Nous ne sommes pas à Boston

Résumé :

Peu après l'annonce de sa grossesse à Sully, Michaëla reçoit la visite de sa mère et Sully s'aperçoit que sa femme va vivre peu à peu sous l'influence d'Elizabeth. Comment lui faire comprendre que Colorado Springs n'est pas Boston ?

 

Michaëla et Sully étaient à la maison et dans leur lit. Il faisait nuit mais ils ne dormaient pas encore, ils profitaient seulement du temps qu'ils passaient ensemble.

Cela avait été une longue jouréne, Michaëla avait eu beaucoup de patients et était rentrée très tard. Quand elle avait franchi la porte, elle avait juste eu le temps de dîner alors que Sully mettait les enfants au lit. Elle aurait souhaité que la journée soit moins remplie.

Elle était très amoureuse de son mari, toujours impatiente de le retrouver pour partager un moment rien que tous les deux. Elle se demandait quand ce sentiment allait s'évaporer. Sully lui avait dit qu'elle n'avait pas à avoir honte de cela, car elle lui prouvait son amour.

Blottie dans ses bras ce soir-là, elle aurait souhaité que le temps s'arrête et que tout reste comme ça et pourtant, Sully et elle avait eu le désir d'agrandir leur famille, souhait réalisé en peu de temps finalement.

- A quoi tu penses ? demanda Sully.

- A nous !

Il l'embrassa, heureux de cette réponse et la serra contre lui. Il pouvait sentir son corps contre le sien. Il caressait doucement ses courbes féminines, nourrissant le feu qui menaçait de les ravager.

Il découvrit que ses gestes pleins d'attentions et d'amour, rendait Michaëla plus entreprenant avec lui et qu'elle appréciait de plus en plus la douceur de l'amur physique.

Il la fit pivoter sur le dos et commença à soulever sa chemise de nuit, ses mains s'attardant sur son ventre un peu rond, et il se baissa pour embrasser son nombril.

Les mains de Michaëla allaient vers l'unique bouton de son pantalon en daim et Sully sût qu'il serait comblé ce soir.

Depuis la fois où elle s'était ouverte à lui, alors que Colleen commençait à faire des bêtises, elle était encore plus désirable. Il ne pourrait jamais assez la remercier de ce qu'elle lui donnait à chaque fois.

Le lendemain, ils se réveillèrent, nus dans les bras l'un de l'autre, regrettant le fait qu'ils allaient devoir se lever pour affronter un nouveau jour. Ils avaient du mal à se séparer l'un de l'autre, même pour une journée ! Mais ce soir ... Ce soir, ils seraient à nouveau ensemble et alors plus rien ne pourrait les séparer !

Sully l'accompagna à la clinique, où il la laissa après quelques mots d'amour et un très long baiser passionné. Même lui devait reconnaître que cette femme lui remplissait le coeur de bonheur. Il n'aurait jamais cru vivre ça. Même avec Abigail, il n'était pas pareil.

Ils étaient tellement heureux et il espérait que rien ne viendrait troubler ce grand bonheur. Et pourtant ...

- Ne travailles pas trop, lui avait-il dit-il.

- Tu sais très bien que cela ne dépend pas de moi, Sully, avait répondu Michaëla.

- Oui, je sais et je plaisantais, Michaëla. A ce soir, tu peux me rejoindre à tout moment chez Roberty. Tu serais d'accord pour déjeuner avec moi ?

- Ce serait avec plaisir, si tu es libre !

- A tout à l'heure, alors ! Je t'aime, avait-il dit en l'embrassant.

- Moi aussi.

Elle repensait à cette conversation avec son mari en remplissant les dossiers de ses patients peu nombreux de la matinée.

Oh, oui, elle voulait que le temps s'arrête, elle ne pouvait pas être plus heureuse !

Elle fut surprise par un coup à la porte et alla ouvrir. Son visiteur n'était autre qu'Horace, lui qui avait le don de toujours avoir quelquechose, mais apparemment il n'était pas là pour ça.

- Bonjour Dr Mike !

- Bonjour, Horace, vous n'êtes pas malade ?

- Oh non, alors !

- Myra va bien ?

- Oui ! En fait, je vous apportais un télégramme. je l'ai eu tout à l'heure et je vous l'apporte immédiatement. Et félicitations pour l"heureux évènement.

- lequel ?

- Vous nous l'avez bien caché mais ça risque d'être dur pour les mois à venir.

Michaëla ne comprenait pas, ou ne voulait pas comprendre.

- Vous attendez un bébé, n'est-ce pas ?

- Oui, c'est vrai, mais je pensais que personne ne le savait encore !

- Il suffisait de vous voir tous les deux avec Sully à la fête de Thanksgiving pour le comprendre. Mes félicitations !

- Merci Horace !

- Bonne journée, Dr Mike !

- Bonne journée !

Elle se demandait combien de personnes encore le savait ! Il fallait dire qu'ils n'avaient pas été discrets mais ils étaient tellement contents.

Le télégramme ! Un peu plus, elle l'oubliait, tellement perdue dans ses pensées.

Elle l'ouvrit et le lut.

" Michaëla, j'ai appris dans ta dernière lettre que tu étais enceinte. Je vais venur te rendre visite afin de venir t'aider. Je suis heureuse pour toi et ton mari. J'arrive Lundi par le train. Mère."

Elle calcula, il ne lui restait plus que deux jours pour tout préparer. Il fallait aussi qu'elle prévienne Sully que ce n'était plus la peine de cacher sa grossesse.

De toute façon, il fallait bien que la ville l'apprenne avant que ça ne se voit !

Mais, pour l'instant, autre chose tracassait Michaëla : la venue de sa mère, habituée aux conditions de vie de Boston. Comment s'organiser avec les enfants ?

Elle ne pouvait pas faire dormir sa mère à la clinique à chaque fois qu'elle venait !

Elle regarda l'horloge, il était onze heures et cinquante cinq minutes. "Sully, dépêches-toi", pensa-t-elle. Et il apparut derrière la fenêtre et entra sans frapper quand il vit qu'elle n'avait pas de patients.

Quand elle le vit, et sans raisons, elle dut s'asseoir en vitesse, prise de vertiges.

- Michaëla, ça ne va pas ? demanda-t-il en la voyant dans cet état.

- Des vertiges seulement ! Ne t'inquiète pas, ça va passer !

- Que se passe-t-il ?

- Lis ça, tu vas comprendre !

Il prit le bout de papier et le lut. Il prit alors conscience de ce qui se passer dans la tête de sa femme.

- Nous allons nous organiser, ce n'est pas la peine de te mettre dans cet état-là.

- Ma mère a toujours le don de venir quand nous ne l'attendons pas, Sully !

- Nous allons installer un lit dans la chambre du bébé. De toute façon, elle ne pourra pas rester jusqu'à sa naissance.

- Elle va encore faire des remarques désobligeantes sur Colorado Springs et ses habitants ... et sur toi !

- Eh bien, il va falloir qu'elle réalise que nous ne sommes pas à Boston ! Tu te sens mieux ?

- Pas trop. C'est la première fois que je me sens comme ça depuis que je sais que j'attends notre enfant !

- Peut-être qu'en mangeant, ça passera. Si tu veux, je vais chercher quelquechose chez Grace.

- Je veux bien mais ne sois pas trop long !

- Je n'en ai que pour deux minutes.

Convaincu que l'état de fatigue de son épouse était plus dû à la prochaine visite de sa mère qu'à autre chose, Sully alla jusque chez Grace's.

