ce que vous venez faire là ? »

O'connor, car il s'agissait de lui, lui lança un regard hautain, voulant faire impression. Il était sur le chemin avoisinant la nouvelle réserve, quand il avait décidé de faire demi-tour, pour se jouer de Sully.

« Ah, vous êtes encore là ! »

« Que venez-vous faire ici ? » Lui demanda le futur père.

Contrairement à ses habitudes, Michaëla restait calme et le soldat le remarqua.

« Madame Sully, que faites-vous assise contre cet arbre ? Vous devriez vous lever. »

« Ne donnez pas d'ordre à ma femme comme si je n'étais pas là ! Laissez-la tranquille ! »

« Ce n'est pas pour elle que je suis revenu, même si elle est venue à votre secours, je n'ai pas de réelles raisons de l'arrêter et de la mettre en prison, mais pour vous ! Croyez-vous que je sois assez stupide pour vous laisser libre après ce que vous avez fait ! »

« J'avais reçu un mot de Hazen qui me donnait plusieurs jours pour lui faire part de mes objections. J'avais le droit de vous rattraper et de vous arrêter vous et vos soldats. »

« Non, c'est moi qui décide de ce que vous avez le droit de faire ou pas. Je suis venu vous chercher. Madame Sully arrivera à rentrer toute seule. »

« Je ne laisserai pas ma femme toute seule, surtout pas dans son état. »

« Qu'est-ce que vous voulez dire ? »

« Que vous allez nous laisser tranquilles tous les deux. Quand nous serons rentrés à Colorado Springs, vous aurez de mes nouvelles. »

Pour la journaliste, il y avait eu le moment difficile de l'accouchement, où se succédaient les contractions plus douloureuses les unes que les autres, et le moment où le bébé venait au monde.
Dorothy lui avait confié que toutes les douleurs qu'elle avait pu ressentir étaient parties quand elle avait vu ses bébés pour la première fois. Peut-être que c'était vrai !
En tout cas, la journaliste était une femme présente, très à l'écoute et prête à l'aider ou à lui donner des conseils si besoin était.
La jeune restauratrice se souvenait de l'accouchement de Myra, ayant été à ses côtés tout au long du travail, qui s'était avéré plus long, donc plus fatiguant, que d'ordinaire.
Elle sortit de ses pensées quand elle vit son mari s'approcher après avoir travaillé toute la matinée à la forge.
Elle était assise à une table, seule, regardant son assistante dans son service aux clients, la majorité des personnes présentes étant des femmes parce que les hommes étaient à la recherche de Sully.
« Ça va ? » Lui demanda-t-il, comme s'il avait senti qu'elle pensait à toute autre chose que son restaurant plein air.
« Oui. »
« Ne t'inquiètes pas pour le Dr Mike, je suis sûr qu'elle et Sully sont ensemble. »
« Tu dois avoir raison. Ils sont tellement différents des autres ! »
« Oui, c'est un couple admirable. Ils s'aiment si fort tous les deux. »
« Ce n'est pas à eux que je pensais. »
« Et à quoi tu pensais, alors ? »
« A quelque chose d'autre. »
« Au bébé ? »
« Oui, c'est tellement merveilleux d'attendre cet enfant mais je me pose des questions. Tu crois que nous sommes capables de l'élever ? »
« Nous l'élèverons comme Anthony ! »
Elle acquiesça à la mention de son fils qui était avec Brian pour le soutenir.

Chapitre 31 : Le travail continue …
Après le départ de O'connor, ayant abandonné son idée d'emmener Sully en prison, Michaëla se sentit soulagée, mais cela ne dura pas …
Sully était à nouveau à côté d'elle, essayant de la réconforter suite à ce qui s'était passé. Quand le soldat était présent, elle n'avait pas eu beaucoup de contractions, mais elle savait que le militaire était au courant de la naissance prochaine de son bébé et qu'il ne ferait même pas un effort pour faire un demi-tour en ville, afin de prévenir Andrew.
Le pire était quand même passé, étant donné que Sully était avec elle.
Elle tendit les bras, pour qu'il la prenne dans ses bras, et même s'il pensait que le moment était mal choisi, il ne put résister à s'approcher d'elle pour qu'elle puisse poser sa tête sur son torse, afin qu'elle se sente en sécurité.
« Je ne sais pas ce que j'aurai fait si jamais il t'avait obligé à le suivre. »
« Je ne l'aurais pas laissé faire. Je ne veux pas être ailleurs qu'ici. »
« Tu crois qu'il aura compris qu'il ne peut rien contre toi ? »
« Ne t'inquiètes pas ! »
Il lui caressa les cheveux, sachant qu'elle était en train de traverser un moment d'inquiétude typique à toutes les femmes s'apprêtant à donner naissance à un enfant.
Toujours en sécurité dans ses bras, réconfortée par ses gestes tendres, elle sentit une contraction qui arrivait. Elle avait l'impression qu'elle serait très intense.
« Sully !!! … Oooooooooooh ! »
Il comprit, se demandant pendant un moment, s'il devait s'éloigner d'elle ou non, mais elle avait toujours les mains nouées autour de son cou.
« Tout va bien, Michaëla, respire ! »
Il posa un baiser sur son front pendant qu'elle cherchait de l'air. Elle avait envie de crier mais elle refusa de le faire devant Sully.
Le futur papa ne pouvait rien faire d'autre que de la soutenir et c'est ce qu'il faisait du mieux qu'il le pouvait.
Il espérait que O'connor était très loin d'eux.

Et en effet, le sergent rejoignait ses soldats qui s'étaient aperçus de son absence et s'étaient arrêtés pour l'attendre. Les indiens étaient calmes mais les soldats discutaient entre eux et ne les surveillaient pas vraiment.
Nuage Dansant était parmi eux et ne se remettait pas de son arrestation sous les yeux de ses deux amis, qui, s'il ne s'était pas trompé, devaient se trouver dans une situation embarrassante.
La vision des Esprits avaient été très claire, et tellement réelle, que Nuage Dansant ne doutait pas un seul instant de la véracité de celle-ci.

Les indiens se pliaient, pour l'instant, aux ordres des soldats sans désobéir mais cela durerait-il ?
Ils étaient plus nombreux que les militaires, pourquoi ne pas en profiter et essayer de regagner leur liberté ? La terre leur avait appartenu avant que le gouvernement décide de la donner à quelqu'un d'autre !
Un vent de révolte s'éleva, et ils ses levèrent tous en même temps quand ils entendirent un cheval s'approcher.
C'était le moustachu, comme certains l'appelaient, qui approchait, le plus inhumain de tous ! Ils se mirent en cercle autour du cheval qui s'arrêtait, attendant que O'connor en descende.
C'est ce qu'il fit. Il n'était nullement impressionné et n'avait pas peur. Son arme était chargée, ainsi que celles de ses hommes. Ce qu'il ne savait pas, c'est que ses hommes ne comptaient pas intervenir, ne voulant pas se faire « scalper ».
Les indiens se jetèrent tous au même moment sur le militaire, qui ne put pas lutter. Nuage Dansant était le seul à ne pas s'être mis avec eux et décida de s'enfuir.
Un indien décida de rouer de coups O'connor toujours au sol, pendant que les autres le maintenaient pour pas qu'il bouge. Les autres soldats n'intervenaient pas. Certains d'entre eux n'étaient pas d'accord avec les agissements de leur chef. L'indien lâcha prise quand le sergent perdit connaissance et que son corps roula au fond du ravin, comme l'avait fait celui de Sully. Et le peuple partit retrouver sa liberté.

Chapitre 32 : En attendant le petit ange …

Michaëla n'était plus dans les bras de Sully, il avait préféré se retirer avant que ça dégénère en quelque chose de plus grave.

La jeune femme était en train d'endurer une contraction plus longue et plus forte que les précédentes. À ce moment précis, personne ne pouvait l'aider.

Elle ne put s'empêcher de crier sous la douleur créée par cette dernière. En entendant ces cris qui auraient éloigné toutes les bêtes sauvages, Sully voulut la soutenir.

Il mit ses mains sur ses bras.

« Qu'est-ce que je dois faire ? »

« Rien, hurla-t-elle, un peu en colère. Non, ne me touche pas ! »

Elle le poussa loin d'elle. Surpris, il se retrouva sur les fesses à quelques centimètres d'elle.

« Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! »

Le cri déchirant de Michaëla se calma au four et à mesure que la contraction s'apaisait.

« Oh, celle-là, elle était très forte ! Oh ! »

« Il faudrait peut-être que je fasse chauffer de l'eau, tu ne crois pas ? »

« Non, il n'y en a plus pour très longtemps. Les contractions deviendront … encore plus fortes et plus longues … et plus fréquentes que celle-ci. J'ai besoin … que … tu sois près de moi. »

« Tu veux dire que tu vas encore plus souffrir ? »

Elle ne lui répondit pas, elle préférait qu'il ne s'inquiète pas.

« Ma trousse … Tu vas sortir mes ciseaux et des attaches ... »

« Des ciseaux ? »

« Oui, pour couper le cordon ombilical … C'est toi qui le feras ... »

Elle avait du mal à retrouver une respiration normale. Sully, lui, avait trouvé un bout de papier dans sa trousse et en examinait le contenu.

« La propreté, comme vous le savez, est des plus importantes. »

Sully regardait la forêt alentour avec un petit rire nerveux.

« Est-ce que tu réalises, Sully, il arrive, le bébé arrive ! »
« Je ne l'attendais pas si tôt ! » Dit-il d'un ton anxieux.
Elle le regarda suite à cette phrase qui la surprenait et comprit qu'il avait peur que ça se passe mal. Elle le comprenait mais quelque chose en elle à ce moment-là le poussait à rester positive.
« Tout va bien, Sully … Ce qu'il m'arrive est normal … Tout se passera bien, tu n'as pas à t'inquiéter. Après tout, les femmes mettent des enfants au monde depuis la nuit des temps … Je crois qu'il va falloir apprendre à faire face à l'imprévu. »
Sully la regarda à son tour, voulant se convaincre de la véracité de ses dires, mais il ne pouvait pas s'empêcher de se faire du souci.
Il était déjà passé par là avec Abigaël, mais elle était décédée de son accouchement suite à une hémorragie. Ses souvenirs refaisaient surface au mauvais moment, profondément marqué par cette terrible épreuve.
« Oh, Sully ! Je t'aime ! »
Elle approcha ses mains, afin de toucher son visage.
« Je t'aime, Michaëla. » Lui répondit-il, ne se doutant pas une seule seconde de ce qui pouvait se passer.
Il était prêt à s'approcher d'elle pour l'embrasser, quand elle eut une autre contraction, plus forte que les précédentes.
Elle resserra son emprise sur ce qu'elle avait sous les mains … c'est à dire, sur les joues de Sully, essayant de faire sortir sa douleur en empoignant quelque chose.
« Aaaaaaaaaaaaaaaaah ! »
« Michaëla, » murmura Sully du mieux qu'il put.
Mais la contraction battait des records de longueur, par rapport à la précédente et elle ne réfléchissait pas à la conséquence de son geste.
Sully essayait de faire lâcher son emprise sur lui, mais elle était tellement forte.
Enfin, la contraction se calma, et Michaëla se rendit compte de ce qu'elle serrait, les joues de son mari …

Chapitre 33 : Le soutien d'un ami
Élisabeth était en ville, attendant des nouvelles, toujours aussi impatiemment. Un des hommes du groupe de recherche revenait en direction de Colorado Springs après avoir essayé de retrouver la trace de Sully dans les environs de Tanner Flats.
Il était fatigué et avait été envoyé par les autres afin de rassurer Élisabeth.
En voyant le cavalier approcher seul, tous furent surpris, Élisabeth la première, surtout quand elle reconnut Loren.
Les aures lui avaient dit d'aller rassurer la famille du Dr Mike mais ils avaient compris qu'il était fatigué et qu'il avait besoin de se reposer. Ils lui avaient bien donné la consigne de ne pas venir les rejoindre après.
Loren descendit de cheval devant Madame Quinn.
« Alors, vous avez des nouvelles ? »
« Sully n'était pas à Tanner Flats. Nous pensions qu'il a dû aller dans un autre endroit mais nous ne savions pas où ! »
« Et Michaëla ? »
« Nous ne l'avons pas vue ! »
« Quelle idée a-t-elle eue d'aller rejoindre Sully, comme s'il ne pouvait pas se tenir tranquille et laisser l'armée faire son travail ! »
« Vous connaissez Sully, il a toujours tout fait pour aider ses amis indiens. Il a dû apprendre qu'ils étaient transférés ailleurs et a décidé d'agir. »
« Il a dû agir sans réfléchir, comme avant le mariage, quand il avait disparu. Il faut croire que ses amis indiens sont plus importants que sa famille ! »
« Élisabeth, ne dites pas des choses que vous pourriez regretter. N'avez-vous pas remarqué comment il se comportait avec votre fille ces derniers temps ? Vous vous souvenez de ce que je vous ai dit lors de leur mariage ? »
« Je ne l'oublierai jamais ! Vous avez réussi à me faire changer d'avis ! »
« Je l'ai regretté après le décès de ma fille Abigaël. Il croyait que je ne le jugeai coupable de ce qu'il s'était passé mais ce n'était pas le cas. Ne commettez pas cette erreur, je vous en prie. »

« Vous êtes un homme sage, Loren Bray. Je me demande si vous êtes revenu ici juste pour me renseigner ou pour me donner des conseils. »
« Je crois bien qu'ils se sont débarrassés de moi parce que je suis trop vieux. Mais je ne leur en veux pas ! »
« C'est pour ma fille que je m'inquiète, si seulement, elle n'était pas partie en pleine nuit. »
« Vous ne l'auriez jamais laissée partir et elle le savait. Je la connais bien, elle n'écoute pas grand monde. Je suis sûr qu'elle est avec Sully à cet instant précis et que nous n'allons pas tarder à les voir revenir. »
« Peut-être que vous avez raison. Je ne peux tout de même pas m'empêcher de me demander dans quel état elle va revenir. »
« Elle ira bien, elle sera un peu fatiguée, mais elle ira bien ! »
« J'aimerai tellement vous croire, Loren. »
S'ils avaient su, à ce moment-là, que Michaëla et Sully étaient en train de vivre quelque chose que personne n'avait prévu, ils auraient tout fait pour les retrouver afin de les aider !
Comment pourrait réagir Élisabeth, en apprenant ce qu'il se passait en ce moment en pleine forêt ?
Loren et Élisabeth, qui ne se doutaient pas de cette situation, continuaient à discuter d'autre chose entre eux.
L'essentiel pour Loren était d'arriver à réconforter Madame Quinn et d'arriver à lui remonter le moral, afin qu'elle pense à autre chose, qu'à sa fille qui pouvait être en danger.
Mais cela marcherait-il ? Comment pouvoir empêcher une mère de penser à sa fille enceinte de huit mois, qui peut-être pouvait accoucher à tout moment ?
Comment l'aider alors qu'elle était impuissante à lui venir en aide ?
Personne n'avait les réponses à ces questions, il fallait simplement attendre, toujours attendre !

