Chapitre 13 : L'inséparable compagnon

Michaëla regardait comment Sully se comportait avec Wolf. C'était comme si cet animal le connaissait depuis toujours et qu'il était là comme un signe du destin.
Elle était heureuse d'être là en compagnie de cet homme unique et tellement tende et elle avait comme une envie d'aller plus loin avec lui.
Le jeune homme observait autant la jeune femme que l'animal.
Avant d'être interrompue, Michaëla se montrait passionnée et amoureuse. Était-il possible qu'elle soit autant éprise que lui l'était d'elle ?
Il ne pouvait penser une seule seconde au fait qu'elle ait triché avec lui.
Elle était trop entière pour cela.
Et elle avait vécu trop de choses pour succomber aussi rapidement sans avoir de sentiments sincères pour lui.
Il s'approcha de lui-même pour l'embrasser une nouvelle fois sur la bouche.
Il voulait la voir autant que possible, la tenir dans ses bras, la garder en sécurité près de lui la nuit, tout en la laissant exercer son métier la journée.
Il était peut-être temps qu'ils se parlent sérieusement au lieu de toujours remettre à plus tard. Il était peut-être temps qu'ils se laissent porter par leurs sentiments plutôt que d'hésiter.
« Et si nous parlions de nous ? » Proposa Sully.
« De nous ? »
Alors qu'elle avait très bien compris de quoi il voulait parler, elle hésitait à continuer sur ce sujet.
« Je t'aime Michaëla et je sais que tu m'aimes. Je ne te demande pas de vivre avec moi. Je veux juste savoir si tu veux que notre relation continue. »

« Oui, c'est vrai, Sully, je t'aime. Mais je ne sais pas quoi attendre de l'amour. Je ne sais pas comment me comporter avec toi. »
« Si tu le sais. C'est à toi de voir ! Tu as tout le temps du monde. Pour que tu vives plus dans le passé, mais pour que tu construises un avenir avec moi si tu le souhaites. »
Elle était prête à s'engager avec lui.
Et comme pour lui donner son accord, Wolf vint se coucher sur ses genoux.
Son regard doré d'animal vint se fixer sur le sien et ce fut comme s'il lui envoyait un signe de courage pour qu'elle se laisse guider vers le bonheur.
Elle ne répondit pas verbalement, mais lui donna un autre baiser. Sully sut qu'elle était d'accord avec lui.
« Je veux bien essayer. »
Il prit sa main dans la sienne pour la rassurer.
« Je veux que tu saches que nous avons tout notre temps, que nous avancerons pas à pas, à ton rythme. Je ne veux pas aller trop vite avec toi. »
« Nous avons la vie devant nous. » Dit-elle.
Elle n'aurait jamais cru dire cela à un homme et pourtant, elle venait de le faire.
Elle avait franchi un pas.
Elle avait avoué ses sentiments mais elle avait besoin de se libérer de son histoire.
Elle voulait que son expérience reste aux autres et elle pensa à la proposition de Dorothy.
Elle irait à ces réunions. Cela pourrait certainement l'aider. Sully la fit revenir au présent en révélant le contenu du panier de pique-nique.
Il s'était rendu chez Grace avant de se rendre avec Michaëla au conseil municipal.
Il avait tout prévu sans savoir si Michaëla accepterait de venir avec lui.
Elle fut surprise par le contenu.
« Tu as pris de la tarte aux pommes ? Comment tu as su ? »
« Ta mère. Elle a été d'un bon conseil. Je l'ai rencontrée avant aujourd'hui et elle m'a demandé de prendre soin de toi. »
« Il n'y avait pas de raison. »
« Tu sais bien que si. Elle pense que tu as besoin de compagnie et elle a raison. »
« Je crois que oui. Elle m'a encouragé à me laisser aller avec toi. Je sais que je peux avoir confiance en toi. »
« Et je sais que tu as besoin de temps. »
« Comment se fait-il que tu sois aussi patient, aussi compréhensif, aussi attentif ? »
« J'ai été élevé comme ça. »
« Tu ne m'as pas raconté ton enfance. Où es-tu né ? »
« Il n'y a pas grand chose à raconter. Je suis né sur un bateau quelque part entre l'Amérique et l'Angleterre. »
« Tu connais le nom du bateau ? »
« Je n'ai pas besoin de connaître tous ces détails. J'ai grandi assez vite car j'ai perdu mes parents très tôt. »
« Que leur est-il arrivé ?
« Beaucoup de malheurs. Mon père est mort dans un accident de voiture quand j'avais 8 ans. Suite à cela, ma mère a été obligé de trouver un travail pour subsister à nos besoins. Et mon frère est mort plus tard d'un accident de cheval. »
Michaëla se sentit émue face à toutes ces révélations, qui lui prouvaient que Sully connaissait autant le malheur qu'elle.
« Suite au décès de William, mon frère, ma mère a été désespérée à tel point qu'elle est devenue dépressive et elle s'est suicidée. J'avais 10 ans. »
« Tu ne pouvais pas vivre seul à cet âge-là ? »
« Non ! Et ça n'a pas été le cas. On m'a baladé de foyer en foyer jusqu'à ce que je tombe dans la famille de Daniel, qui est mon meilleur ami. »
Elle était bouleversée mais le trouvait très courageux pour avoir pu affronter cela sans se décourager.
Michaëla ne pouvait qu'être d'accord avec lui. Sa vie avait pris des tours et des détours, comme la sienne.
« Daniel ? »
« Il a été d'un grand secours pour moi où je commençais à me demander si je devais continuer à vivre ou pas. Il m'a aidé à reprendre pied dans la vie. »
« Comme tu l'as fais avec moi. »
« Exactement, je te le présenterai demain, ainsi que sa femme, Marjorie. »
« Marjorie ? C'est le prénom de ma sœur. Tu peux m'en dire plus sur cette femme. Il se peut qu'il s'agisse de ma sœur. »
« Elle a 36 ans, et elle vient d'une famille riche de Boston. Elle n'a jamais parlé de sa mère et je n'ai pas cherché à en savoir plus. Tout ce que je peux te dire, c'est qu'elle a beaucoup parlé de sa sœur mais elle n'a jamais dit son nom de famille. »
« Ma mère m'a dit que ma sœur Marjorie était à Colorado Springs. Elle a dû la rencontrer. Je ne sais pas si ça ne peut être qu'une coïncidence. »
Sully décida de composer le numéro de son ami pour en avoir le cœur net.
Ils devaient le voir aujourd'hui pour que Michaëla le sache et qu'elle puisse savoir ce qu'il s'était passé pour sa sœur.
Elle en avait besoin pour se reconstruire, besoin pour savoir qui elle était.