- Bonjour, Sully. Installez-vous. Le Dr Mike est en retard ?

- Bonjour, Grace. Non, elle est à la clinique mais elle ne se sent pas très bien. Vous pourriez me donner quelquechose à emporter ?

- Oh, je vois ! Prenez soin d'elle, surtout dans son état !

- De quoi voulez-vous parler ?

- Oh, ne me faites pas croire que vous ne le savez pas ! Tout le monde vous a vu à la fête de Thanksgiving. Ca fait quoi d'être bientôt papa ?

- Décidément, dans cette ville, il n'y a pas moyen de garder quelquechose secret. Merci Grace.

Il partit sans répondre à la question de son amie, mais elle avait très bien compris ce qu'il pensait. Elle se demandait si le Dr Mike allait bien.

Elle avait vu l'état du futur papa et il n'avait pas l'air inquiet. Ce ne devrait pas être bien grave. Et ce n'était pas plus mal. Il s'asseya en face de sa femme.

- Tu te sens mieux ?

- Un peu. Fais-moi voir ce que tu as pris !

Michaëla aurait dû s'attendre à ce genre de réponses de la part de son mari, si mystérieux. Elle se demandait ce qu'elle avait en tête, troublée qu'elle était. Elle savait ce que Sully pensait à ce moment précis et elle aurait aimé pouvoir faire comme si de rien était.

Elle aurait aimé être elle-même, pouvoir se laisser aller dans les bras de son amour, devant tout le monde, sans aucune gêne mais elle ne le pouvait pas.

Etait-ce son éducation ou bien les principes de Boston qui ressortaient ?

Perdue dans ses pensées, elle ne se rendit pas compte qu'ils étaient arrivés chez eux que quand son époux tendit les bras vers elle pour la faire descendre et qu'il l'appela pour attirer son attention.

- Michaëla, ça va ?

- Oui, répondit-elle simplement.

Quand il la souleva dans ses bras en passant un bras sous ses genoux, elle fût surprise et protesta.

- Sully ! Repose-moi, je peux marcher !

- J'ai bien le droit de porter ma femme jusqu'au lit si je veux !

- Jusqu'au lit ? Mais je n'ai pas besoin de dormir !

- C'est ce que tu crois. Et puis, nous pouvons faire autre chose !

- Mais vous êtes insatiable monsieur Sully !

- C'est parce que ma femme est magnifique et que je ne peux pas me satisfaire de vous, madame Sully. Sauf si tu ne te sens pas assez en forme.

- Assez en forme, pourquoi ? répondit-elle d'un ton coquin.

- Pour ce petit bout ? lui dit-il en posant une de ses mains sur son ventre.

- Ca ne le dérangera pas ! Je ne suis enceinte que de bientôt quatre mois, donc on peut encore faire tout ce que tu veux !

- Bien !

Il l'emmena jusqu'à l'étage et la posa sur le lit. Illa déshabilla doucement et avec tendresse et elle le dévêtit à son tour.

Mais Sully s'arrêta tout à coup quand il vit le petit ventre de sa femme.

- Qu'est-ce qu'il y a? demanda-t-elle à son mari.

Il lui sourit avant de répondre.

- Je suis en train de penser à ce que Grace m'a dit tout à l'heure, que je devais prendre soin de toi maintenant.

- Et moi, Horace m'a dit que je ne pourrais pas le cacher longtemps. je crois qu'il avait raison.

- j'ai l'impression que nous n'avons pas été assez discrets.

Il se remit à embrasser le ventre de sa femme et ils firent l'amour tendrement et doucement.

Après quoi, Michaëla s'endormit profondément dans ses bras.

- Et tu n'étais pas fatiguée ! murmura-t-il pour lui-même.

Il savait qu'il allait devoir s'occuper de son épouse maintenant mais il ne regretterait cette expérience pour rien au monde. D'ailleurs, pour lui, ce n'était pas un devoir !

Il se leva et la laissa se reposer tranquillement. Matthew venait justement de rentrer avec Brian et Colleen.

- Maman va bien ? demanda Colleen en voyant son père descendre les escaliers.

- Oui, elle est juste fatiguée.

- Je suis désolée de n'avoir pas pu l'aider aujourd'hui à la clinique mais le révérend voulait qu'on révise pour la composition de demain.

- Elle ne t'en veut pas, Colleen. Et puis, elle va bien, d'accord ?

Elle acquiesça. Matthew examina Sully et vit qu'il n'avait pas l'air inquiet mais il était surpris que le docteur Mike aille faire une sieste en pleine journée.

Quand il vit les yeux brillants de son père, il devina qu'il y avait eu plus que ça. Après tout, ils avaient le droit de s'aimer, non ? Il fut troublé dans ses pensées par Sully.

- Votre grand-mère va venir nous rendre visite Lundi. J'aimerai que vous aidiez votre mère à préparer son arrivée.

- Bien sûr, Sully, répondit Colleen, se sentant plus concernée que les autres.

Le temps passa entre discussions sans importance et mise en place de corvées à faire avant l'arrivée d'Elizabeth, tellement que Matthew en fit la remarque à Sully.

- Tu ferais mieux d'aller réveiller le Dr Mike car elle risque de ne pas pouvoir dormir cette nuit.

- Je crois que tu as raison, dit-il avec regret.

Il avait laissé Michaëla dormir jusqu'à maintenant parce que sa journée de la veille avait été bien remplie mais il décida de monter à l'étage.

Il ouvrit la porte de la chambre et découvrit qu'elle n'y était plus, il la chercha des yeux et l'appela.

- Michaëla ? Où es-tu ?

Comme elle ne répondait pas, il ouvrit la porte de la future chambre du bébé et la découvrit rêveuse, en train de caresser le bois du berceau qu'il avait fabriqué.

- Michaëla ?

Elle ne donna pas signe de l'avoir entendu, alors il s'approcha d'elle et posa ses mains sur ses épaules et répéta :

- Michaëla ?

- Oh, Sully, c'est toi ? Tu m'as fait peur ! répondit-elle le coeur battant à toute allure dans sa poitrine.

- Je vois ça et pourtant, j'ai été doucement. Tu pensais à quoi ?

- Au bébé, Sully. Tu préfererais une fille ou un garçon ?

- Un bébé en bonne santé. Tu es réveillée depuis longtemps ?

- Non, quelques minutes seulement. Je suis venue dans cette chambre pour préparer un peu mais je me suis arrêtée à la vue de ce magnifique berceau que tu as fabriqué de tes propres mains.

- J'ai demandé aux enfants de nous aider. Viens, il faut aller manger un peu.

- Non, pas tout de suite. j'ai des choses à faire ici !

- Oh mais si maintenant ! Il posa une main sur son ventre. le bébé a besoin de se nourrir. Tu viens ? ou je dois te porter en bas parce que tu sais que je le ferai.

Elle acquiesça finalement mais avant de descendre, elle se jeta dans ses bras et l'embrassa langoureusement.

Quand ils descendirent les escaliers, ils furent observés par trois paires d'yeux curieux, qui étaient en train d'organiser des choses ensemble.

- Vous allez bien, Docteur Mike ? demanda Matthew pour tout le monde.

- Bien sûr ! J'avais juste besoin de me reposer.

- J'ai préparé le dîner. Asseyez-vous tranquillement, dit Colleen

- merci.

Elle sourit à sa fille et apprécia le fait que ses enfants prennent autant soin d'elle.