Chapitre 34 : Le moment approche
« Je suis désolée, Sully ! »
Elle s'excusait de son récent geste, celui d'avoir serré ses doigts sur ses joues.
« Tout va bien, Michaëla. Et toi, tu vas bien ? Ta dernière contraction avait l'air douloureuse. »
Elle savait qu'il disait ça en connaissance de cause.
« Ça va, ça va … Je sais que c'est douloureux … N'oublie pas … que je suis médecin … et que j'ai suivi beaucoup de femmes … qui donnent naissance ... »
« Oui, mais maintenant, c'est ton tour et même si tu les as aidées à accoucher, ça ne te rends pas les choses plus faciles pour autant. »
« Tu as raison sur ce point-là ! … Oh, non, encore une autre ! »
Elle essaya de se concentrer pour ne pas hurler mais ne put pas le faire !
« Aaaaaaaaaaaaaaaaah !!!!!!!!!!!!!!!!! »
« J'aimerai prendre tes douleurs pour que tu n'es plus que la joie de tenir notre bébé dans tes bras. »
« Toutes les femmes … passent par là … oooooooooooooh !!!! »
« Tu n'as pas froid ? »
« Non … Non ! J'ai plutôt chaud ! … Enfin, ici j'ai tout … l'air que je veux ! »
« Ça c'est sûr ! »
« Oouuuuh ! Elles sont de plus en plus … rapprochées … ça va bientôt être le moment … Oh, j'ai peur, Sully ! »
« Il n'y a pas de raisons d'avoir peur ! Tu es très forte, tu y arriveras, crois-moi ! »
Elle acquiesça. Se dernière contraction se finissait enfin. Elle voulait croire son mari.
« Sully ! J'ai besoin que tu me dises … de combien je suis dilatée ... »
Elle lui expliqua comme il devait s'y prendre. Il fit ce qu'elle lui avait demandé. Après quoi, il attendit qu'elle lui donne son verdict. Il avait besoin de savoir s'il y en avait pour longtemps encore ou non.
Il lui avait déjà dit qu'il aurait voulu prendre ses douleurs mais ce n'était pas possible !

« Il n'y en a pas pour longtemps, » murmura-t-elle entre ses dents serrées, sentant l'iminence d'une nouvelle contraction.
« Aaaaaaaaaaaaaaaah !!! Cria-t-elle, encore une fois. Je n'en peux plus ! »
« Chut ! Ne dis pas ça ! Tu viens de me dire toi-même qu'il n'y en avait plus pour longtemps. »
Elle voulait s'en convaincre. Mais elle était épuisée, fatiguée, avait mal partout et ne pouvait rien faire pour arranger cet état. Sully, une nouvelle fois, se revit quelques années auparavant. Il n'arrivait pas à se détâcher de cette image : celle d'Abigaël, en train d'accoucher de leur fille Hannah, tout en faisant une hémorragie. Leur fille, non plus, n'avait pas survécu.
Michaëla regarda Sully une fois sa contraction calmée. Elle savait qu'il y pensait encore. Elle devait le rassurer à nouveau, même si elle ne se sentaot pas de force à la faire et qu'elle-même doutait.
« Sully … Tout va bien ... »
« Pourquoi tu dis ça ? »
« Parce que … je sais … que tu penses à Abigaël … Hmmmm … Mais tu ne dois pas avoir … peur ... »
« Je ne peux pas m'en empêcher. Nous sommes seuls ici. La seule aide que tu peux avoir, c'est moi. Je ne sais pas si c'est préférable ! »
« Nous n'avons pas le choix … Nous ne pouvons pas … ooooh … retourner en ville … surtout pas maintenant … le bébé sera bientôt là. Au moins … tu es à mes côtés … Imagine … si tu avais dû attendre … derrière la porte de la clinique … »
« A t'entendre crier … Je n'imagine pas, je ne préfère pas ! »
« Ooooouuuuuuuh ! Sully ! … J'ai chaud … J'ai du mal à respirer … normalement … Aaaaaaaaaaaaaaaah ! J'ai mal … J'ai mal ... »
« Respire profondément. Comme tu l'as dit toi-même plusieurs fois et je te le répète encore, le bébé sera bientôt là. »
Elle fit ce qu'elle devait faire en suivant ces conseils, tout en essayant de se détendre, mais il était de plus en plus difficile de le faire.

Chapitre 35 : L'opération de Horace et ses conséquences
Élisabeth avait dit à Loren qu'il n'y avait pas de nouvelles d'ailleurs et pour cause, elle n'avait pas pu envoyer les télégrammes.
Alors qu'elle se trouvait à la gare devant un Preston plus qu'impatient, le télégraphiste s'était plié en deux sous la douleur. La réaction des hommes présents alentour, tels le révérend et RobertE avait été de le soutenir jusqu'à la clinique, pour qu'Andrew puisse l'examiner.
Ils étaient entrés dans le cabinet, où Colleen aussi était présente.
En les voyant arriver, le Dr Cook leur avait demandé ce qu'il se passait avant de réaliser que c'était à lui de le trouver.
Mais il exerçait depuis peu et il n'était pas encore sûr de lui.
Après un examen approfondi, il avait découvert que Horace souffrait d'un calcul urinaire. Il avait même espéré que celui-ci sortirait de lui-même.
Ce jour-là, le télégraphiste était encore à la clinique. Andrew lui avait conseillé de rester quelque temps en observation.
Andrew monta dans la chambre de son patient pour vérifier ses constantes et le découvrit en sueur. Son état s'aggravait au lieu de s'améliorer. Colleen s'en aperçut elle aussi.
« Andrew, que faut-il faire ? »
« Je pense qu'il faut opérer ! »
Colleen regarda le jeune homme dans les yeux pour voir ce qui le faisait douter. Elle ne comprenait pas pourquoi il agissait de cette façon, il était pourtant diplômé, non ?
« Qu'est-ce qui ne va pas, Dr Cook ? »
« C'est la première fois que je dois pratiquer une opération seul, j'aurai préféré attendre votre mère. »
« Ce serait dangereux pour lui si vous attendiez, n'est-ce pas ? »
« En effet, vous avez raison ! »

 

« Je vous fais confiance. Je sais que vous vous débrouillerez très bien. »
Andrew avait repris confiance suite aux paroles de Colleen. Il réussit à pratiquer l'opération et cette dernière se déroula le mieux du monde.
Après quoi, le patient fut transporté à l'étage.
Les femmes qui recherchaient Michaëla étaient revenues brièvement pour se restaurer et se changer et aussi pour informer Madame Quinn. C'est ainsi que Myra avait appris la nouvelle de l'opération de son mari.
Aussitôt au courant, elle courut prendre des nouvelles de Horace à la clinique. Elle frappa à la porte du cabinet de médecine.
« Bonjour, madame Bing », dit Andrew.
« J'ai appris que mon mari était ici, est-ce que je peux le voir ? »
« Oui, bien sûr, il est réveillé depuis peu. »
« Je ne le fatiguerai pas trop. »
« Je vous conduis jusqu'à sa chambre ! »
Une fois devant la chambre, ils frappèrent et entrèrent. Colleen se leva immédiatement d'à côté de Horace pour laisser la place à Myra.
Il était évident à la vue de leurs regards respectifs que le couple marié avait besoin de parler en tête-à-tête.
« Comment te sens-tu ? »
« J'ai été opéré, Myra. On m'a ouvert le ventre ! Et tu n'étais pas là ! Tu n'es jamais là ces derniers temps comme si ton métier et ton travail passaient avant moi qui suis ton mari, je te rappelle. »
« Horace, je suis là maintenant. »
« C'est un peu tard, tu ne crois pas ? Tu n'étais pas là quand je me suis fait opéré à attendre derrière la porte de la clinique. Encore heureux que Grace et RobertE pouvaient prendre soin de Samantha. »
Myra savait qu'en quelque part il avait raison mais il l'accablait de reproches. Elle se demandait
s'il n'était pas temps de faire une pause.

Chapitre 36 : Le bébé
« Aaaaaaaaaaaaaaah !!!!!!!!!!!!!! Il faut quelque chose … pour mettre le bébé ! »
Sully sortit un linge du sac de médecine de sa femme.
« Oh, j'ai mal ! J'ai mal ! Oooooooooooh !!!! J'ai l'impression d'être déchirée de part en part ! »
Une réaction inattendue de ses jambes effraya Sully, qui ne comprenait pas pourquoi elle tremblait.
« Tes jambes tremblent, tu as froid ? »
« Non … Non … ça arrive des fois ... »
« Alors, c'est bientôt fini ?'
« Je crois … je sais pas ! »
C'était le moment fatidique, celui où il fallait pousser mais elle ne s'en sentait pas la force. C'était la fin de la nuit. Elle regarda Sully dans les yeux, qui lui communiquait par son seul regard la force qui lui manquait. Elle attrapa ses genoux repliés – elle était en position pour accoucher et poussa de son mieux.
« Hummmmm !!! »
« C'est bien, Michaëla, tu t'en sors très bien ! »
Elle relâcha son effort, sa poussée n'avait pas servie à grand chose et se sentit à nouveau au bout du rouleau. Elle sentit une nouvelle contraction arriver.
« Ooooooooh ! J'ai pas la force de continuer ! C'est trop dur ! »
« Si tu l'auras ! Tu es la femme la plus forte que je connaisse ! »
« Sulllllyyyy !!! » Cria-t-elle sous l'effet de la douleur créée par cette contraction.
« Michaëla ! Tu peux le faire ! Pousse ! Pousse fort ! »
« Aaaaaaaaaaaaaah !!! »
« Michaëla, tu perds du sang ! »
« Les capillaires dans le cerveau ! C'est normal ! Aaaaaaaaaaaaaaahh !!!!!!! »
« Je vois la tête ! C'est bien ! »
Elle respira, puis poussa à nouveau de toutes ses forces.
« La tête vient ! Ça vient ! Pousse ! » S'écria-t-il, excité.

« Tu vas mettre une main au dessus, l'autre en dessous ... »
Quand ce fut fait, elle essaya d'oublier la douleur provoquée par la sortie de la tête du bébé et poussa à nouveau de toutes ses forces.
« Aaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! Oh »
Elle sentait quelque chose qui l'empêchait de continuer à pousser et elle en eut la confirmation.
« Michaëla ! Il y a quelque chose qui ne va pas ! Ça ne vient plus ! »
« Oh ! Le cordon ombilical ? »
« Il l'étrangle ! »
Il était paniqué, à ce moment-là, il croyait qu'il allait perdre aussi Michaëla.
« De quelle couleur est la tête ? »
« Le cordon l'étrangle ! » Répéta-t-il, comme s'il n'avait pas entendu la conversation de sa femme, comme s'il était aveugle et sourd à tout ce qu'il se passait autour de lui.
« Sully ! De quelle couleur est la tête ?! Est-ce qu'elle est bleue ? »
« Non, elle est rouge … Rose. »
«Alors, tout va bien … Le cordon empêche juste le bébé de passer ! Tu vas mettre ton doigt à l'intérieur le long de son cou ... »
Sully la regarda,doutant de lui-même.
« Fais-le ! Attrape le cordon ! … Voilà … Humm ! Attaches ! Deux … Remplaces tes doigts par les attaches … Maintenant … coupe le cordon. »
Il hésitait sur la dernière action et s'il faisait une erreur. Michaëla se retenait de pousser.
« Sully ! Coupe ! Cela aidera le bébé à sortir ! »
Quand elle sentit qu'il ne faisait toujours rien, elle lui cria :
« Sully ! Regarde-moi ! … Coupe le cordon et le bébé sortira ! Aaaah ! »
Pendant le moment où ils se regardaient dans les yeux l'un de l'autre, la douleur de Michaëla sembla diminuer et lui se sentit plus sûr de lui. Aussi, il fit ce qu'elle lui ordonnait. Après quoi, elle poussa pour faire passer les épaules, puis le bébé sortit dans les bras de son papa. Le bébé pleura pour saluer ce jour qui l'avait vu naître.
« C'est une fille ! Sanglota Sully. C'est une fille ! »
Michaëla, elle aussi en larmes, tendit les bras pour voir la petite merveille pour laquelle elle venait de souffrir.

