Chapitre 50 : Vivre normalement

Michaëla se sentait plus en sécurité avec lui qu'elle ne le serait toute seule.
Et il fallait qu'elle comprenne.
Comment pouvait-elle le lui faire comprendre, elle ne le savait pas vraiment.
Au soir, elle se coucha dans le lit plus tôt, finalement plus épuisée qu'elle ne l'aurait avoué.
Sully d'ailleurs, s'en était aperçu et avait fait en sorte qu'elle aille au lit plus tôt. Les enfants les avaient beaucoup aidé, surtout quand ils avaient appris que leur mère avait un rendez-vous le lendemain avec Oiseau Blanc.
Cela lui permettrait de savoir peut-être quel serait le sexe du bébé. Elle avait besoin d'avoir l'avis de Sully.
Voulait-il savoir ? Ou voulait-il avoir la surprise ?
Elle aurait voulu lui en parler mais quand il arriva au lit, elle dormait déjà.
Elle était si belle dans son sommeil.
Il aimait tellement être auprès d'elle et savourer ces moments de bonheur simple sans se poser des questions. Il voulait s'en rassasier, en faire provision pour plus tard. Il pensait au rendez-vous du lendemain. Peut-être qu'ils auraient savoir le sexe du bébé.
Il ne savait pas de quel avis était Michaëla mais lui avait bien envie de savoir.
Il avait l'impression qu'elle aussi avait envie de savoir.
Il avait compris dans son regard qu'elle souhaitait lui en parler.
Mais elle dormait. Il n'allait quand même pas la réveiller pour qu'ils en parlent.

Après tout, cela n'avait pas d'importance à ses yeux. Il ferait comme elle voudrait.
C'est elle qui faisait le plus gros du travail en portant le bébé dans son ventre. Quelle que soit sa décision, il la respecterait.
Il déposa un baiser sur sa joue et se coucha à ses côtés en se serrant contre elle.
D'instinct, elle se nicha contre lui et rechercha sa chaleur.
Cette confiance qu'elle avait en lui lui était indispensable et il espérait qu'il en serait toujours ainsi.
Il s'endormit enfin.
Le lendemain, le soleil était levé depuis quelques heures quand il ouvrit les yeux.
Michaëla dormait encore profondément et elle n'avait apparemment pas bougé de la nuit. Il déposa un baiser sur son front et se leva.
Il alla à la cuisine pour préparer le petit-déjeuner et l'emmener à femme dès qu'elle serait réveillée. Colleen avait déjà tout prévu. Elle s'était levée depuis quelques minutes et avait eu le temps de tout prévoir.
Un plateau contenant un délicieux petit-déjeuner était posé sur la table. Il l'embrassa sur la joue pour la remercier, but son café et mangea son croissant.
Puis, il retourna auprès de sa femme pour voir qu'il fallait qu'il la réveille, car le rendez-vous était dans la matinée. Mais il fut agréablement surpris quand il vit ses yeux ouverts et le sourire accueillant qu'elle lui adressait.
Les cernes sous yeux étaient toujours présents mais un peu atténués.

Aux yeux de Sully, cela suffisait. Il comprenait ainsi qu'elle allait mieux.
Il ne put résister à l'embrasser sur la bouche.
Son sourire faisait plaisir à voir.
« Tu m'apportes le petit-déjeuner au lit ? Ce n'était pas la peine. »
« Je peux bien faire ça à ma femme pour éviter qu'elle se fatigue. »
« Ce n'est pas en allant jusqu'à la table que je me fatiguerai. »
« Peut-être que si ! Qu'est-ce que tu en sais ? »
« Comme vous le voulez, monsieur Sully, mais après, il faudra bien que j'utilise mes jambes. Tu ne vas tout de même pas me porter tout le temps. »
« Si je le pouvais, je le ferai, mais je crois que certaines personnes me regarderaient trop. »
« En effet. »
Elle l'embrassa sur la joue, puis mit un morceau de croissant dans la bouche.
Elle eût tôt fait de le manger entièrement, sous le regard moqueur de son mari.
« C'était bon ? » Demanda-t-il.
« Tu dois savoir la réponse, car tu n'as fait que me regarder en te moquant de moir. »
« Me moquer de toi. Je n'oserai pas. Tu es simplement belle quand tu manges avec autant d'appétit. »
« Le bébé avait faim. »
Elle dut se résoudre à se lever, même si elle aurait aimé rester ainsi pensant encore longtemps.
Brian se levait en même temps qu'elle.
Elle embrassa ses enfants pour les saluer, avant de se décider à s'en aller pour se rendre au rendez-vous.
Brian ne lui en voulait pas de partir aussi vite, car il savait de à quelle heure était le rendez-vous.

Il savait aussi qu'ils avaient besoin de se rassurer.
Michaëla insista pour monter dans la voitire seule sans l'aide de Sully.
Il fit la moue mais ne lui fit aucun commentaire.
Le trajet fut silencieux.
Michaëla pensa immédiatement que, plutôt que de lui en vouloir, il était perdu dans ses pensées. Elle devait le lui demander. 
« Sully ? » Il ne lui répondit pas immédiatement.
« Sully ? » Insista-t-elle.
« Qu'est-ce qu'il y a ? » Demanda-t-il.
« Avant que nous sortions de cette voiture, j'aimerai que nous parlions. »
« De quoi veux-tu parler ? »
« Aimerais-tu savoir quel est le sexe de notre bébé ? »
« C'est toi qui décide. »
« Tu as bien un avis sur la question. »
« Dis-moi ce que tu en penses et après, je te répondrai, Michaëla. »
« J'aimerai savoir. Cela nous permettrait de pouvoir tout prévoir avant son arrivée et toi ? »
« Moi aussi, j'aimerai savoir. Tu sais, avec Abigail, nous avons voulu garder le secret et tu sais comment cela s'est fini. »
« Ce ne sera pas pareil cette fois-ci. »
« Je l'espère. »
Ils se décidèrent enfin à sortir de la voiture et entrèrent dans la salle d'attente.
Oiseau Blanc était à l'heure, comme d'habitude, et les embrassa chaleureusement l'un après l'autre.
Elle aussi mourrait d'envie de leur dire que tout allait bien. Elle était si proche de Michaëla qu'elle connaissait tout de sa vie.