 

Michaëla avait apprécié ce repas si tranquille avec sa famille. Elle ne pouvait pas être plus heureuse. Elle posa une main sur son ventre, semblant en communication avec le bébé à l'intérieur. Elle se leva et se prépara à aller faire la vaisselle, mais fut devancée par Sully, qui lui barrait le passage.

- Sully, je ne suis pas impotente.

- Je sais mais le bébé a besoin de repos. Dans les prochains jours, avec ta mère dans les parages, tu ne vas pas te reposer correctement.

- Je sais prendre soin de moi-même, Sully ! répondit-elle, un peu contrariée.

Sa contrariété fut vite balayée quand il la regarda dans les yeux avec une lueur qu'elle n'avait encore jamais vue et qui lui coupa le souffle.

- Je t'aime, lui dit-il.

- Hum, hum ! toussa Matthew. Colleen et Brian étaient montés à l'étage plus tôt.

- Qu'est-ce qu'il y a Matthew ? grogna Sully.

- Je vais aller m'occuper des chevaux et je rentrerais chez moi.

- Merci Matthew.

Après que le jeune homme eût franchi la porte, Sully se retourna vers sa femme.

- Je crois que je vais pouvoir m'occuper de mon épouse maintenant !

- Je ne suis pas en sucre, Sully ! Je ne suis pas malade non plus !

- Peut-être mais tu es enceinte et je veux que vous soyez tous les deux en bonne santé.

- Tu t'inquiète trop, je me sens bien !

- C'est pour ça que tu as dormi toute l'après midi ?

Elle ne sût pas quoi répondre car elle reconnaissait qu'il avait raison.

- D'accord, acquiesça-t-elle, je vais t'écouter si c'est ce que tu veux mais je t'assure que je vais bien.

- Tu viens au lit ?

- oui, mais j'ai d'autres choses à faire avant.

- On s'en occupera demain.

Elle reconnût cette lueur dans ses yeux et quand il la souleva pour l'emmener dans la chambre, elle se laissa faire.

Ils étaient au lit, dans les bras l'un de l'autre. Sully croyait qu'elle s'était endormie mais ce n'était pas le cas.

- Qu'est-ce qui ne va pas ?

- Bien.

- Et pourquoi tu ne dors pas ?

- Peut-être que j'ai besoin de toi !

- Michaëla ! Il faut que tu te reposes et nous n'avons pas besoin de faire l'amour tous les jours. Et puis, il y a le bébé maintenant.

- Le bébé va bien, Sully et il suffit que tu sois doux et je connais ta tendresse ! Donne-moi ta main !

Elle emmena sa main sur son ventre et la laissa à cet endroit. Il se mit à le caresser, comme s'il berçait ce qu'il y avait à l'intérieur.

- Tu en es à combien maintenant ?

- Quatre mois.

- Je crois que ça commence à se voir, si on regarde bien.

- Mon ventre va encore grossir. Je vais devenir énorme et tu n'auras même plus envie de moi.

- Oh, si ! Il n'y a rien de plus beau qu'une femme enceinte.

- Alors, tu n'as pas envie de me faire l'amour !

- Tu en reviens à ça ?

Elle ne répondit pas verbalement, mais commença à le caresser sensuellement. Et cela les mena à ce que Michaëla voulait à tout prix, après quoi, elle s'endormit d'un seul coup.

Sully l'embrassa sur le front et la cala bien contre lui en posant à nouveau sa main sur son ventre. C'est là qu'il crut sentir un petit mouvement à l'intérieur. Il ne savait pas si c'était le fruit de son imagination ou la vérité mais Michaëla remua à ce moment-là et posa sa main sur son ventre sur celle de Sully. Elle ne se réveilla pas, ce qu'il trouva dommage car il lui aurait demandé si c'était ce qu'il avait cru.

Sully s'était levé depuis quelques heures et savait qu'il aurait à réveiller Michaëla. Mais il voulait la laisser dormir, il savait que le lendemain, le jour de l'arrivée d'Elizabeth, serait un jour plein d'excitation mais aussi d'inquiétude pour elle.

Il savait aussi que s'il ne la réveillait pas, elle lui en voudrait.

Il monta à l'étage et caressa la joue de sa femme doucement.

- Michaëla ?

- Hum ? Il est quelle heure ?

- Vers dix heures !

- Oh, mon Dieu ! Il faut que j'aille à la clinique, les patients vont m'attendre. Je n'ai pas le temps de déjeuner ! Pourquoi tu ne m'as pas réveillée plus tôt ?

- Demain va être une journée dure pour toi, je t'ai laissé te reposer.

- Oui, mais maintenant, je n'ai pas le temps de déjeuner !

- C'est là que tu te trompes parce que tu vas le prendre. Le bébé a besoin de manger pour pouvoir se développer correctement.

Elle acquiesça, se leva difficilement et alla se coiffer, s'habilla et descendit rejoindre son mari. Elle avait envie de lui parler de ce qu'elle avait cru sentir la nuit dernière, mais se dit qu'elle s'était peut-être trompée.

Sully aussi, mourait d'envie de lui poser la question. Il se demanda si elle en avait vraiment été consciente.

- Michaëla ? Ca va ?

- Oui, je pensais à Mère. Je me demande ce qu'elle va penser de cette grossesse.

- Si elle n'était pas contente pour toi, elle ne viendrait pas !

- Sully, je ... hésita-t-elle.

- Quoi ?

- Je crois que j'ai senti le bébé bouger cette nuit, je ne voulais pas te le dire mais je ne peux pas te le cacher.

- J'ai cru aussi le sentir. Tu crois que c'est possible ?

- Oui, je crois.

Bien, je crois que nous ferions mieux d'aller en ville, tout le monde doit être au courant.

- Oui, connaissant Horace et Grace, et notre discrétion.

- On y va ?

- Oui.

Elle l'embrassa et il l'accompagna jusqu'à la clinique, où il l'aida à descendre du chariot.

- Tu veux déjeuner avec moi ?

- Oui, j'adorerais, Sully, à tout à l'heure !

- Ne travaille pas trop !

Il lui donna un baiser et partit. Michaëla rentra dans la clinique, avant d'être surprise par Dorothy, qui l'avait vue arriver.

- Bonjour Michaëla.

- Bonjour Dorothy, vous allez bien ?

- Oui, et vous ?

- Très bien, merci.

- Vous en êtes sûre ? Vous avez l'air fatiguée et vous êtes un peu pâle. Vous devriez prendre soin de vous dans votre état.

- Je ne suis pas en sucre, Dorothy. J'ai déjà un mari soucieux, des enfants qui me chouchoutent et maintenant va-t-il y avoir une amie qui va se rajouter à cela ?

- Peut-être, il ne faudrait tout de même pas que vous perdiez ce bébé.

- Je me sens bien, Dorothy, merveilleusement bien. J'ai ce que toute femme veut, un mari attentionné, des enfants très serviables et ce don du ciel, que puis-je demander de plus ?

- Je disais ça pour vous. J'ai croisé Sully avant de venir vous voir mais il ne m'a pas vu, il semblait préoccupé.

- Il s'inquiète trop et il est tout le temps sur mon dos.

- Et ce n'est pas bien ?

- Si, bien sûr que si. J'aimerai juste qu'on me laisse travailler de temps en temps !

- Si vous le dites ! Ne vous ennervez pas, Michaëla ! C'était un conseil d'amie. Je ne voulais pas vous contrarier. Quelquechose ne va pas ?

- Ma Mère va venir ici, elle arrive demain. J'espère qu'elle ne va pas encore tout décider à ma place.