Chapitre 37 : L'incarnation de « notre » amour
La petite fille se trouvait dans les bras de sa maman, qui pleurait de bonheur en tenant son petit ange dans ses bras. Sully se trouvait en face d'elles, les admirant toutes les deux. Il avait un portrait des plus magnifiques à admirer. Michaëla sentit une nouvelle contraction qui annonçait la sortie du placenta.
« Sully, murmura-t-elle, le placenta, appuies sur mon ventre. »
Elle poussa pour la dernière fois, mais ce n'était pas une poussée comme celles qu'elle avait effectuées pour faire sortir sa fille, ce qui fit sortit la poche où grandissait le bébé.
Il put enfin se mettre à côté de sa femme et de sa fille. Il leur restait encore un travail à accomplir, trouver un prénom à leur fille.
Michaëla embrassa son bébé sur le front et Sully en fit de même avec son épouse.
« Enfin, elle est là, chuchota la jeune femme. Elle est belle ! »
« C'est vrai ! Tu veux que je te dise à qui elle ressemble de ce côté-là ? A sa maman ! »
Elle lui sourit en guise de réponse et il en profita pour l'embrasser sur les lèvres.
« Sully, il faudrait lui trouver un prénom ! »
« Oui, tu as raison. Nous en avions discuté mais nous n'avions rien décidé. »
« Tu avais parlé du prénom de ta mère, Katherine, c'est un joli prénom et ainsi, nous rendrons hommage à celle qui t'a mis au monde ! »
« Katherine, j'aime beaucoup ! Et nous rajouterons le prénom de ta mère Élisabeth. Ça ferait Katherine Élisabeth Sully. »
« Notre petite Katie ! »
« Katie, répéta-t-il,. Il serait peut-être temps que je lui fasse prendre son premier bain ? Et puis je suis sûr que toi aussi, tu voudrais te laver ! »
« Commence par Katie. Nous devons tester ses reflexes. Mets la debout ...Tu vois, elle fait deux pas, tout va bien? Malheureusement, nous ne saurons pas combien elle pèse tout de suite. Maintenant, si tu m'aides à me déshabiller, nous allons prendre un bain, Katie et moi et tu peux nous rejoindre.
Il hocha la tête positivement. Il souleva sa femme qui tenait à nouveau Katie pour aller vers la rivière.

Ils étaient tous les trois dans l'eau, Sully portant à nouveau leur fille, suivant les conseils de Michaëla pour la laver.
Puis, ils sortirent de l'eau, mais la jeune femme ne savait pas si elle devait remettre ses affaires, qui étaient pleines de transpiration ou si elle devait rester nue. Il eut alors une idée : il quitta sa chemise et la lui donna le temps que ses vêtements lavés avec l'eau de la rivière sèchent au soleil.
Pour Katie, il prit un linge propre et la blottit chaudement dans son manteau en peau de daim.
Il ne faisait pas froid et Michaëla, qui se sentait mal à l'aise dans sa nudité, se sentit mieux.
Alors qu'ils s'asseyaient pour prendre encore un peu de repos avant que de rentrer en ville, Katie commença à pleurer.
« Je crois qu'elle a faim ! »
Michaëla défit le boutons de la chemise pour libérer un de ses seins, afin de placer son bébé contre elle et qu'elle aspire son téton. Elle savait comment faire, ayant aidé souvent les mamans à le faire.
Au bout d'une petite minute, la petite émettait des bruits de succion et des petits gémissements de contentement.
Sully était au comble de l'émerveillement en voyant les deux femmes de sa vie, dans la connexion, qui s'établissait entre elles. Il ressentait un sentiment de bonheur infini, qu'il n'aurait pu décrire avec des mots.
« Merci ! Merci, Michaëla, pour ce bébé que tu m'offres ! »
« Merci à toi d'avoir été à mes côtés. Après coup, je me rends compte que je n'aurai pas voulu que ça se passe autrement. »
« Moi non plus, même si je dois avouer que j'ai eu peur pour vous deux. Mais, vous êtes en bonne santé. Nous allons bientôt rentrer en ville où j'aurai la joie de présenter « le reflet de notre amour ». »
Michaëla fut émerveillée par cette description.

Chapitre 38 : Admiration
Sully observait sa fille qui luttait pour ne pas s'endormir dans les bras une fois sa tétée prise. Michaëla, qui regardait tour à tour son mari, puis sa fille, sourit en constatant que c'était peine perdue.
Finalement, la petite s'était endormie paisiblement et Michaëla sentait en elle l'envie de faire pareil qu'elle.
« Parle-moi, Sully, au sinon, je crois que je vais m'endormir ! »
« C'est dangereux si tu t'endors ? Tu perds encore un peu de sang. »
« Il n'y a pas de raisons de s'inquiéter, toutes les femmes perdent du sang après l'accouchement pendant deux semaines parfois. Les femmes sont fatiguées et toutes s'endorment quelques heures et ça ne pose pas de problèmes. Je pense que nous ferions mieux, peut-être, de rentrer avant que la fatigue m'emporte ! »
« Tes vêtements ne sont pas secs, on ne va pas rentrer chez nous, toi avec ma chemise et moi torse nu ! Imagine la tête de ta mère si nus le faisions ! »
Michaëla se mit rire contre sa volonté.
« Sully, nous ne devrions pas en rire même si tu as raison sur ce point-là. »
« Je disais ça pour plaisanter. »
« A cette heure-ci, il doit y avoir beaucoup de monde à notre recherche. »
« Je me demande pourquoi personne ne nous a retrouvé. Tout le monde pensait que j'allais à Tanner Flats mais finalement, le sergent O'connor a décidé au dernier moment de destination. »
« Oui, tu as raison, ma mère a dû prévenir tous les shérifs des villes alentour, mis à part qu'il y ait eu un empêchement. »
« Ça serait la seule explication au fait qu'on soit encore seuls ici. Mais je pense que les hommes de la ville doivent nous chercher. »
« Oui, mais comme tu le disais, tu as pris une autre destination et ils ne savent pas où te chercher. »
« Ni toi. »

« Je leur ai laissé un mot en leur disant que je venais te rejoindre. Me cherchent-ils ailleurs ? Je crois que nous ne saurons pas ! »
« Tu as pris des risques insensés pour venir me rejoindre, tu t'es mise en danger. Tout ça pour moi. Sans ça, tu serais encore à la maison, peut-être encore enceinte à te reposer tranquillement. »
« Dès que j'ai su que tu étais blessé, la seule chose qui comptait, c'était de te retrouver, de te soigner. Bien sûr, je sentais le bébé descendre, j'ai même eu des douleurs dans le dos à côté de Nuage Dansant. Mais rien n'aurait pur me décider à faire demi-tour. Et puis, j'ai oublié toutes ces douleurs quand je t'ai vu, blessé. Tu avais besoin de moi et de mes soins. »
« Peut-être que j'avais besoin de toi. Mais, imagine que tu ne m'es pas retrouvé, que tu aies dû accoucher de Katie toute seule. »
« Ce n'est pas arrivé. Katie est là, maintenant et elle va bien, c'est le principal ! Au moins, maintenant, je suis débarrassée de mes dix ans de grossesse. »
« C'est la seule chose de bien, avec le fait d'avoir vu ce petit visage d'ange pour la première fois, la seule de bien là-dedans. J'ai du mal à me pardonner que tu aies dû accoucher ici en venant me rejoindre sans aucun médecin à tes côtés ! »
« Mais tout va bien ! Arrête de te culpabiliser ! Je t'aime ! »
« Je n'ai pensé qu'à moi dans cette histoire ! Quand j'ai pensé à toi, il était trop tard pour faire demi-tour. »
« Tu n'avais pas à faire demi-tour. Je suis heureuse que tu aies été là pour la naissance de notre fille, à me soutenir, comme tu l'as fait. Tu te rends compte que nous avons vécu quelque chose d'unique, que très peu de couple marié vive dans leur vie. »
« C'est sûr que c'est un moment unique ! »
« Je ne sais pas pour toi, mais je t'aime encore plus après ça. »
« Et moi, je t'aime de plus en plus chaque jour jusqu'à ce que la mort nous sépare. »
Il l'embrassa pour confirmer cet aveu de sa part.

Chapitre 39 : Nuage Dansant
Après s'être échappé de l'emprise des soldats, Nuage Dansant se trouvait sur le chemin de retour pour Colorado Springs.
Il avoisinait où il avait dû laisser ses amis. Il voulait revenir vers eux afin de les rassurer sur son sort.
Il était en fuite, mais il était auprès d'eux. Il sentait que quelque chose d'important s'était passé.
Et si ses visions étaient vraies et qu'à l'heure qu'il était, ses amis se délectaient de l'arrivée de leur bébé ?
Après tout c'était possible !
Les Esprits ne se trompaient que rarement. Ils lui avaient fait voir beaucoup de choses concernant Michaëla et Sully, qui s'étaient avérées vraies. Il lui avait fallu longtemps pour revenir là où il les avaient laissé avant que O'connor ne vienne le chercher, mais il ne voulait pas faire demi-tour.
Michaëla et Sully étaient certainement très inquiets pour lui. Ils croyaient certainement qu'il était prisonnier des soldats.
Nuage Dansant ne se croyait pas en sécurité, le sergent O'connor devait les chercher lui et son peuple. Peut-être même était-il dans les parages pour le faire à nouveau prisonnier.
Le sergent pouvait avoir deviné qu'il retournerait auprès de ses amis !
Il vit enfin ses amis qui ne pouvaient pas le voir.
De loin, il pouvait voir que Michaëla tenait dans ses bras un bébé.
Sully était à côté d'elle, qui avait cédé finalement à l'appel du sommeil. Ca faisait plus d'une heure qu'elle dormait et qu'il s'assurait que le bébé soit bien installé. Il n'osait pas la réveiller, mais il savait que Katie allait s'en chargerait quand elle aurait faim, ce qui n'allait pas tarder.
Nuage Dansant s'approcha encore de manière à ce que son frère blanc le voit.
Quelle ne fut pas la surprise de Sully de l'apercevoir en face de lui !
Il croyait rêver ! Peut-être s'était-il endormi ?
Et si c'était vrai ?
Et si c'était vrai ? Si Nuage Dansant était vraiment en face de lui ?


« Nuage Dansant ? »
Michaëla se réveilla suite à l'exclamation de son mari.
Il n'avait pas vraiment fait attention au son de sa voix, et elle ne dormait pas profondément.
« Nuage Dansant, que faites-vous ici ? »
« Je suis venu vous rejoindre tous les deux. Je savais que vous seriez encore là, avec votre fille. »
« Elle est née il y a quelques heures », expliqua Sully, étonné que Nuage Dansant sache, sans le leur demander, le sexe de leur bébé.
Michaëla, toujours dans la chemise de Sully, se sentait un peu intimidée face à Nuage Dansant.
Mais l'indien comprit pourquoi elle était comme ça, puis il posa son regard sur le nourrisson, qui se trouvait sous ses yeux.
« Nous l'avons appelé Katie. Je pense qu'elle ne va pas tarder à se réveiller ! »
Juste après cette phrase, la petite fille s'étira et commença à pleurer dans les bras de sa maman.
Michaëla fit le nécessaire pour que Katie puisse se nourrir sans être gênée dans sa pudeur de jeune maman. Nuage Dansant l'observait et voyait le lien créé entre la mère et la fille et cela, en seulement quelques heures.
Sully les regarda toutes les deux, ne pouvant détourner du spectacle de beauté et d'amour qu'elles créaient dans son cœur d'homme et de papa.
Une fois la petite fille rassasiée, Michaëla la tendit à son ami Cheyenne afin qu'il puisse la prendre dans ses bras pour la première fois.
« Je te présente Nuage Dansant, Katie. »
« Ton père Cheyenne », rajouta Sully.
Les derniers mots eurent le don d'émouvoir Nuage Dansant, qui, enfin, retrouvait un espoir de vie grâce à cette enfant.
Il décida de lui donner un nom Cheyenne, tout en expliquant à Michaëla que ça voulait dire "Née de l'amour".