 

 

Tranquilisez-vous, Michaëla, ce n'est pas bon pour le bébé.

- Sully fait tout pour me calmer. Il s'inquiète trop.

- Il a peut-être raison. Vous voulez trop en faire, laissez-le s'occuper de
vous.

- Je me sens si bénie, Dorothy. Nous avons tellement espéré et il est là, ce
bébé mais j'aurais préféré que ma mère ne vienne pas tout remettre en cause. La
dernière fois qu'elle est venue, pour notre mariage, elle voulait tout faire à
notre place.

- Oui, mais vous ne l'avez pas écoutée, et elle semblait contente de ce que
vous avez fait. Ne l'écoutez pas, Michaëla, restez vous-même !

- C'est plus facile à dire qu'à faire ! Elle ne comprend pas que je puisse
aimer Sully.

- Il me semblait qu'elle avait compris !

- Je ne sais plus, Dorothy. Je vous ennuie avec mes petits soucis !

- Michaëla, qu'est-ce qui ne va pas exactement ?

Dorothy avait vu passé Sully, qu'elle avait croisé le matin-même l'air
ailleurs et qui apparaissait inquiet, essayait de pousser Michaëla à tout lui
dire pendant qu'il écoutait discrètement à la porte.

- Sully et moi avons pris nos habitudes. Nous vivons ensemble depuis notre
mariage et nous nous sommes peu disputés. Nous nous sommes adaptés l'un à
l'autre et nous vivons à notre manière. Avec ma mère dans les parages, tout va
changer, elle qui est tellement habituée à être servie ! Ici, nous ne sommes pas
à Boston mais à Colorado Springs. Je ne suis pas sûre qu'elle en soit
consciente. Peut-être voudrait-elle retourner à Boston. Mais je suis ici CHEZ
MOI et je n'ai aucune envie de bouger.

- Ce n'est pas à moi qu'il faut dire tout ça, Michaëla, mais à votre
mère.

- Je ne sais plus Dorothy !

Elle se mit à pleurer. Dorothy la prit dans ses bras, espérant que Sully
allait vite intervenir. Michaëla ne l'avouerait jamais, et pourtant à ce
moment-là, elle avait besoin de lui plus que jamais pour la soutenir. Il entra
dans la clinique.

- Je vous laisse, Michaëla, à plus tard, dit tout de suite l'éditrice de la
Gazette.

Sully prit sa femme dans ses bras et lui caressa le dos pour qu'elle se
calme. Depuis quelques jours, il avait essayé de la faire parler et tout était
sorti en la présence de Dorothy. Il savait maintenant que l'attitude de son
épouse allait changer dans les prochains jours et ce serait à lui de la remettre
dans le droit chemin.

- Tu as tout entendu ?

- Je ne t'ai pas vraiment espionné mais je suis passé par là et j'ai surpris
la conversation.

- Sully !

- Je suis là ! Tout va bien ! Je sais que tu as besoin de moi. Tu es fragile
en ce moment, peut-être à cause du bébé.

- Il y a tellement de choses qui se sont passées récemment. Nous avons tout
pour être heureux alors que d'autres comme Matthew ...

- Je sais, Michaëla, mais nous avons été là pour lui quand il en avait
besoin. Il va passer Noël avec nous. Ce sera dur pour lui, on sera là
heureusement, nous ne pouvons rien faire de plus.

- Je sais mais j'ai l'impression des fois de me plaindre pour rien.

- Chut, mon coeur, tout va bien. Je crois surtout que tu as besoin de
repos.

- J'ai des patients qui m'attendent, Sully. Je ne peux pas fermer tous les
jours.

- Cet après-midi, nous rentrerons à la maison et tu iras dormir.

Il l'embrassa, resta avec elle toute la matinée, la soutenant du mieux qu'il
le pouvait. Ils mangèrent chez Grace, où il vit Roberty et s'excusa auprès de
lui, qui comprenait très bien la raison de l'absence de son ami.

Puis, ils rentrèrent chez eux, et il l'obligea à aller dormir.

Il se posait toujours la question de savoir comment il pouvait faire
comprendre à sa femme qu'il fallait qu'elle reste elle-même, quelques soients
les circonstances.

Il remercierait Dorothy la prochaine fois qu'il la verrait, sans le savoir
elle lui avait rendu un grand service en la faisant se confier.

Comment gérer l'attitude de son épouse dans les prochains jours ?

Comment ?

Telle était la question qu'il se posait tout le temps. Il était inquiet pour
elle.

Le lendemain fût le jour de l'arrivée d'Elizabeth Quinn. Michaëla s'était
levée au lever du jour et depuis, elle ne cessait pas de gesticuler.

Sully s'était levé en même temps qu'elle et essayait de la calmer mais il n'y
avait aucun moyen de l'en empêcher. Heureusement, Colleen aida sa mère autant
qu'elle le pouvait.

L'heure d'arrivée du train arriva et ils allèrent en ville. Michaëla,
toujours aussi nerveuse, n'arrêtait pas de s'arraner les cheveux.

- Il s'agit seulement de ta mère, la tranquilisa Sully.

Elle acquiesça et regarda le train s'arrêter et sa mère descendre et se
diriger vers elle.

- Michaëla !

- Mère ! Vous allez bien ?

- Le voyage pour venir ici est toujours aussi long. Quelle idée que ma fille
habite ici ! Enfin, c'est ton choix !

- Sully va vous accompagner à la maison.

- Tu pourrais venir, aussi, Michaëla.

- Vous oubliez que j'ai peut-être des patients qui m'attendent à la
clinique.

- Oui, mais dans ton état, Michaëla, une femme doit se reposer. Allez, viens.
Je suis sûre que Monsier Bing viendra te prévenir. Et puis, je viens d'arriver
et j'attend de ma fille qu'elle vienne avec nous.

- Mère, j'ai d'autres choses à faire !

Sully la prit à part pour soutenir Elizabeth.

- Michaëla, tu ferais mieux d'écouter ta mère.

- Sully !

- Tu sais comment elle est intransigeante. S'il te plait, écoute-là, juste
pour aujourd'hui. Demain, elle trouvera une autre occupation.

- D'accord. Je n'aurais jamais pensé que tu serais d'accord avec elle !

- C'est juste pour ton bien !

Alors que Sully s'apprêtait à embrasser sa femme, Elizabeth se glissa entre
eux, attendant avec impatience qu'ils l'emmenent à la maison.

A la maison, Michaëla aida sa mère à défaire ses valises dans la future
chambre du bébé qu'ils avaient aménagé pour elle.

 

- Vous trouverez facilement des affaires, il y a des serviettes dans
l'armoire.

 

- Ce n'est pas facile de sa laver, il n'y a pas de salle de bain !

 

- Non ! Mais il vous suffira de demander à Sully, qui vous préparera le bain
et vous serez isolée du regard par un paravent.

 

- Le fait qu'il faille sortir dehors de cette maison pour aller aux toilettes
est tout aussi gênant !

 

- Il ne fallait pas venir dans ce cas, Mère.

 

- Je suis inquiète pour toi, surtout depuis que tu es enceinte. Tu devrais
penser à arrêter de travailler.

 

- C'est ma vie, Mère, et pas la vôtre ! Le déjeuner va bientôt être prêt.
Vous pouvez descendre.

 

- Michaëla ! appela-t-elle.

 

Mais sa fille descendait déjà les escaliers et rejoignit Sully, qui lut tout
de suite dans son regard que quelquechose n'allait pas.

 

- Ca va ? lui demanda-t-il.

 

- Oui.

 

- Dis-moi ce qui ne va pas ! C'est ta mère ?

 

- Elle veut que j'arrête de travailler parce que j'attend un bébé.

 

- Peut-être que tu devrais l'écouter, plaisanta-t-i.

 

- Sully !

 

- Je plaisantais, mon ange. Etant donné que tu es épuisée, tu devrais songer
à diminuer tes heures de travail.

 

- Je ne travaille pas plus qu'avant !

 

- Avant, tu n'étais pas enceinte ! Maintenant, c'est toi qui décide. Je ne
t'empêcherais pas de faire ce que tu veux, du moment que tu vas bien.

 

Il allait l'embrasser mais pour la deuxième fois de la journée et depuis son
arrivée récente, Elizabeth l'interrompit en passant par là. Michaëla le
contempla d'un air désolé.

Michaëla, est-ce que le déjeuner est prêt ?

- Bientôt, Mère. Asseyez-vous.

 

Elle se tourna en direction de Sully, déçu de n'avoir pas pu embrasser sa
femme et lui sourit. Pendant que sa mère parlait avec Brian et ce qu'il disait,
Michaëla chuchota à l'oreille de son mari.

 

- Ce soir.

 

- Sauf si ta mère décide autre chose.

 

- Une fois couchée, je pense qu'elle va dormir.

 

- Je l'espère.

 

- Michaëla ? demanda Elizabeth.

 

Elle se tourna vers sa mère, ne sachant vraiment pas quand sa mère allait la
laisser en paix.

 

- Oui, mère, ça arrive.

 

Ils s'asseyèrent à table, Sully en face de Michaëla, frustré de ne pas
pouvoir la toucher. Le séjour de la mère de Michaëla allait peut-être être long
si elle continuait à agir comme ça. Et il espérait que sa femme n'allait pas
trop se laisser guider par la conduite bostonnienne.

 

- Comment se passe ton début de grossesse ? demanda Elizabeth.

 

- Tout va bien, mère. Jusqu'à maintenant, je n'ai pas eu de nausées. Je me
sens bien.

 

- Tant mieux.

 

Elizabeth avait bien envie de rajouter une chose mais devant son gendre, elle
ne voulait pas se donner en spectacle et dévoiler ses pensées secrètes.

 

Il fallait qu'elle trouve un moyen de parler à sa fille en privé et de lui
faire rentrer dans la tête ce qu'elle voulait.

 

Elle était venue pour s'occuper de sa fille et elle comptait bien le faire,
même si cela devait troubler le couple qu'elle formait avec son mari.

 

Donc, le lendemain, quand Michaëla serait à la clinique, elle lui parlerait.
Elle ne pouvait pas supporter l'attitude de Sully plus longtemps. Elle les avait
vus tout à l'heure. Sully avait voulu embrasser Michaëla en public.

 

En public ! Mon Dieu, il était temps qu'il agisse autrement avec sa fille !

Le soir arriva vite. Les enfants étaient rentrés. Même si elle avait affirmé à Sully dans l'après-midi qu'elle n'était pas fatiguée, il devint vite évident qu'elle s'épuisait en soirée.

Elizabeth, la mère un peu collante, le fit remarquer, comme si elle souhaitait que Sully comprenne que sa fille n'était pas apte à faire ce à quoi il pensait.

- Tu te sens bien Michaëla ? demanda Sully.

- Oui, ça va. Je pense que je vais bien dormir cette nuit.

- Tu as intérêt à te reposer, Michaëla, intervint Elizabeth.

Michaëla comprit ce que voulait dire cette intervention de sa mère. Mais il y avait tellement de différences entre elles.

L'une qui pensait que faire l'amour faisait partie du devoir d'une épouse et qui donc, l'avait certainement réduit au strict minimum. L'autre, qui appréciat ce moment, pour prouver à son mari qu'elle l'aimait.

Le problème était qu'Elizabeth comptait faire part de son point de vue à sa fille afin que celle-ci adopte cette attitude.

Sully regarda Michaëla, ayant lui aussi très bien compris ce que sa belle-mère voulait dire et préféra ne pas approfondir le sujet en présence des enfants.

Heureusement, la conversation changea de sujet.

Elizabeth alla se coucher de bonne heure, non sans remarques désagréables. Elle avait dit à sa fille qu'elle ferait mieux de faire pareil. Mais Michaëla s'assit dans un fauteuil, après avoir été renvoyé par Sully, pour l'attendre et tenir sa promesse.

Elle savait que son mari avait besoin d'elle dans tous les sens du terme. Après que les enfants soient allés se coucher, Sully se rapprocha de sa femme.

- Tu aurais dû écouter ta mère ou aller faire une sieste cet après-midi. Ca n'a pas l'air d'aller.

- Je me sens très bien. Je pense juste que j'ai été trop excitée par l'arrivée de ma mère.

- Viens te coucher.

Elle se leva et fût soulevée par son mari qui l'emmena à l'étage et l'aida à se déshabiller. Il en fit de même et se glissa dans le lit où il s'attendait à trouver son épouse profondément endormie.

Michaëla se blottit dans ses bras quand il se glissa à ses côtés.

- Tu ne dors pas ?

- Non. Je t'ai promis quelquechose, je crois.

- Tu es trop épuisée pour ça, mon ange. On peut très bien s'embrasser un peu.

- Tu es en train d'écouter ma mère, Sully !

- Non, pas vraiment. Je t'ai vue pendant qu'on mangeait. Tes yeux se fermaient tous seuls et tu as peiné à avaler quelquechose.

- Si je me sens autant fatiguée, je crois que ça va être très difficile de tout faire durant les mois à venir !

- Tu y arriveras. La fatigue va s'atténuer, ne t'inquiète pas.

- J'espère que tu as raison.

Elle soupira et ferma les yeux. Sully était sur le point de lui demander autre chose mais il renonça, elle s'était déjà endormie.

Il aurait dû la convaincre d'aller au lit plus tôt ou l'obliger !

Il espérait aussi qu'elle ne serait pas dans cet état-là tout le long de la grossesse parce qu'il serait obligé de lui dire de chercher un collègue pour la seconder.

Cette journée avait été trop mouvementée pour elle avec sa mère !

Elizabeth, depuis sa chambre, avait entendu des voix, bien sûr elle n'avait pas pu comprendre ce qu'ils se disaient. Quand elle comprit qu'ils ne faisaient pas l'amour, elle fût satisfaite. Elle avait eu raison d'intervenir.

Elle, qui avait passé quelques années auprès de son mari, Joseph Quinn, savait ce que c'était que d'attendre des enfants. Elle en avait eu cinq. Il faut dire qu'elle tombait enceinte facilement !

Cinq filles ! Son mari voulait absolument un garçon mais ils avaient eu cinq filles, Rebecca, Marjorie, Claudette, Maureen et Michaëla. Michaëla ! Comme elle avait été malheureuse quand Joseph lui avait dit qu'il gardait le prénom masculin Michael et qu'ils y rajouteraient un A pour le fémininiser !

Heureusement elle n'avait pas eu à accomplir le devoir d'épouse très souvent, seulement quand lui désirait un autre enfant ou quand il en avait envie ! Ca n'avait pas été souvent, étant donné qu'il était fatigué de son métier de docteur pratiquement tous les soirs.

Le lendemain, Michaëla retourna au travail contre l'accord de sa mère mais elle ne pouvait pas abandonner son travail juste parce que sa mère le voulait !