Chapitre 40 : L'acharnement de O'connor
Alors que Nuage Dansant se réjouissait de tenir ce bébé « née de l'amour » dans ses bras, Sully fronça les sourcils quand il reconnut O'connor qui revenait encore. Il tenait son arme de façon menaçante vers les trois personnes qu'il avait en face de lui.
Il s'était fait soigné par un médecin après avoir réussi à rattraper tous les indiens, enfin c'est ce qu'il croyait !
« Qu'est-ce que vous faites ici ? »
« Je suis venu parce que vous avez auprès de vous un homme recherché pour désertion. Oh, vous avez accouché, ici, en pleine forêt ? » Lança-t-il d'un air dégoûté quand il vit le bébé dans les bras de l'indien qu'il recherchait.
Nuage Dansant redonna le nourrisson à sa mère, pour plus de sécurité.
« Vous savez que je pourrais tous vous emmener en prison ! »
Sully, qui avait toujours sa ceinture autour de la taille, se leva, prêt à en découdre avec son ennemi.
« Je ne vous laisserai pas faire. »
« Sully, s'il te plait, ne fais pas quelque chose que tu pourrais regretter. »
« Je ne le tuerai pas, Michaëla, je vais juste lui faire comprendre qu'il doit nous laisser en paix. »
« Là où vous vous trompez, monsieur Sully, c'est que j'ai la loi derrière moi. »
Michaëla se leva et se mit à côté de Sully, alors que Nuage Dansant était en face d'elle, un peu hors de la vue du sergent, prêt à intervenir si besoin était.
« Vous êtes seul, nous ne sommes pas obligés de vous suivre. » Dit Michaëla.
« Madame Sully, vous n'auriez pas dû vous marier, vous vous êtes mise dans le pétrin en le faisant. Allez-vous en ! Je vous laisse partir avec votre bébé ! »
« Je ne partirai pas ! Pas sans mon mari et mon ami ! »
« Vous êtes vraiment têtue ! »
Il essaya d'attraper Nuage Dansant mais elle s'interposa.
Le sergent la poussa sur le côté, ce qui failli la faire tomber.

« Hé ! » Cria Sully furieux.
O'connor se sentait trop heureux de cette réaction, c'est qu'un autre indien se trouvait dans les parages, prêt à en découdre avec celui qui les maltraitait lui et son peuple.
Cet indien, un Arapaho, se jeta sur le sergent et le roua de coups. Aussitôt, Nuage Dansant essaya de le maitriser. Ce n'était pas la peine de tuer le militaire. Sully laissa O'connor se relever et lui fit part de ses réflexions.
« Partez d'ici et laissez-nous, vous vous ferez soigné ailleurs mais ne comptez pas sur ma femme ! Je ferai en sorte de demander votre mutation. »
O'connor s'en alla, boitant et laissant derrière lui les Indiens et ses ennemis. Ils avaient gagné ! Ils avaient réussi à éloigner leur ennemi commun !
« Nous pouvons peut-être retourner en ville maintenant. »
Michaëla, qui se rendit compte de sa tenue, se sentant à nouveau gênée par ce constat, entraîna son mari à l'écart.
« Il faudrait peut-être que je me rhabille ! O'connor m'a vue comme ça, c'est suffisant ! »
« Bien sûr, ma chérie, je vais chercher tes affaires ! »
Aussitôt dit, aussitôt fait.
« Je vais confier Katie à Nuage Dansant pendant que je t'aide à te rhabiller. »
« Je n'ai pas besoin de ton aide ! »
« Pas de protestations. »
Il prit le nourrisson dans ses bras et le confia à son frère Cheyenne.
Ensuite, tendrement et amoureusement, il parvint à l'aider à s'habiller.
Ils furent enfin présentables, lui dans sa chemise déchirée, qu'il avait prêtée à sa femme et qui portait son odeur, et elle dans sa robe de grossesse.
Elle avait perdu un peu de poids mais la robe lui allait pas si mal que ça !
Nuage Dansant décida de les accompagner en ville, au moins jusque-là où il pouvait aller sans danger pour lui alors que l'Arapaho partait dans la direction opposée.

Chapitre 41 : L'inquiétude grandit
Les habitants de la ville s'inquiétaient de plus en plus. Ils venaient d'arriver au point de rassemblement, où ils pourraient avoir des informations concernant la santé de leur docteur.
Élisabeth ne tenait plus en place. Loren avait essayé de la rassurer mais ça n'avait pas été facile. Il avait dû arriver quelque chose de grave, quelque chose d'affreux.
Les femmes venaient de décider de repartir dans leur recherche, mais au moment où elles s'apprêtaient à enfourcher leurs chevaux, elles virent les hommes revenir.
« Vous avez des nouvelles ? » Demanda Matthew.
« Non, nous n'avons pas retrouver Michaëla. Nous avons fait tous les endroits que nous connaissons. Et vous ? » Répondit Dorothy.
« Nous non plus. Une chose est sûre, ils ne sont pas à Tanner Flats. »
« Où peut-elle être ? Interrogea Élisabeth. Il a dû leur arriver quelque chose d'affreux. »
« Si seulement on savait par où chercher ! Ça nous aiderait. Je pense qu'ils sont ensemble en quelque part ensemble », intervint Matthew.
« Ils sont partis depuis hier. Michaëla est enceinte, elle peut accoucher à tout moment. J'espère qu'elle ne reviendra pas en mauvais état. »
« Non, ne vous inquiétez pas, je suis sûr que votre fille va bien. Sully doit prendre soin d'elle à l'heure qu'il est. » Dit Loren.
« Prendre soin d'elle ! Je le vois mal en train de l'aider à accoucher ! Il n'est pas médecin et elle ne peut pas faire cela toute seule ! »
« Sully a déjà perdu une femme et une fille. Je peux vous assurer qu'il fera son possible pour pas que ça se reproduise. Ne rejetez pas la faute sur lui, je l'ai fait pendant plusieurs années ! Il aime votre fille et la protégera. »
« Comme il l'a fait lors du mariage ! Il n'était pas là pour la préparation. »
« Il ne pouvait pas être là ! »
« Elle aurait dû épouser un autre homme ! »
« Mère, comme vous le disiez, sa vie est ici ! » Dit Rebecca.

Élisabeth se tut car elle ne savait pas quoi répondre. Il n'y a pas longtemps, elle soutenait sa fille et lui avait fait comprendre qu'elle avait enfin accepter cette situation.
Et là, elle disait tout le contraire, l'inquiétude lui faisait dire des choses qu'elle ne pensait même pas !
Elle devait reconnaître qu'avant qu'il ne disparaisse de nouveau, Sully prenait soin de Michaëla, en veillant à ce qu'elle se repose.
Loren posa une main sur son épaule de la mère du Dr Mike pour lui faire comprendre qu'il était à ses côtés pour la soutenir.
Les hommes du groupe de recherche se restauraient un peu et envisageaient à nouveau de partir pour essayer de retrouver le couple.
Rebecca informa Matthew du fait qu'elles n'avaient pas pu prévenir les shérifs des villes alentour parce que le télégraphiste était tombé malade.
Colleen, qui sortait de la clinique, se dirigea vers son frère pour avoir des nouvelles fraiches de ses parents, pour qui elle se faisait un sang d'encre.
« Félicitations, petite sœur ! Je viens d'apprendre que tu avais assisté le docteur Cook dans l'opération de Horace. »
« Merci Matthew ! Des nouvelles de maman et de Sully ? »
« Hélas non ! Nous ne savons pas où ils sont ! Nous pensons qu'ils sont ensemble ! »
« Sully est blessé. Il perdait du sang, d'après ce que disait les soldats. Je me demande comment il se sent maintenant. Maman a dû le soigne. J'espère qu'elle et le bébé vont bien ! »
« J'en suis persuadé. »
Personne ne pouvait deviné que Michaëla avait accouché et que Sully, malgré le sang qu'il avait perdu, avait fait preuve d'une force exemplaire pour l'assister. Jusqu'à maintenant, d'ailleurs, il n'avait ressenti aucun signe de fatigue, qui pourrait faire preuve d'une perte de sang abondante.
Personne ne savait qu'en fait, en voyant sa femme souffrir des affres de la naissance, il avait oublié ses propres souffrances.

Chapitre 43 : Malaise sur la route
Sully, qui jusque-là, avait tenu le coup en oubliant toutes ses blessures récentes, commença à y voir trouble, sans qu'aucun de ses compagnons de route ne s'en rende compte.
Michaëla était à l'arrière du chariot avec Katie dans les bras, allongée confortablement et Nuage Dansant était aux côtés du jeune homme.
Le nouveau papa essaya de se concentre sur la route devant lui afin de dissiper ce malaise qu'il sentait arriver.
Mais ça ne voulait pas ! C'est vrai que sa femme l'avait soigné à merveille, là n'était pas le souci. Non, le problème c'est qu'après ça, il s'était concentré sur elle et ses besoins. Il ne comprenait pas pourquoi il était dans cet état-là.
Nuage Dansant remarqua que le chariot ne roulait plus droit et regarda enfin son frère. Il s'aperçut alors que Sully n'était pas bien et arrêta immédiatement les chevaux. Michaëla réagit enfin.
« Que se passe-t-il ? »
« Je ne sais pas, Michaëla. Mais je crois que nous ferions mieux de nous arrêter et de descendre. »
Nuage Dansant descendit du chariot et aida Sully à en faire de même. Puis, Michaëla, elle aussi, sortit difficilement de l'arrière.
Elle se dirigea vers son mari et confia Katie à leur ami indien.
« Qu'est-ce qui ne va pas ? »
« Ne t'inquiètes pas, Michaëla, je vais bien ! »
« Je n'en suis pas convaincue ! Je crois que tu es victime d'un malaise, certainement dû à ta blessure récente au bras. Il te faudrait manger quelque chose pour aller mieux. Quelque chose de sucré ! »
« Vous êtes sûre que ce sera suffisant, Michaëla ? »
Elle répondit par une autre question qu'elle posa à son mari.
« Depuis quand n'as-tu pas mangé quelque chose ? »

« Hier après-midi. »
Elle réalisait que c'était certainement à cause d'elle et de son accouchement, qu'il avait oublié de se nourrir.
« Tu t'es préoccupé de moi mais tu t'es oublié, toi ! »
« La seule chose qui comptait, c'était toi, être auprès de toi ! Tu avais besoin de moi. Tu n'aurais rien pu avaler et me voir manger t'aurait peut-être rendue malade. »
« Seulement, après tout ce qu'il s'est passé, les arrivées surprises de O'connor, la naissance du bébé, tu n'as pas pris soin de toi. Nuage Dansant, donnez-moi Katie et allez chercher quelque chose de sucré, comme du miel, par exemple. »
Il lui redonna sa fille, et partit faire ce qu'elle lui demandait.
« Comment va-t-elle ? » Demanda Sully à sa femme.
« Katie va bien. Elle dort et elle n'a pas été dérangée par le fait d'avoir changé de bras ces dernières minutes. Tu aurais dû te reposer. J'ai dormi une petite heure, pas toi ce n'est pas raisonnable. »
« Et que voulais-tu que je fasse ? Que je m'endorme et que je vous laisse toi et Katie sans surveillance pour peut-être vous faire agresser par je ne sais qui ! »
« Sully ! »
« Quoi ! Mais maintenant, c'est toi qui ne va pas bien. »
« Je vais très bien ! Tu es en face de moi, aussi belle que le jour de notre mariage ... »
« Sully, comment tu peux dire ça ?! Je ne suis pas ... »
« … Chut ! La coupa-t-il. Je me fiche du fait que tu te trouves laide à ce moment précis parce que ce n'est pas vrai ! A mes yeux, tu es et tu seras toujours la plus belle femme du monde ! »
« Je ne me sens pas belle ! »
« Michaëla, approche-toi », lui demanda-t-il.
Il posa ensuite ses lèvres sur les siennes en un long moment, qu'elle apprécia à sa juste valeur, puis elle essaya de se reculer, mais il la tint fermement afin d'approfondir le baiser tendre qu'il lui donnait.
Au loin, Nuage Dansant contemplait la scène.

Chapitre 44 : L'amour est le meilleur des remèdes
Nuage Dansant revenait avec du miel mais il s'arrêta à la vue du couple en train de s'embrasser. Michaëla tenait toujours sa fille dans ses bras.
Sully les tenait serrée alors que ma jeune femme essayait désespérément de se défaire de son emprise.
Elle réussit enfin à s'éloigner.
« Sully, ce n'est pas raisonnable ! » Protesta-t-elle, pour la forme, car en fait, elle se réjouissait d'être aussi proche de son mari.
Elle se sentait fatiguée, encore grosse et étirée mais dans ses bras, elle oubliait ces sensations. Sully était encore émerveillée à la vue de sa femme.
Elle l'avait ébloui les heures précédentes. Elle avait fait preuve d'une force exemplaire et il en était que plus amoureux d'elle.
Nuage Dansant lui avait dit une fois que l'amour était le meilleur des remèdes et il commençait à adhérer à cette vision des choses.
Son malaise s'était dissipé grâce aux baisers de son épouse. Il appréciait ses moments de tendresse qu'il partageait avec elle.
Il avait l'impression que ce qu'ils venaient de vivre ce jour-là dans la forêt avait encore renforcé leur amour.
Il avait dit à Michaëla qu'il la trouvait aussi belle que le jour de leur mariage et il le pensait vraiment.
Elle venait de lui faire une des plus beaux cadeaux qui soit : un enfant.
Ils avaient traversé tellement d'épreuves ensemble, mais là, Dieu leur avait fait le don de ce qu'il y a de plus beau sur Terre.
Il ne remercierait jamais assez les Esprits de lui avait offert ce bébé, cette fille, à chérir.
Bien sûr, en voyant leur fille Katie pour la première fois, il avait eu un pincement au cœur en pensant à Hannah, sa fille morte à la naissance.
Elle resterait toujours dans ses souvenirs.