Sully alla chez Roberty pour obtenir des outils pour la réserve où il n'avait pas été depuis un bon moment. Il espérait que Nuage Dansant et les autres se portaient bien. Partager le repas de Thanksgiving avec eux avait été si important pour lui.

Il se demandait si ça s'était arrangé pour eux.

Elizabeth alla à la clinique de sa fille pour passer le plus de temps possible avec elle et la convaincre de ce qu'elle pensait et qu'elle n'avait toujours pas dit jusqu'à aujourd'hui.

Heureusement pour Michaëla, les patients se succédèrent l'un à l'autre et l'occupèrent une bonne partie de la matinée, mais sa mère ne se laissait pas abattre pour autant.

A midi, elle décida de déjeuner avec sa fille. Elle fût cependant déçue quand elle vit que Sully était revenu.

- Ta matinée s'est bien passé ? Demanda-t-il à sa femme.

- Oui, très bien. Mais j'ai l'impression que les patients d'hier sont venus aujourd'hui. Et Nuage Dansant ?

- Il va bien. Les récoltes se sont améliorées. Asseyez-vous, je vais demander à Grace de venir prendre notre commande.

Michaëla fût prise par l'envie de le suivre pour avoir un baiser de lui, mais un seul regard de sa mère suffit à la dissuader de le faire.

Sully revint vite auprès d'elle et s'asseya à ses côtés. Grace arriva peu après et prit leur commande, puis elle les laissa en famille.

Mais quand le Dr Mike vit arriver la nourriture, elle eût un haut-le-cœur et courut à un endroit où elle put vider le contenu de son estomac. Elle était incapable d'avaler quoi que ce soit.

- Ca va, Michaëla ?

- Ce n'est rien, juste une nausée !

Sully s'approcha d'elle pour l'examiner et lire dans ses yeux.

- Ca ne va pas ?

- Je t'ai déjà dit que c'était une nausée, Sully !

- Ca ne t'étais pas encore arriver. Tu es sûre que ça va ?

- Oui, tout va bien.

- Nous ferions de rejoindre ta mère et d'essayer de manger quelque chose, surtout toi !

- Tu ne peux pas me demander ça ! Après ce qu'il vient de se passer, je n'ai pas faim du tout et je ne sais pas si je pourrais avaler quoi que ce soit !

- Pense au bébé, Michaëla.

Elle acquiesça et ils retournèrent ensemble à la table où Elizabeth regarda sa fille avec insistance.

- Tu ferais mieux de rentrer te reposer cet après-midi, remarqua la mère.

- Je ne peux pas fermer la clinique tous les jours, Mère.

- Tu dois penser à la santé de ton enfant !

- Je préviendrai Horace, intervint Sully.

- Je vais essayer de manger de la tarte aux pommes. C'est la seule chose dont j'ai envie.

Sully la laissa manger ce qu'elle voulait et alla prévenir Horace de se rendre chez eux s'il y avait une urgence.

Il les ramena à la maison mais il dût laisser sa femme seule avec sa belle-mère, ayant d'autres choses à faire à la réserve cheyenne.

Elizabeth en profita pour parler avec sa fille :

- Ce n'est pas toujours facile, un début de grossesse !

- Oui, c'est vrai !

- Tu devrais peut-être songer à te reposer plus souvent. Quand je vous attendais tes sœurs et toi, je n'ai pas accompli le « devoir d'épouse » beaucoup de fois, tu sais et ton père était souvent fatigué.

« Mère, il s'agit là de ma vie privée. »

« Oui, certainement, mais j'ai le droit de m'en mêler quand il s'agit de ta santé. »

« Sully est très compréhensif, mère. »

« Je connais les hommes, Michaëla. Tu dois aussi songer à tes enfants. S'ils vous entendent, ils peuvent être choqués. »

« Vous allez trop loin, mère. »

« Fais ce que tu veux. Je voulais juste te mettre en garde. »

Elizabeth laissa sa fille, consciente d'avoir enfin appuyé là où ça faisait mal.

Michaëla était dépassée. Sa mère ne comprendrait peut-être jamais l'amour qu'elle éprouvait pour Sully.

Devait-elle l'écouter, le temps qu'elle était là ? Est-ce que Sully comprendrait ?

Il fallait qu'elle réfléchisse.

Sully revint enfin à la maison et s'occupa des chevaux. Michaëla avait envie de le rejoindre mais ce qu'Elizabeth avait dit l'en empêchait.

Il la vit à l'intérieur et rentra pour la rejoindre. Il avait été à la réserve afin de s'éloigner un peu de sa belle-mère.

Il avait peur que Michaëla se laisse guider par sa mère. Devait-il lui parler de cela, ce qu'il craignait ou laisser faire et voir ce qui allait se passer.

« Ca va ? »

« Oui. »

« Tu devrais aller faire une sieste ? »

« Non, ça va ! »

« Ta mère est où ? »

« Elle est à l'étage. »

Il s'approcha d'elle et essaya de l'embrasser mais elle se recula.

« Quelque chose ne va pas ? »

« Non. Tout va bien ! »



« Tu me laisses t'embrasser d'habitude ! »

« Je suis désolée, je réfléchissais à certaines choses, »

« Je t'aime ! »

Il essaya de l'embrasser à nouveau mais elle se recula encore.

« qu'est-ce qui se passe ? »

« Rien. Mais ma mère pourrait nous voir ! »

« Elle n'est pas là ! »

Elizabeth était en haut des escaliers, satisfaite de l'attitude de Michaëla. C'était ce qu'elle attendait de sa fille,

Sully était déçu, cependant il décida de laisser tomber le sujet pour l'instant.

Elizabeth descendit.

« tu ne vas pas faire une sieste, Michaëla ? »

« Je me sens bien ! »

« Tu devrais y aller je te trouve fatiguée ! » intervint Sully.

C'était le moyen qu'il avait trouver pour lui parler. Juste pour lui dire de rester elle-même, c'est tout.

« En tout cas, je vais me reposer, dit Elizabeth. Je ne suis pas encore remise du voyage. »

« Allez-y ! »

Quand la belle-mère fût montée, Sully souleva Michaëla et l'emmena dans la chambre.

« Qu'est-ce qui se passe ? »

« Rien. »

« on va voir ça »

Il approcha son visage du sien et quand il vit qu'elle ne reculait pas, il se dit qu'il remettrait la question à plus tard.

« Repose-toi, ma chérie ! »

il sortit et alla couper du bois.

Michaëla soupira après le départ de Sully. Elle aurait tant voulu lui prouver qu'elle l'aimait mais avec sa mère dans les parages.

Elle ne savait plus comment agir. Elle avait compris que son mari voulait lui parler mais elle n'était pas prête pour parler maintenant.

Sa mère avait-elle raison ?

Elle s'allongea et s'endormit, épuisée par ce début de grossesse mouvementé.

Comme prévu, Sully coupa du bois pour évacuer tout ce qu'il ressentait. Des fois, comme aujourd'hui, il ne comprenait pas l'attitude de la mère de Michaëla.

Matthew arriva peu après et quand il vit Sully occupé à couper du bois, il comprit que quelque chose ne tournait pas rond. Cependant, le jeune homme n'allait pas lui poser des questions.