Il ne pourrait jamais l'oublier.
Mais il y avait une autre petite fille à aimer. Michaëla le regarda dans ses yeux bleus, hypnotiques. Elle pût lire tout l'amour qu'il ressentait à ce moment précis pour elle et elle en fut bouleversée.
Elle en oublia même le malaise qu'il avait ressenti. Il l'attira à nouveau contre lui, l'embrassant à nouveau avec passion.
Ils auraient pu rester un long moment à s'embrasser parce qu'ils avaient oublié Nuage Dansant.
Mais ils entendirent du bruit et se séparèrent. Nuage Dansant sortit aussitôt de là où il était caché.
« J'ai trouvé ce que vous vouliez, Michaëla. »
Cette seule phrase eut le don de rappeler les derniers évènements à Michaëla et elle se défit une bonne fois pour toutes des bras de son mari.
Nuage Dansant regarda Sully, qui mangeait le miel avec les doigts et il observa le regard de Michaëla, posé avec envie sur Sully, tout en admirant le met qu'il mangeait. Il avait envie de s'éloigner pour les laisser faire mais ne le fit pas de peur qu'ils se demandent où il était passé.
Sully capta l'envie de Michaëla, il désirait même lui en proposer, comme un amoureux fou d'amour, mais il y avait quand même un témoin?
« Tu devrais en manger toi aussi », proposa-t-il à sa femme.
Elle accepta tout en prenant soin de ne pas trop s'approcher de son mari.
Après ce repas improvisé, ils décidèrent afin de rentrer à la maison. Sully ne se sentait plus aussi faible mais il pensait que c'était l'amour de son épouse qui l'avait soigné et non la nourriture.
Nuage Dansant était, comme d'habitude, fasciné par le lien qu'ils avaient tous les deux.
Et dire qu'il avait lutté pour le faire comprendre à son frère blanc ? Il avait finalement bien fait, vu ce qu'ils partageaient maintenant.
Les Esprits ne lui avaient pas menti et ne s'étaient pas trompé, pas une seule fois, ils avaient fait voir quelque chose de faux.

Chapitre 45 : Retour en ville
Enfin, après toutes ces heures, ils étaient sur le chemin du retour pour rentrer chez eux, toujours accompagné de Nuage Dansant.
Sully était définitivement rétabli et Michaëla était rassurée. Le voyage étant lent afin de ne pas déranger Katie, qui dormait encore profondément.
Michaëla avait calculé dans sa tête l'heure de la prochaine tétée. Elle ne savait pas que son mari avait fait le même calcul et qu'il espérait lui aussi être rentré avant que la petite fille ne se remette à pleurer.
Nuage Dansant les admirait tous les deux et comprenait de quoi ils s'inquiétaient. Lui, il pensait à son avenir qui ne s'annonçait pas sous de bonnes augures.
Pour l'instant, il ne voulait pas penser à ses soucis et espérait même rester un peu avec ses amis pour quelques temps sans craindre que quelqu'un le dénonce.
Il ignorait que Sully avait un plan en tête le concernant.
Pendant ce temps-là, en ville, les hommes s'apprêtaient à repartir à leur recherche. Tous étaient sur le point de monter à nouveau à cheval après un bon repas servi par Grace.
Mais Dorothy les vit arriver accompagnés de Nuage Dansant.
« Regardez ! » Dit-elle à tous ceux qui étaient présents.
Tous se tournèrent dans la direction indiquée et vit le couple qui arrivait. Élisabeth se sentit soulagée et alla immédiatement au devant d'eux.
Aucun d'eux ne s'était aperçu qu'il y avait quelqu'un de plus avec eux trois. Mais, quand ils virent le bébé dans les bras de sa mère, tous se réjouissaient de cette naissance.
Michaëla baissa les yeux en craignant la réaction de sa mère. Après tout, elle avait accouché en pleine forêt.
Sully, pendant ce temps-là, ne s'apercevant pas de la soudaine timidité de sa femme, présentait leur fille d'une manière très fière.
« Je voudrai vous présenter, Katherine Sully. » Dit-il face à tous les regards médusés de tous les habitants étant en face d'eux.
Michaëla refusa en entendant cette phrase énoncée avec autant de fierté par son mari.

Elle se sentit à son tour très fière et osa affronter le regard de sa mère.
« Nous l'appelons Katie ? »
« Oh, Michaëla, elle est très belle », s'exclama-t-elle.
La jeune femme se sentit soulagée, elle qui avait très peur d'être rejetée par sa mère.
« Vous avez raison, mère, il n'y a pas eu de meilleurs moments que l'instant où j'ai vu son petit visage. »
Élisabeth lui sourit en guise de réponse. Elle avait eu raison de rassurer sa fille. Hank ne put se retenir de lui lancer une vanne digne de lui.
« On en cherchait deux, y'en a trois qui reviennent. » Il en oubliait délibérément de citer Nuage Dansant.
Après de nombreuses félicitations, le couple, ainsi que Nuage Dansant et les enfants, décida de rentrer à la maison. Élisabeth, Rebecca et Marjorie décidèrent de rester en ville afin de les laisser en famille.
Le voyage pour rentrer à la maison passa trop vite pour tous, qui se délectaient de l'arrivée de ce petit bout chez eux. Le Cheyenne était invité chez eux à dîner et il dormirait dans la grange de façon provisoire.
Brian eut la curiosité de poser la question qui hantait son frère et sa soeur depuis le retour de leurs parents.
« Tu as vraiment accoucher Katie tout seul ? »
« N'oublie pas que ta mère était là ! C'était elle qui a fait le plus gros travail ! »
« Ça n'a pas été trop dur ? » Demanda Colleen.
« Oh, parfois, mais les douleurs que j'ai ressenties se sont envolées au moment où j'ai vu son petit visage. »
Ils étaient arrivés devant la maison. Sully descendit du chariot, Nuage Dansant aussi, ainsi que les enfants.
« Est-ce que je peux la prendre ? » Demanda Colleen.
« Oui, je te la confie. »
Elle passa sa fille à Colleen et regarda ses enfants avec la plus petite. Le bébé passa dans les bras de chacun, puis ils décidèrent de lui faire visiter la maison.

Chapitre 46 : En famille
Nuage Dansant ne tarda pas à suivre les enfants sans pour autant faire le tour de la maison avec eux. Michaëla et Sully étaient vraiment seuls.
« Je crois qu'ils déjà sont fous d'elle en même temps, je l'ai été dès que je l'ai vu pour la première fois ! » Remarqua Sully.
« Surtout Brian ! Il n'est plus le plus petit ! »
Elle se tourna vers lui, elle avait encore d'autres choses à lui dire.
« Merci Sully. »
« Merci ? »
« De m'avoir permis d'avoir cet enfant et de m'avoir aidée à la mettre au monde ! »
« Je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie, mais j'avoue que je n'ai jamais été aussi heureux non plus. C'est le plus beau cadeau que tu pouvais me faire. »
Ils s'embrassèrent longuement puis ils décidèrent de rejoindre leurs enfants.
Le couple venait de rentrer dans la maison après avoir passé un petit moment en privé.
Ils n'en revenaient pas de l'accueil réservé à leur fille par leurs enfants adoptifs. Ils avaient tous les deux le sourire qu'ils ne pouvaient pas effacer.
Alors qu'ils étaient dans l'entrée, ils virent Colleen qui descendait les escaliers avec leur fille dans leurs bras.
Michaëla l'avait allaitée, peu après leur arrivée en, ville, et depuis, le bébé était très sage.
« Je crois que Katie est fatiguée », dit la grande soeur.
« Ce n'est pas étonnant, elle a une longue journée. Est-ce qu'on peut la mettre dans le berceau ? »
« Bien sûr », répondit Sully.
La petite fille remua des bras toute joyeuse de l'attention dont elle disposait.
« Elle est belle ! » S'extasia Michaëla. Dors bien, ma chérie ! »
Nuage Dansant commençait à se sentir de trop. Sully le sentit et le prit à part pour quelques secondes.
« Demain, je télégraphierai à Hazen pour trouver une solution pour toi. En attendant, tu vas manger avec nous. »

Le Cheyenne acquiesça. Il était heureux de pouvoir participer à la joie de ses amis. Michaëla le regarda le Cheyenne à son tour et lui sourit avec un regard qui lui signifiait qu'il était le bienvenue.
Colleen alla préparer, obligeant sa mère à s'asseoir, ce qu'elle fit, mais pas loin de son bébé pour la contempler en train de dormir.
Sully alla s'asseoir à ses côtés en claudiquant.
« Elle dort bien ? »
« Elle en a l'air en tout cas. Est-ce que que tu arrives à croire qu'elle est enfin là parmi nous ? »
« Oui. Elle est belle, comme tu le disais tout à l'heure, aussi belle que sa maman. »
« Nous ne nous attendions pas à ce qu'elle arrive à ce moment-là. Je n'avais pas prévu d'accoucher en pleine forêt avec toi. »
« Je crois que nous devons apprendre à faire face à l'imprévu comme tu l'as dit. »
Nuage Dansant, assis un peu plus loin, les observa. Il était claire que quelque chose s'était ajouté dans leurs sentiments.
Chacun perdu dans ses pensées, ne vit pas les minutes défiler, si bien que quand Colleen annonça le repas était prêt, tous les trois furent surpris.
Le repas se déroula dans une ambiance très conviviale, puis ils décidèrent d'aller dormir, Nuage Dansant dans la grange et les autres dans la maison.
Michaëla allaita Katie puis monta à l'étage avec elle dans les bras, accompagnée de Sully. Elle mit leur fille dans le petit lit fabriqué par son papa et la couvrit avec la couverture fabriquée par Élisabeth, tout en expliquant à Sully comment elle l'avait eue.
Le jeune homme savait qu'il devait beaucoup à sa belle-mère, et même s'il n'en savait pas la moitié, il la remercierait.
Il avait compris qu'elle était d'un grand soutien pour Michaëla.
Sur cette pensée, il obligea sa femme à se coucher dans le lit, car elle était épuisée, et elle s'endormit une fois que sa tête fut posée sur l'oreiller. Mais leur sommeil fut ponctué par les têtées de leur fille.

Chapitre 47 : Repos interrompu
Sully avait tenu parole et n'était pas parti à la recherche de son frère Cheyenne. Les enfants avaient décidé de retourner en ville pour laisser leurs parents se reposer.
Du coup, se sachant seul avec elle, il s'était permis de rester à ses côtés à la regarder dormir.
C'était tellement bon de la contempler à son insu, mais cela ne l'empêchait pas de s'inquiéter pour la disparition de Nuage Dansant.
Comme il l'avait dit à Michaëla, il ne pouvait pas partir à sa recherche à cause de sa blessure récente.
Perdu dans ses pensées rejoignant son frère Cheyenne, il entendit quelqu'un qui frappait à la porte.
Il se demanda de qui il s'agissait, et descendit ouvrir la porte.
Un autre coup retentit le temps qu'il arrive à la porte, ce qui réveilla Michaëla.
Ouvrant les yeux, elle s'inquiéta de savoir qui pouvait bien venir les voir, alors que tout le monde en ville savait qu'elle se reposait chez elle. Elle descendit à son tour.
Au moment où elle descendait les escaliers, Sully ouvrait la porte d'entrée sans s'être aperçu de la présence de sa femme.
« Bonjour, monsieur Sully, ou plutôt re-bonjour ! »
Cette voix était reconnaissable entre toutes, il s'agissait encore du sergent O'connor.
« Que venez-vous faire ici ? »
« Je viens vous donner des nouvelles de votre ami Nuage Dansant ! Je sais qu'il était ici ! »
« Non, il n'était pas ici ! » Essaya de se défendre Michaëla.
En entendant la voix de sa femme, Sully se retourna vers elle et la regarda d'un air désolé. Il semblait contrarié, soit par la visite de O'connor, soit par le fait qu'elle ne soit pas restée au lit, en fait, elle ne le savait pas !
Tout ce qu'elle savait, c'est que c'était une mauvaise surprise de le voir chez elle.
« Pourtant, nous avons trouvé votre ami indien dans votre propre grange ! »

« Nous ne savons pas qu'il était là ! » Essaya encore Michaëla.
« Vous ne me ferez pas croire ça. Mais je ne vais pas vous arrêter, ne vous inquiétez pas ! »
« Qu'est-ce que vous venez faire ici ? » Interrogea Sully d'un ton un peu énervé.
« Je suis juste venu vous donner de ses nouvelles. Il a été transféré en prison mais si vous voulez en savoir plus, vous n'avez qu'à télégraphier au Général Wooden. »
« Je ne vais pas me gêner et je m'arrangerai pour qu'il soit libéré et je ferai en sorte que vous partiez d'ici. »
« Pas de menaces, monsieur Sully. »
« Je ne vous menace pas mais j'ai des connaissances que vous ne soupçonnez même pas. Vous n'aviez pas le droit de mettre Nuage Dansant en prison, il n'avait rien fait de mal. »
« N'essayez pas de le défendre, madame Sully. Vous ne voulez pas aller en prison alors que vous venez d'avoir un bébé ? »
« De quoi vous parlez, nous n'avons rien fait de mal comme nous vous l'avons déjà dit ! Vous feriez mieux de partir au sinon, je porte plainte contre vous ! »
« Je vais partir ! »
Aussitôt dit, aussitôt fait. O'connor remonta sur son cheval et partit.
Devant eux, il ne leur avait pas fait mais, en fait, il avait peur de ce qu'ils pouvaient faire contre lui.
Sully lui avait dit qu'il avait des connaissances qu'il ne soupçonnait même pas.
Étaient-hautes bien placées ?
Si jamais ses connaissances concernaient le gouvernement ou même pire, le président, qu'adviendrait-il de lui, pauvre petit soldat peu gradé ? Il pourrait être renvoyé.
Sully allait pouvoir s'estimer heureux, il avait réussi à ébranler O'connor et à le faire douter.
Le militaire se jura qu'il prendrait garde à ne pas trop ennuyer Sully dans les mois qui viennent.