« Bonjour Matthew »

« Bonjour. »

« Tu voulais quelque chose ? »

« Non, pas vraiment. Je passais juste par là. Tout va bien ? »

« Oui, bien sûr ! »

« Tu avais besoin de bois ? »

« Oui, ta mère trouve qu'il fait froid dans notre chambre. »

« Et tu n'en avais pas déjà coupé ? »

« j'avais besoin de m'occuper. »

« Quelque chose ne va pas ? »

« Non, tout va bien. Mais elles dorment toutes les deux, alors plutôt que de rester à attendre j'ai préféré m'occuper.

Matthew savait que Sully n'irait pas plus loin dans ses explications. Apparemment, il était perturbé. Il allait essayé d'en faire part à sa mère.

Il n'y avait qu'elle qui pouvait comprendre. Il ne voulait pas l'inquiéter plus mais là il devait faire quelque chose.

Sully était rarement dans cet état-là. Il devait y avoir une raison. Mais laquelle ?

Sully monta dans leur chambre quelques heures après parce que Michaëla dormait toujours et il devait la réveiller pour qu'elle puisse fermer l'oeil cette nuit.

Elizabeth s'était levée et assise sur une chaise tranquillement.

Michaëla était au beau milieu d'un rêve, Sully l'embrassait tendrement et elle succombait à ses baisers. Rien alors la retenait, ni sa mère, ni les principes de Boston.

Sully la regarda alors qu'elle souriait, tendait les bras vers lui tout en dormant. Il ne résista pas et s'asseya à ses côtés et posa ses lèvres sur les siennes. Ses mains se firent plus intimes, remontant vers ses seins et elle gémit.

Elle ouvrit les yeux et se rendit compte de ce qui se passait. Elle n'avait pas envie que ça cesse, mais les mots de sa mère lui revinrent en mémoire.

Sully sentit l'humeur de sa femme changer et cessa immédiatement de l'embrasser.

« Qu'est-ce qui ne va pas ? »

« Les enfants vont nous entendre ! »

« Nous avons le temps. Il n'y a que ta mère pour l'instant. »

« Justement, elle attend de nous que nous soyons avec elle et pas dans notre chambre en train ... »

« En train de faire l'amour, c'est ça que tu veux dire ? Nous pouvons simplement nous embrasser. Michaëla, que se passe-t-il ? Qu'est ce qu'elle t'a dit pour te faire changer d'avis ainsi. Avant, tu aimais être avec moi …

« Tout va bien, je suis juste fatiguée. »

« J'espère que c'est tout, même si je ne te crois pas vraiment ! »

« Il faut que nous descendions. Elle va se demander ce que nous faisons. »

Elle se leva, se rhabilla et descendit les escaliers, coupant court à une conversation qu'elle voulait à tout prix éviter.

Sully ne fut pas dupe mais se défendit d'approfondir le sujet pour le moment. Il savait qu'Elizabeth avait dit quelque chose à Michaëla à propos de l'amour physique.

Restait plus qu'à chercher un moyen de faire comprendre à son épouse de ne pas l'écouter et de rester elle-même.

Peut-être que Matthew avait raison et que quelque chose n'allait pas chez lui.

Le malaise de Sully fût de plus en plus évident pendant le dîner avec les enfants. Quand Brian et Colleen lui posait des questions il ne répondait que par monosyllabes.

Michaëla regarda son mari dans les yeux, comprenant qu'elle était la cause de ce malaise. Elle se sentait dépassée et épuisée, elle n'avait pas la force de l'entendre.

Alors que Sully s'enfonçait de plus en plus dans le silence, elle se mit à avoir mal au coeur. Elle avait chaud et ses yeux se fermaient tous seuls. Sully, qui avait baissé le regard jusque-là, évitant toute confrontation avec elle, se mit à l'observer. Il se rendit compte que ça n'allait pas.

Alors que les enfants continuaient de parler entre eux et qu'Elizabeth restait silencieuse, Sully garda son regard fixé sur Michaëla.

Elle se leva et alla jusqu'à la porte, prit son châle et sortit à l'extérieur. Sully la suivit, très inquiet.

Michaëla apprécia la fraîcheur du soir qui lui fit du bien, mais son malaise ne passait pas et elle était incapable de rentrer à nouveau dans la maison pour faire comme si de rien était.

Sully s'appuya sur la ballustrade et s'approcha d'elle pour poser une main sur son épaule.

- « Michaëla, ça va ? »

« Oui, ça va aller. Que se passe-t-il ? Tu as été silencieux, ce soir. »

« Je m'inquiète pour toi ! »

« Je vais bien, Sully ! Ouh !!! Excuse-moi !!! »

Elle se mit à courir pour aller aux toilettes, suivie par un Sully de plus en plus inquiet. Il attendit à l'extérieur des commodités. Au bout de cinq minutes, voyant qu'elle ne ressortait pas, il entra à l'intérieur et la trouva par terre inconsciente.

« Michaëla ? »Appela-t-il. Il tapa sur ses joues.

N'obtenant aucune réponse, il la souleva dans ses bras et l'emmena à l'intérieur de la maison.

« Que se passe-t-il ? » demanda Colleen en la voyant dans cet état-là.

« Je ne sais pas au juste. Je l'ai trouvé comme ça dans les toilettes. Matthew, va en urgence voir Horace et demande-lui de télégraphier à un docteur pour qu'il vienne le plus vite possible ! »

Il porta sa femme jusqu'à la chambre et la déposa sur le lit.

Il prit un chiffon et le passa sur son visage pour la rafraîchir. Elizabeth se fraya un passage vers sa fille.

« Allez-vous-en ! » cria-t-elle à Sully.

Brian s'approcha de sa mère et Colleen s'affaira auprès d'elle.

« Que se passe-t-il ? Madame Quinn ? »

« Allez-vous-en ! Vous n'avez rien à faire ici ! Vous n'êtes pas médecin ! »

« Taisez-vous ! Intervint Colleen. Elle a besoin de repos ! »

« Sully », gémit Michaëla faiblement, interrompant toute autre intervention de sa mère.

« Je suis là, reste tranquille ! »

« Reste auprès de moi ! »

La mère de Michaëla partit de la chambre, n'ayant rien à ajouter et ayant vu l'attitude de sa fille. Pour l'instant, il fallait faire comme elle voulait.

« Le bébé, Sully ? »

« Tout va bien, tu ne perds pas de sang. Que s'est-il passé, Michaëla ? »

« Je ne sais pas. Je me suis sentie mal et j'ai été malade. Je ne me souviens de rien d'autre. »

« Tout va bien, reste calme ! Comment te sens-tu maintenant ? »

« Un peu mieux ! Mon stéthoscope. »

« Tiens prends-le ! »

Elle écouta le coeur de son bébé et fût soulagée.

« J'ai fait appel à Horace pour demander à un autre médecin de te remplacer. Tu es fatiguée, tu as besoin de te reposer, au moins pendant quelque temps. »

« Ma mère ? »

« Elle est là . Elle voulait que je parte mais je ne risque pas de le faire ! »

elle saisit sa main et le regarda dans ses yeux bleus profonds.

Matthew revint vite après son voyage en ville. Il demanda des nouvelles à Elizabeth qui lui dit qu'elle n'avait pas pu rester auprès de sa fille à cause de Sully.

Matthew comprit pourquoi Sully était mal à l'aise pendant le dîner. Il savait qu'il devait parler à sa mère pour arranger cette situation, décidément trop gênante. Colleen et Brian étaient toujours auprès de leur mère, avec leur père qui essayait de rassurer Michaëla.

Colleen l'avait examinée comme elle le pouvait et lui avait dit qu'elle ne perdait pas de sang. Sully ne comprenait pas pourquoi elle avait été autant malade.