Chapitre 48 : Réconfort
Après cette mauvaise nouvelle et le départ de O'connor, Sully se retourna vers Michaëla, qui était debout près de lui.
« Pourquoi tu t'es levée ? Tu aurais dû rester allongée ! »
« Je vais bien, Sully, je te l'ai déjà dit ! »
« Tu m'écoutes jamais rien. Dès que Matthew sera là, je lui demanderai d'aller chercher Andrew pour qu'il t'examine ! »
« Ce n'est pas la peine ! »
« Retourne au lit, maintenant. »
« Non, je resterai là et parle moins fort, tu vas réveiller Katie. »
« Comment a-t-il osé ? »
« Il se croit tout permis, Sully, mais nous ferons en sorte de libérer Nuage Dansant. Pourquoi n'écrirais-tu pas au Président Grant ? Il pourrait peut-être t'aider ? »
« C'est une bonne idée ! »
Il la rapprocha de lui, et la serra dans ses bras, embrassant son front avec douceur.
« Je t'ai déjà dit combien je t'aimais et que tu es ma vie, que sans toi, je n'existerais plus ? »
« C'est pareil pour moi, Sully ! »
« Elle le regardait dans ses yeux bleus avec adoration. Il approcha sa bouche de la sienne pour l'embrasser. Il n'avait pas pu s'empêcher de le faire, il la trouvait si irrésistible et belle.
Ce fut un moment très tendre pour les jeunes parents, qui se réjouissaient d'être ensemble. C'est ce dont avait besoin Sully pour se remettre de l'intervention inattendue de O'connor dans leur vie. Il se recula à bout de souffle.
« Tu es tellement belle ! »
« Ah non, pas en ce moment. »
« Si, tu es très belle. Les formes que tu as gagné pendant ta grossesse te rende encore plus séduisante. »
« Tu dis ça pour me rassurer mais tu ne le penses pas vraiment. »

« Non, c'est la vérité. Tu es magnifique. En plus, tu m'as fait le plus beau cadeau de tous. »
« Je me sentirai belle quand j'aurai retrouvé mon poids normal ? »
« Ton corps s'est transformé parce qu'il portait un merveilleux fruit. Tu n'es pas grosse ! »
« J'ai accouché hier, Sully, et j'ai encore l'impression d'être énorme. »
« Tu n'es pas énorme ! Tu es juste une jeune maman . »
Il la rapprocha à nouveau de lui et l'embrassa tendrement. Il ne voulait plus la voir se désoler de ses récentes formes généreuses dues à sa grossesse.
Il la porta dans ses bras pour aller la poser dans un fauteuil.
« Mais qu'est-ce que tu fais ? Je suis encore capable de marcher ! »
Elle n'eut pas le temps d'en dire plus, qu'un autre visiteur frappa à la porte.
Sully alla ouvrir, laissant sa femme tranquillement assise dans le fauteuil.
Qui pouvait encore venir les déranger ?
S'il s'agissait encore de O'connor, il allait régler ses comptes une bonne fois pour toutes. Il allait savoir ce qu'il en coûtait de s'acharner sur Nuage Dansant.
Il alla ouvrir mais quelle ne fut pas sa surprise quand il découvrit qu'il s'agissait en fait d'Andrew.
Il n'avait pas demandé à Matthew de le prévenir, donc il n'était pas à l'origine de la visite du nouveau docteur de la ville.
Peut-être que le Dr Cook avait eu la bonne idée de venir les voir tout seul. Tout ce que savait Sully, c'est que cette visite allait peut-être le rassurer sur l'état de Michaëla et il ne demandait pas mieux.
Sully lui sourit pour l'accueillir et le laissa entrer dans la maison.
Le jeune docteur eut la curiosité de regarder autour de lui et trouva l'intérieur très beau comme la première fois qu'il l'avait vue.
Il vit que sa consoeur était assit assise sur un fauteuil et alla vers elle.
« Bonjour. »
« Bonjour Andrew. »
« Je suis venu vous examiner pour m'assurer de votre santé et de celle de votre bébé si vous n'y voyez pas d'inconvénients. »

Chapitre 49 : Examen rassurant
« Je suppose que mon mari a dû trouver le moyen de vous demander de venir me voir. »
« Non, Sully ne m'a pas fait prévenir. Je viens ici par moi-même. En vous voyant ce matin au restaurant, j'ai pensé que vous aviez l'air assez en forme mais je voulais m'en assurer. »
« Je suis content que vous ayez pris l'initiative de venir jusqu'ici. J'avoue que ma femme est très têtue et depuis ce matin, alors que je lui conseille de se reposer. »
« Ça ne m'étonne pas d'elle. J'ai travaillé très peu de temps avec elle mais j'ai déjà remarqué ce côté de sa personnalité. »
« Ne parlez pas de moi comme si je n'étais pas là ! » Toussota Michaëla, afin que les deux se rendent compte qu'elle était encore là.
« Excusez-nous, Michaëla. Sully et moi voulons juste nous assurer que vous allez bien. »
« Comme je lui disais, je vais très bien ! Je suis médecin et je peux vous dire que je vais très bien ! »
« Vous êtes un excellent médecin, Michaëla et personne ici ne vous dira le contraire mais il y a des choses que vous ne pouvez pas faire toute seule. »
« Andrew a raison ! Tu dois lui faire confiance, tu ne peux pas te soigner toi-même. »
Les deux hommes se regardèrent. Cela ne faisait pas longtemps qu'ils se connaissaient mais ils s'appréciaient.
Sully aimait le fait que le docteur prenne soin de sa femme et Andrew appréciait l'attention que portait Sully à Michaëla.
Depuis son arrivée, il avait remarqué le lien inexplicable, mais il est tellement fort, ce lien entre eux. En fait, il les admirait tous les deux.
Il se rendait compte qu'il avait fort à faire quand il s'agissait d'essayer de convaincre Michaëla.
C'était une femme têtue, comme l'avait dit Sully, qui n'écoutait que quand elle se sentait faible ou fatiguée ou quand elle n'avait pas le choix de se faire aider, comme la veille, lors de son accouchement.


« Pourrions-nous nous rendre dans une chambre, afin que je puisse vous examiner correctement ? »
« Bien sûr, Andrew. » Dit Sully.
Immédiatement, s'apprêtant à porter sa femme pour aller à l'étage.
« Je suis encore capable de marcher ! » Protesta-t-elle.
Et sans laisser à son mari le temps de trouver un autre argument, elle se dirigea vers l'étage, dans leur chambre, où dormait encore profondément leur chère petite fille.
« Je vous demanderai de ne pas trop faire de bruit. Katie ne devrait pas tarder à se réveiller, je pense, pour sa tétée. »
« Nous serons silencieux et quand elle sera éveillée, je l'examinerai, même si j'imagine que vous avez déjà dû faire le nécessaire. »
Ils entrèrent dans la pièce, et Michaëla s'installa en faisant en sorte qu'Andrew puisse mener son examen comme il l'entendait.
Elle était encore en robe de chambre, donc elle n'avait eu qu'à l'enlever pour qu'il puisse l'examiner. Sully resta aux côtés de sa femme tout au long de l'examen. Il ne dit pas un seul mot, occupé à observer scrupuleusement chaque expression du visage du jeune docteur et de celui de sa femme.
Enfin, Andrew releva la tête avec un sourire rassurant pour Sully afin de le réconforter, comme s'il avait compris qu'il avait compris qu'il avait besoin d'être remis en confiance.
« Tout va bien, vous semblez en bonne voix de rétablissement. Cependant, j'aimerai beaucoup que vous restiez allongée plus souvent et plus longtemps. »
A ce moment-là, un pleur de nourrisson leur parvint du berceau et ils surent tous que Katie s'était réveillée.
Aussitôt, Sully alla la chercher pour la donner à Andrew, avec dans le regard une question qui voulait dire qu'il souhaitait qu'il regarde sa fille aussi.
« Elle va très bien. Dit Andrew. L'avez-vous pesé ?'
« Oui, elle fait six livres. »
« C'est un beau bébé ! »
« Maintenant, je vais vous laisser et je veux que vous restiez au lit jusqu'à ce soir au dîner ! »

Chapitre 50 : En famille
Après la visite d'Andrew, qui avait dit que la maman et le bébé allaient bien, Sully attendait seul en bas l'arrivée de ses enfants et de sa belle famille.
Finalement, Michaëla avait écouté les ordres du docteur. Ils avaient été en ville toute l'après-midi avec la mère et les soeurs de la jeune maman.
Elles devaient d'ailleurs venir dîner avec eux. Sully avait pris soin de préparer à manger tout en se gardant de faire part à sa femme de l'invitation de sa famille.
Elle aurait encore trouvé une excuse pour ne pas aller se reposer alors qu'Andrew lui avait ordonné de s'allonger plus.
Il leva ses yeux de ses poèmes de Walt Whitman quand il entendit le chariot arriver. Aussitôt, il sortit dehors pour aider sa belle-famille à descendre.
« Comment va Michaëla ? » Demanda immédiatement Élisabeth à son gendre.
« Elle va bien. Elle dort dans notre chambre. »
« Elle ne vous écoute pas, n'est-ce pas ? Comme ce matin, elle a dû insister pour aller en ville. »
« Vous connaissez votre fille ! C'est pourquoi Andrew est venu la voir ici pour l'examiner. Lui aussi était inquiet pour elle ! »
« Je n'ai jamais réussi à lui faire entendre raison, vous savez. Je vous souhaite bon courage, Sully. »
Il lui sourit en guise de réponse à son soutien. Il demanda à tout le monde d'essayer de garder le silence, mais ce ne fut pas la peine.
Michaëla apparut au même instant en haut de l'escalier. Suly ne put pas rater son arrivé, car, à ce moment-là, il était placé en face de l'escalier. Il alla à sa rencontre.
« Tu ne devais pas rester allongée ? Jusqu'à ce soir ? Comme te l'avais ordonné Andrew ? »
« Si, mais j'ai faim », dit-elle de façon honteuse, en baissant les yeux.
« Dans ce cas-là, il fallait attendre un peu. »
« Je suis encore capable de marcher. Arrête de me surprotéger, s'il te plait ! Andrew t'a dit lui-même que j'allais bien ! »

« Je n'allais pas tarder à monter te réveiller et à t'apporter ton dîner. »
« Michaëla, tu devrais écouter ton mari ! » Intervint Élisabeth.
« Mère, je vais très bien, je n'arrête pas de lui répéter depuis hier ! »
« Mais il a raison de te forcer à te reposer. Une femme est censée rester allongée le lendemain de son accouchement. »
« Mère, ne vous en mêlez pas, s'il vous plait ! »
« Je m'en mêle parce qu'il s'agit de la santé de ma fille ! »
« Puis-je venir m'asseoir et manger avec vous ? » Demanda Michaëla, un peu agacée.
« Bien sûr, mais je m'occupe de servir le dîner ! » Dit Colleen.
Tout le monde se liguait contre elle, elle n'avait pas le choix, elle devait obéir à leurs ordres. Peut-être n'avaient-ils pas totalement tort ?
Sully monta à l'étage pour aller chercher leur petite Katie qui pleurait avant que sa femme y aille.
Elle soupira encore une fois. Mais, quand il redescendit avec leur précieux trésor dans ses bras, il alla vers elle et l'embrassa sur la joue.
« Tu sais que je fais ça pour ton bien ! » Murmura-t-il dans son oreille, sans que quelqu'un d'autre puisse entendre ce qu'il pouvait lui dire.
Elle retourna vers lui un sourire un peu effacé mais son regard reflétait encore un peu de contrariété.
Sully savait ce qui la mettait dans cet état. Elle n'aimait pas dépendre des autres et elle était obligée de s'y plier. Oh oui, il la comprenait très bien, ils avaient cela en commun.
Il la regarda à nouveau après lui avoir confié Katie, qui ne pleurait plus, et lui envoya un message d'amour.
Il voulait lui faire comprendre qu'elle n'était pas encore en état de faire comme avant mais que ça viendrait bientôt et qu'en attendant que ce moment arrive, elle devait accepter l'aide que lui offrait sa famille aimante.
Elle lui sourit, et hocha la tête faiblement, voulant admettre qu'il avait raison et retrouvant peu à peu sa confiance en elle.
Elle tourna son regard vers leur chère petite fille et l'embrassa sur le front, bénissant Dieu de lui avoir fait un tel cadeau.

Chapitre 51 : L'amour tout simplement
Une semaine plus tard, Michaëla, qui se sentait mieux, se délectait du fait de pouvoir profiter de son ange à la maison.
Sully était pratiquement rétabli de sa blessure due à sa chute, mais il avait été inquiet, parce qu'il n'avait encore aucune réponse de la part du président.
Michaëla se réjouissait de l'avoir à ses côtés, même si elle savait qu'il ne savait pas comment il allait pouvoir subvenir à leurs besoins.
Elle avait tenté de le rassurer en lui disant qu'ils trouveraient une solution ensemble.
Depuis, Sully avait décidé de laisser ses soucis de côté afin de plus s'occuper de sa femme et de sa fille.
Michaëla était contente de retrouver son homme qui prenait soin d'elle et qui l'obligeait à se reposer.
Justement, alors qu'elle s'approchait de lui, après avoir déposée Katie dans son landau dans le salon, elle le vit sourire. Il lui fit signe pour qu'elle vienne le rejoindre. Elle se glissa dans ses bras et il la serra contre lui. Elle leve les yeux vers lui et lui posa enfin la question qui lui brulait les lèvres.
« Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça ? »
« Toi ! Tu es tellement belle ! »
« Alors, comme ça, monsieur Sully, vous m'observez quand je ne m'y attends pas. »
« Je suis tellement fier de toi, Michaëla ! Tu as été d'une telle force pendant ton accouchement. Je t'ai dit que je n'ai jamais eu aussi peur de ma vue mais j'aimerai tellement te remercier pour le cadeau que tu m'as fait. »
« Tu n'as pas à me remercier ! Je ne sais pas comment ça se serait passé sans toi à mes côtés. Tu m'as donné ta force. Sans toi, je crois que je n'y serais jamais arrivé. En plus, il a fallu que O'connor vienne nous déranger à ce moment-là. Il n'a pas cessé une minute de chercher à te protéger mais il n'a pas réussi. »
« Je suis sûr que tu aurais pu accoucher sans moi ! Tu es la femme la plus forte que je connaisse ! »

Il s'assit et la força à s'asseoir sur ses genoux. Elle se tourna de façon à ce qu'elle puisse observer son mari comme elle l'entendait.
Il posa un baiser sur sa joue.
« Ne doute pas de toi, ma chérie. »
« J'ai toujours été comme ça, Sully. »
« Je le sais, et j'ai beau essayé de te convaincre du contraire, tu ne m'écoutes pas. »
Il passa sa main dans ses longs cheveux cuivrés et il l'attira un peu plus dans ses bras.
« Je t'aime », lui murmura-t-il dans son oreille.
Elle lui piqua un baiser et se relaxa contre lui. C'est à ce moment qu'elle réalisa que son mari savourait leur proximité.
Cela semblait la réconforter plus que les mots qu'elle avait pu lui dire tout au long de ces derniers jours quand il doutait.
Ce fut à ce moment-là que Madame Quinn entra dans la maison.
Ils s'étaient occupés, avec les enfants, à s'installer dans l'herbe pas loin de la maison. Ils voulaient mangé dehors, étant donné la température très douce qui s'annonçait. Michaëla, qui pensait que sa famille était vraiment très occupée par cette installation, sursauta en entendant la porte se fermer.
Elle se leva immédiatement des genoux de Sully.
« La table est mise », dit Élisabeth.
« Merci. J'aurai pu venir vous aider ! » Protesta Sully.
« Non, vous avez besoin de repos avec votre blessure récente. Matthew et Brian ont été heureux de porter la table dehors. »
« Merci Mère. »
Michaëla avait été heureuse du voir le soutien de sa famille tout au long de ce repas familial, où ils avaient tous mangé avec appétit.
Sully était même apparu très souriant pour la première fois depuis le jour où il avait appris l'emprisonnement de Nuage Dansant.

Chapitre 52 : Réjouissances
La famille Cooper-Quinn-Sully avait mangé dans la plus grande convivialité ce jour-là. Après ce repas, Brian avait joué de la flûte pour sa petite sœur, qui s'était endormie dans les bras de sa maman grâce à la mélodie jouée par son frère.
Au soir, Michaëla et Sully étaient dans leur chambre, à regarder leur petit ange dormir à poings fermés.
C'était leur rituel de tous les soirs : observer leur bébé dans son sommeil. Puis, ils s'étaient endormis à leur tour et Katie les avait réveillé pour sa tétée.
Sully était allé la chercher dans son berceau et la petite fille s'était calmée dès qu'elle avait été dans les bras de sa maman.
« Je crois qu'elle voulait être dans les bras de sa maman. » Dit Sully, rompant ainsi le silence qui s'était installé jusque-là.
« Elle est tellement belle ! » S'extasia Michaëla.
« Je crois bien qu'elle tient de sa maman de ce côté-là. »
« Regarde, elle m'a attrapé le doigt et elle m'observe. Je n'avais pas encore remarqué que ses yeux étaient aussi bleus que ceux de son papa. »
« Ils peuvent encore changer de couleur ! »
« Je ne pense pas, Sully. »
Le bébé referma ses paupières et s'endormit à nouveau. Ils passèrent une longue demie-heure à observer chaque faits et gestes de leur petite Katie.
Elle avait toutes les mimiques communs à tous les nourrissons et ses petits doigts se serraient et se desserraient sur le doigt de sa maman.
Au bout d'un moment, Sully proposa d'aller reposer leur ange dans son berceau mais Michaëla savait que ça ne mettrait pas longtemps avant qu'elle ne s'éveille de nouveau pour sa prochaine tétée.
Elle voulait la garder jusque-là, elle aimait tenir leur fille dans ses bras et la sentir tellement en confiance.
Sully n'y vit aucun inconvénient et pour cause, il aimait voir Michaëla et Katie ensemble.

Elles étaient liées comme le sont une mère et une fille dès leur premier contact dû à l'allaitement maternel. Le bébé se sentait en confiance dans les bras de sa maman mais aussi dans ceux de son papa.

Ce petit être importait déjà beaucoup dans leurs vies.

Finalement, l'attente n'avait pas été si longue que ça. Sully avait réussi à convaincre Michaëla, qui se trouvait trop vieille pour donner le jour à un enfant et il avait eu raison. La preuve en était là, sous leurs yeux.

Il pensa, pendant un court instant, à sa petite Hannah. Katie ne lui ressemblait pas trop, mais il ne pouvait s'empêcher de se demander comment serait sa première fille si elle avait survécu.

Il chassa ses vilaines pensées de sa tête, afin de se concentrer sur son présent et sa chère petite Katie, née de son union avec Michaëla.

Il y avait une chose dont il était sûr, il avait rencontré son âme soeur et il l'aimait comme la moitié de lui-même et plus que la vie.

Il y avait un lien entre eux deux qui était unique et qu'il n'avait jamais connu auparavant, qu'il ne soupçonnait même pas d'exister.

Katie commença à s'agiter et à remuer les lèvres dans un mouvement de succion inné et commun à tous les nourissons.

Il aimait voir sa femme dans sa tendresse avec leur fille. Elle découvrait ses seins et tournait sa fille pour que sa bouche aspire le têton de sa maman.

Puis, le bébé posait une main sur le haut du sein de sa maman et appuyait dessus, comme pour s'assurer d'avoir du lait.

Au bout de dix minutes, Michaëla réinstallait sa fille à l'autre sein et comme à chaque fois, Katie luttait contre le sommeil autant qu'elle le pouvait mais c'était toujours peine perdue, car elle s'endormait tout le temps.
Et après, elle passait son fardeau au papa et celui la couchait contre son torse et cela ne la dérangeait pas.

Sully était presque en paix avec lui-même, il ne manquait plus que deux chose pour qu'il soit complètement heureux : arriver à obtenur la liberté de son frère Cheyenne, Nuage Dansant, et le départ de O'connor.

Chapitre 53 : Des bonnes nouvelles
Sully avait retrouvé la totalité de ses forces trois semaines après la naissance de Katie.

Depuis, il n'avait cessé de harceler le président Grant avec ses lettres.

Mais, soit le président n'avait pas eu le temps de lui répondre, parce qu'il avait d'autres choses à s'occuper, soit il n'avait même pas pris la peine de lire ses lettres. Et voilà, alors qu'il allait en ville, il avait enfin eu une réponse. Alors qu'il discutait avec RobertE, Horace était venu l'aborder.

« Bonjour Sully. Comment va le Dr Mike ? » Avait demandé Horace.

« Bonjour Horace. Très bien, merci. Tu me cherchais ? »

« Je viens de recevoir cette lettre. J'y ai pensé que vous aimeriez la lire au plus vite. »

Après ce rapide rapport, le télégraphiste était retourné dans son bureau. Sully prit la lettre dans ses mains et s'éloigna de chez RobertE, afin d'avoir un peu de tranquillité. Il savait que RobertE ne lui en voudrait pas.

Il décacheta son enveloppe et déplia la feuille. Il s'agissait d'une lettre du président Grant. Celle-ci assurait au jeune homme la liberté prochaine de son frère Cheyenne, en lui demandant de rester à sa disposition, sans donner de précisions sur la date.

C'était déjà un grand pas de fait pour arriver à faire sortir Nuage Dansant. Sully savait que le président tiendrait parole, parce qu'il l'avait déjà prouvé par le passé. Le jeune homme revint vers son ami forgeron.

« De bonnes nouvelles ? » S'enquit celui-ci, en voyant le sourire de son ami.

« Oui. Nuage Dansant va être libéré d'un moment à l'autre.

« Tu devrais rentrer à la maison et l'annoncer au Dr Mike. Je pense qu'elle sera heureuse d'apprendre qu'il va être libéré. »

« Tu as peut-être encore besoin de moi ? »

« Non. Tu devais y aller. Vas-y ! »

« Je ne veux pas que tu me dises ça pour que je fasse ce que je veux. »

« Arrête d'insister, rentre chez toi et vas rassurer ta femme qui se faisait autant de souci que toi. »

Sully acquiesça et s'éloigna, après être monté à cheval se retenant de protester. Il savait trop bien ce que lui dirait RobertE.

 

Michaëla, qui ce jour-là, était seule à la maison pour se reposer, l'entendit arriver.
Elle était assise dans un fauteuil, en train de lire un libre médical. Elle se leva et alla à la fenêtre quand elle entendit du bruit à l'extérieur et vit son mari qui sautait de cheval après l'avoir attaché.
Il ouvrit la porte et la trouva là à attendre.
« Sully ? Que se passe-t-il ? »
« Rien, je viens juste de recevoir une réponse du Président et je voulais te l'annoncer immédiatement. »
« De quoi s'agit-il ? De Nuage Dansant, n'est-ce pas ? »
« Oui, il va être libéré. Je ne sais pas encore la date exacte mais j'ai réussi à obtenir sa libération. D'après ce que dit le Président, Nuage Dansant pourra vivre à Palmer Creek, comme avant. »
« C'est une excellente nouvelle ! Je savais que tu étais capable de le convaincre ! »
« C'est grâce à toi, Michaëla, tu m'as donné l'idée de lui écrire. Sans toi, je ne l'aurai pas eue ! »
« Si tu l'aurais eue ! C'est ce que j'aime à toi ! Tu as toujours cherché à apporter un monde meilleur à tes amis, ceux grâce à qui tu as survécu ! »
« Je leur dois ! Comme tu le dis, c'est grâce à eux que j'ai survécu et que je connais le bonheur avec toi aujourd'hui ! »
« Tu es heureux ? » Répéta Michaëla.
« Oui. »
Il la rapprocha de lui et l'embrassa tendrement sur les lèvres.
Elle appréciait ces moments de douce tendresse qu'elle partageait avec son mari, même si elle ne se sentait pas très attirante ni désirable depuis la naissance de leur fille.
Comme s'il avait compris ce sentiment qu'elle éprouvait sur elle-même, il ne cessait de lui prouver depuis, par beaucoup de baisers, qu'il l'aimait plus que tout au monde.
Cela la rassurait un moment mais elle n'arrivait pas à s'en convaincre totalement. Elle avait compris cependant que son mari éprouvait du désir pour elle même s'il ne le montrait pas !
Elle savait qu'il était encore un peu trop tôt pour faire l'amour avec lui mais elle s'en réjouissait par certains côtés.
Elle avait un peu peur de ce retour entre eux, mais elle ne savait pas de quoi elle avait peur et elle n'osait pas l'avouer à Sully.

Chapitre 54 : Le départ de la famille Quinn
Trois semaines après la naissance de Katie, il était temps pour la famille de Michaëla de retourner à Boston. Élisabeth, Rebecca et Marjorie avaient passé de merveilleux jours en compagnie du Dr Mike et de sa famille.
Elles avaient découvert un quotidien très simple et rempli d'amour auprès d'elle. Michaëla était triste de leur dire au revoir mais il était temps pour elles de retourner à leurs occupations et leurs obligations.
Rebecca devait retourner auprès de son mari et Marjorie et Élisabeth avaient un tas de choses qui les attendaient dans leur ville.
Toute la famille se trouva donc à la gare de Colorado Springs afin de leur souhaiter un bon voyage et pour verser des larmes sur leur départ.
« Prends soin de toi, Michaëla, et de ce petit ange », dit Elisabeth, en essayant de ne pas déranger Katie, qui dormait profondément dans les bras de sa maman.
« Ne vous inquiétez pas, mère. »
Madame Quinn se dirigea vers Sully, pendant que Rebecca et Marjorie embrassaient et donnaient des conseils à Michaëla.
« Je ne suis pas toujours d'accord avec vous et vos actions ... »
Ça commençait bien, Sully se demandait ce qu'elle allait encore à lui reprocher mais elle continua :
« … Quand vous avez été blessé pour vouloir sauver votre ami Cheyenne, je dois avouer que je vos ai critiqué. D'ailleurs, vous avez été un très bon avocat en la personne de monsieur Loren Bray. »
« Ah bon, je n'aurai jamais cru qu'il prendrait ma défense un jour. »
« Il faut croire que si. Je suis sûre que vous serez d'accord avec moi. S'il vous plait, prenez soin de ma fille et veillez à ce qu'elle se repose assez. »
« Justement, elle vous écoute de temps en temps. »
« Ne vous inquiétez pas, je veillerai à ce qu'elle se repose

« Merci. »
Ce simple mot fit comprendre à Sully qu'Élisabeth faisait une trêve dans ses critiques le concernant et il s'en réjouit.
Ensuite, elle alla embrasser sa fille une dernière fois. Puis, elle et les deux filles aînées montèrent à bord du train.
Sully se rapprocha de sa femme à ce moment-là pour la serrer dans ses bras afin de la réconforter. Les larmes coulaient en effet silencieusement le long des joues de Michaëla.
Durant ce moment passé avec sa famille bostonienne, elle avait compris beaucoup de choses. Sa mère avait enfin accepté le fait qu'elle soit venue à Colorado Springs et qu'elle se soit mariée avec Sully.
Et même si elles ne seraient jamais totalement d'accord sur tout, elles avaient fait un pas en avant afin de mieux gérer leur relation, jusque-là difficile.
Le train s'éloigna dans la distance et elle se tourna pour se retrouver blottie dans ses bras.
« Tout va bien, Michaëla, elles reviendront un jour te voir ! »
« Je le sais. »
Elle serra son bébé très fort dans ses bras comme si elle essayait de la réconforter, mais en fait, elle essayait de se consoler elle-même.
Sully lui caressa les cheveux et posa un baiser sur son front, lui faisant remarquer sa présence dans ce moment de séparation.
Quelque part en elle, elle avait surtout au long du séjour de sa famille bostonienne, qu'elles repartiraient un jour, mais elle avait toujours du mal à se séparer d'elles, et cette fois-ci, c'était encore plus difficile.
Sully l'entraîna dans le chariot tout en restant le plus proche possible d'elle.
Matthew, Colleen et Brian suivirent de près, un peu surpris de la réaction de leur maman, qui, d'ordinaire, était plus forte que ça.
Pour une fois, elle se montrait fragile en public. Seul Sully connaissait cette facette de sa personnalité, les autres la découvraient.
Derrière son masque de femme forte, il y avait une femme fragile.

Chapitre 54 : Le départ de la famille Quinn
Trois semaines après la naissance de Katie, il était temps pour la famille de Michaëla de retourner à Boston. Élisabeth, Rebecca et Marjorie avaient passé de merveilleux jours en compagnie du Dr Mike et de sa famille.
Elles avaient découvert un quotidien très simple et rempli d'amour auprès d'elle. Michaëla était triste de leur dire au revoir mais il était temps pour elles de retourner à leurs occupations et leurs obligations.
Rebecca devait retourner auprès de son mari et Marjorie et Élisabeth avaient un tas de choses qui les attendaient dans leur ville.
Toute la famille se trouva donc à la gare de Colorado Springs afin de leur souhaiter un bon voyage et pour verser des larmes sur leur départ.
« Prends soin de toi, Michaëla, et de ce petit ange », dit Elisabeth, en essayant de ne pas déranger Katie, qui dormait profondément dans les bras de sa maman.
« Ne vous inquiétez pas, mère. »
Madame Quinn se dirigea vers Sully, pendant que Rebecca et Marjorie embrassaient et donnaient des conseils à Michaëla.
« Je ne suis pas toujours d'accord avec vous et vos actions ... »
Ça commençait bien, Sully se demandait ce qu'elle allait encore à lui reprocher mais elle continua :
« … Quand vous avez été blessé pour vouloir sauver votre ami Cheyenne, je dois avouer que je vos ai critiqué. D'ailleurs, vous avez été un très bon avocat en la personne de monsieur Loren Bray. »
« Ah bon, je n'aurai jamais cru qu'il prendrait ma défense un jour. »
« Il faut croire que si. Je suis sûre que vous serez d'accord avec moi. S'il vous plait, prenez soin de ma fille et veillez à ce qu'elle se repose assez. »
« Justement, elle vous écoute de temps en temps. »
« Ne vous inquiétez pas, je veillerai à ce qu'elle se repose

« Merci. »

 

Ce simple mot fit comprendre à Sully qu'Élisabeth faisait une trêve dans ses critiques le concernant et il s'en réjouit. Ensuite, elle alla embrasser sa fille une dernière fois. Puis, elle et les deux filles aînées montèrent à bord du train. Sully se rapprocha de sa femme à ce moment-là pour la serrer dans ses bras afin de la réconforter. Les larmes coulaient en effet silencieusement le long des joues de Michaëla. Durant ce moment passé avec sa famille bostonienne, elle avait compris beaucoup de choses. Sa mère avait enfin accepté le fait qu'elle soit venue à Colorado Springs et qu'elle se soit mariée avec Sully. Et même si elles ne seraient jamais totalement d'accord sur tout, elles avaient fait un pas en avant afin de mieux gérer leur relation, jusque-là difficile. Le train s'éloigna dans la distance et elle se tourna pour se retrouver blottie dans ses bras. « Tout va bien, Michaëla, elles reviendront un jour te voir ! » « Je le sais. » Elle serra son bébé très fort dans ses bras comme si elle essayait de la réconforter, mais en fait, elle essayait de se consoler elle-même. Sully lui caressa les cheveux et posa un baiser sur son front, lui faisant remarquer sa présence dans ce moment de séparation.

Quelque part en elle, elle avait surtout au long du séjour de sa famille bostonienne, qu'elles repartiraient un jour, mais elle avait toujours du mal à se séparer d'elles, et cette fois-ci, c'était encore plus difficile. Sully l'entraîna dans le chariot tout en restant le plus proche possible d'elle. Matthew, Colleen et Brian suivirent de près, un peu surpris de la réaction de leur maman, qui, d'ordinaire, était plus forte que ça. Pour une fois, elle se montrait fragile en public. Seul Sully connaissait cette facette de sa personnalité, les autres la découvraient. Derrière son masque de femme forte, il y avait une femme fragile.

Chapitre 55 : Réconfort à la maison

Le voyage de retour à la maison se passa dans un calme religieux, chacun étant perdu dans ses pensées plus ou moins mélancoliques. Sully conduisait d'une main parce que l'autre reposait sur le genoux gauche de Michaëla, comme pour lui témoigne son soutien. Elle appréciait ce simple contact qui lui prouvait l'amour de son mari. Il ferait tout pour qu'elle retrouve le sourire. Bien sûr, elle souriait de temps en temps, mais il y avait quelque chose qui manquait dans ce sourire, comme si elle perdu quelque chose. Il pensait savoir ce qui l'effrayait et allait essayer de lui faire comprendre qu'ils prendraient leur temps et que tout se passerait bien ! Il voulait la voir rire et retrouver sa joie de vivre qu'elle avait. Il voulait qu'elle soit heureuse. Arrivés à la maison, il prit Katie dans ses bras, et l'aida à descendre en tenant sa main. Les enfants étaient restés en ville sous la consigne de Sully.

Une fois rentrés à l'intérieur, Michaëla posa Katie dans son berceau et se tourna vers la porte d'entrée, d'où allait surgir Sully d'un moment à l'autre. Elle savait qu'il se posait des questions quant à son attitude de ces derniers jours. Elle avait envie de lui dire ce qui la tracassait mais elle se demandait comment il allait réagir. Sully, de son côté, s'occupait du cheval mais il se dépêchait pour aller retrouver sa femme. Juste au moment où il franchissait le seuil de la porte, il la vit debout à l'attendre. Il alla à sa rencontre et ferma la porte derrière lui. Il la prit dans ses bras et l'embrassa sur le front tendrement. Elle savoura ce moment passé avec son mari mais elle avait peur qu'il entame une discussion sur ce qu'elle ne voulait pas. Pourquoi entamer une discussion sur ce sujet-là alors qu'elle ne le souhaitait pas ? Mais elle connaissait Sully et savait qu'il reviendrait. Ce fut d'ailleurs le cas. Il s'approcha d'elle et la serra tendrement contre lui, tout en regardant profondément dans ses yeux, afin qu'elle puisse voir qu'il lui disait la vérité.

« Je sais que tu es inquiète, Michaëla ! »

« Non, ce n'est pas vrai, je vais bien, je t'assure. »

« Je te connais trop bien, Michaëla, tu n'as pas besoin de me cacher quelque chose. En fait, j'ai deviné la raison de ton inquiétude. »

« Ah oui ? »

« Je sais ce que tu ressens, je le lis dans tes yeux ! Tu te sens encore un peu grosse et pas attirante et tu as peur d'avoir mal quand nous ferons l'amour. »

Michaëla baissa la tête mais il la força à soutenir son regard.

« Tu n'as pas à avoir peur. Je veux que tu saches que c'est toi qui décidera du moment idéal et que je serai aussi doux que possible. »

«Je le sais, Sully ! »

« Michaêla, je t'aime et je veux te voir heureuse et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te faire retrouver le sourire. »

« Je voudrai connaître à nouveau ce que nous avons partagé dans le passé. Mais je me sens, euh, comment dire ? Un peu différente. »

« Qu'entends-tu par différente ? Tu n'as pas changée, tu es et tu seras toujours la femme que j'aime et que je trouve très désirable. »

« Tu dis ça pour me faire plaisir. »

« Non, c'est ce que je pense vraiment. Tu es très belle, la maternité te va à ravir, tu es faite pour être maman. Je l'ai su dès que je t'ai vu avec Brian. Ne vois-tu pas que cette grossesse t'a apporté comme bonheur ? Un bébé à chérir ! Notre chère petite Katie est tellement calme quand elle est dans tes bras. Et ces formes que tu as gagné te rendent encore plus désirable. Tu es belle à mes yeux et tu les resteras toujours. »

Elle sut qu'il disait la vérité. Il la prit dans ses bras et put sentir ce que le fit de lui dire tout ça avait provoqué en lui. Elle se leva sur la pointe des pieds pour lui réclamer un baiser qu'il lui donna volontiers.

 

 

Chapitre 56 : Retrouvailles intimes

Les paroles de Sully résonnaient dans sa tête et elle s'était promis de le retrouver sur ce plan-là, dès qu'elle aurait un avis positif du médecin. Pour cela, elle avait demandé au Docteur Cook de l'examiner. Et même s'ils avaient été tous deux mal à l'aise, cette consultation lui avait apporté les réponses à ses questions. Maintenant à la maison, elle attendait son mari avec impatience dans un déshabillé romantique. Il était tard, les enfants étaient déjà couchés et Sully était lui, occupé en ville.

Il avait d'ailleurs dit à Michaëla qu'il rentrerait tard et lui avait conseillé de ne pas l'attendre. Mais elle ne voulait pas l'écouter et souhaitait le retrouver sous tous les plans. Il entra à ce moment-là dans la chambre et la découvrit assise en face du miroir à effectuer le merveilleux rituel du soir qu'il aimait faire à sa place. Elle se brossait les cheveux méthodiquement. Il s'approcha d'elle et lui prit la brosse des mains. Il défit les noeuds de ses cheveux tendrement.

« A quoi tu penses ? Demanda-t-il en embrassant le haut de sa tête. Je t'avais dit de ne pas m'attendre. »

« Je voulais t'attendre. J'ai vu Andrew aujourd'hui. »

« C'est vrai ? »

« Oui, il m'a dit que tout allait bien sous tous les plans et cela tombe bien parce que j'ai envie de retrouver mon mari. »

Elle l'embrassa langoureusement pour lui faire comprendre ce qu'elle voulait. Il souhaitait protester mais il n'en eut pas l'occasion car elle se levait et le conduisait jusqu'au lit. Elle commença alors à lui défaire les boutons de sa chemise un à un, pour la lui enlever totalement.

« Michaëla ! »

« Qu'y-a-t-il ? »

« Si tu n'es pas prête pour ça, je peux ... »

« … Chut ! Ne dis rien ! J'ai envie de prouver à mon mari que je l'aime ! »

« Tu en es sûre ? » Demanda-t-il entre deux baisers.

Elle ne lui répondit pas verbalement et lui enleva son pantalon.

Elle le poussa ensuite sur le lit et s'allongea à ses côtés. Aussitôt allongée contre lui, elle caressa sensuellement toute sa jambe avec son pied, mettant ainsi en contact leurs parties intimes. Il soupira fortement, se retrouver totalement subjugué par la beauté de sa femme et les yeux pétillants de désir grâce aux caresses de Michaëla. Elle le regarda profondément dans ses yeux et sut délecter ce désir qu'elle n'y lisait que pour elle seule.

Elle n'eut plus aucun doute quant à son pouvoir de séduction et cela balaya une bonne fois pour toutes ces peurs. Elle se mit sur le dos et l'emmena avec elle sans un mot.

Aussitôt, il déploya son corps au-dessus du sien et la caressa à son tour. Ayant peur de ne pas pouvoir tenir sa promesse d'être doux, il resta un long moment à la contempler et à s'émerveiller devant ce corps qu'il avait tant serré depuis leur mariage et qui lui coupait toujours le souffle. Michaëla souleva sa tête de l'oreiller et tendit les bras pour l'attirer plus proche d'elle. Il ne put résister à cette invitation et se glissa doucement en elle.

Leur union fut aussi douce que promis, chacun redécouvrant en l'autre les mouvements créés par leur danse de l'amour. La chambre fut peu à peu témoin de cris de satisfactions et de plaisirs, après quoi, ils reposèrent l'un contre l'autre, appréciant ces retrouvailles intimes.

Leur vie allait changé dans les semaines suivantes, Michaëla retournerait à son travail et Sully irait chercher Nuage Dansant. Ils avaient tellement rêvé de pouvoir tenir dans les bras un jour un bébé, né de leur amour si fort et si unique. Et elle était enfin là, leur petite Katie, après tant d'obstacles vécus séparément et ensemble. Ils avaient réussi à créer ensemble ce qui était pour eux : « le reflet de notre amour. »

FIN