Il allait essayer de savoir. Peut-être, cela venait de quelque chose qu'elle avait mangé ou alors, elle était plus qu'anxieuse et cela avait eu des conséquences sur son estomac.

Matthew rentra dans la chambre et interrompit Sully dans ces gestes pour rafraîchir sa femme.

« Horace viendra ici dès qu'il l'aura une réponse. Nuage Dansant pourrait peut-être venir la voir. »

« Non. C'est trop dangereux pour lui de se déplacer pour l'instant. Il lui faudrait un laisser-passer. Il ne pourra pas l'obtenir à temps. »

« Je crois que nous ferions mieux d'aller au lit et d'essayer de dormir. Horace m'a dit qu'il y avait peu de chances d'avoir une réponse maintenant. Venez Colleen, Brian. »

« Et où est Madame Quinn ? » demanda Sully.

« En bas, elle réfléchit, je pense », répondit Matthew.

« Je veux la voir », dit Michaëla.

« Non, Michaëla, tu es fatiguée. Demain, si tu veux ! »

« Sully, s'il te plait, je veux juste lui parler. »

Il ne pouvait rien lui refuser quand elle le regardait comme ça. Il succombait à ce regard et elle le savait.

Matthew alla chercher sa « grand-mère » en bas après avoir dit au revoir à ses parents.

Elizabeth monta auprès de sa fille aussitôt après. Sully était toujours auprès d'elle.

« Matthew m'a dit que tu voulais me voir. »

« Je voulais vous parler seule à seule. Sully, tu veux bien nous laisser ? »

« Comme tu voudras ! »

Il sortit mais resta derrière la porte fermée pour écouter la conversation. Il savait que ça ne se faisait pas mais il fallait ça pour qu'il comprenne ce qu'il se passait.

« Je t'écoute, Michaëla. »

« Je sais que vous vouliez que Sully me laisse après mon malaise. »

« Si c'est pour me faire des reproches, je sors de cette chambre », la coupa sa mère.

« Non, je veux que vous m'écoutiez, Mère. Vous n'aviez pas le droit de lui dire ça. Je voulais qu'il soit auprès de moi à ce moment-là. Ce que vous m'avez dit est peut-être vrai, je ne sais pas. J'aime Sully et je vais avoir un enfant avec lui. C'est avec lui que je veux vivre toute ma vie, j'espère que vous comprendrez un jour. Vous saviez que je revenais à Colorado Sprongs pour lui. »

« Ta vie ne peut pas être avec lui, Michaëla, vous êtes tellement différents ! Tu es si raffinée, si éduquée et lui il est ... »

« L'homme dont je suis tombée amoureuse. Nos différences nous ont rapprochées. Nous nous complétons l'un l'autre. Je n'avais jamais ressenti de tels sentiments ! »

« Tu aurais dû épouser David. Il était de ta condition ! »

« Non. Il aurait dirigé ma vie et mon métier. Il me l'aurait certainement fait abandonné. Sully ne m'a jamais demandé d'abandonner la médecine !!! »

« Tu te rendras compte un jour que tu as fait une bêtise en l'épousant ! Votre couple n'y résistera pas ! »

« Taisez-vous, Mère ! C'est ma vie et pas la vôtre ! »

« Tu regretteras un jour ! »

« Cela m'étonnerait ! Allez-vous-en de ma chambre ! Vous ne comprendrez jamais ce qu'est l'amour ! »

Elizabeth se retint d'envenimer la conversation qu'elles avaient pour l'instant. Elle sortit et vit Sully qui se tenait nonchalamment contre le mur en face de la porte. Il avait tout entendu.

Sully entra dans la chambre, regardé par Michaëla et fuit par Elizabeth.

Il vit les yeux pleins de larmes de sa femme et se précipita vers elle pour la prendre dans ses bras.

« Tu as tout entendu, n'est-ce pas ? »

« Oui, mais je crois que tu as bien fait de lui parler. Il fallait qu'elle comprenne. »

« Elle va me renier ! »

« Non, elle reviendra vers toi ne t'inquiète pas. Comment te sens-tu ? »

« Un peu mieux. Sully, je suis désolée pour mon attitude ces derniers jours envers toi. Je t'aime, ne doute jamais de ça ! »

« Je t'aime aussi. Dors maintenant, tu es fatiguée. Essaie de penser à autre chose et je vais parler à ta mère même si je ne suis pas sûre qu'elle m'écoutera ! »

« Demain, tu lui parleras si tu veux. J'aimerai que tu t'allonges à côté de moi et que tu me prennes dans tes bras. »

Il acquiesça et se déshabilla puis le rejoignit dans le lit. Il la serra contre lui. Elle finit par s'endormir dans ses bras, sans penser à sa récente dispute avec sa mère. Sully se demandait s'il n'était pas en train de s'immiscer entre la mère et la fille.

Elizabteh l'avait regardé avec une telle antipathie qu'il ne savait plus comment agir.

Matthew avait compris son malaise, même Michaëla et il se demandait si ce n'était pas à cause de lui qu'elle avait été malade.

Lui revint en mémoire la grossesse d'Abigaël, souvenir qui le hantait de temps en de sa jeune femme morte en couche.

Loren l'avait accusé d'avoir entraîné sa mort. Depuis qu'il était marié avec Michaëla, Loren semblait plus proche de lui et lui avait pardonné. Il avait même demander au commerçant d'emmener Michaëla à l'autel.

A la dernière minute, Elizabeth s'était proposé. Sully connaissait très bien Loren et savait qu'il avait fait quelque chose dans cette affaire.

Il ne saurait certainement jamais ce qu'il avait dit mais cela avait eu un impact sur ce que pensais Elizabeth.

Tout d'un coup, il eût peur pour sa femme, peur d'emmener le malheur dans sa vie.

Le lendemain, Sully se leva très tôt, n'ayant pas pu fermer l'oeil de la nuit, à cause des images qui s'imposaient à lui quand il les fermait.

Michaëla dormait toujours à poing fermé. Sully sortit et alla à la réserve Cheyenne sans avoir dit à quiconque où il allait. Matthew arriva chez eux peu après et vit que seuls Elizabeth, Colleen et Brian étaient debout.

« Bonjour ! Dit-il. Où est Sully ? »

« Il n'est pas là. Même pas auprès de Michaëla où il devrait être ! »

Matthew allait répondre à cette remarque mais un coup à la porte l'en empêcha. C'était Horace avec une réponse au télégramme de la veille.

« Bonjour. »

« Merci Horace ! »

« A bientôt, au revoir ! »

Matthew s'empressa d'ouvrir le télégramme et le lut. Un docteur allait arriver le lendemain pour remplacer sa mère. Il s'agissait du docteur Bernard. Michaëla le connaissait et il était spécialisé dans la médecine des femmes.

Matthew fût satisfait de cette nouvelle. Il aurait voulu l'annoncer à Sully, mais il était parti sans dire où il allait. Matthew pensait savoir où il était.

Elizabeth monta à l'étage pour essayer de parler avec Michaëla. Elle changea d'avis à la dernière minute en se rappelant ce qu'elle lui avait dit la veille.

Michaëla se réveilla et se trouva seule dans son lit. Elle se sentait toujours un peu malade mais pas autant que la veille. Elle se leva et s'habilla pour descendre en bas et essayer de voir si elle trouvait Sully en bas. Quelque chose lui disait cependant qu'il n'était pas là et qu'il était parti.

Elle savait quelle allait être la réaction quand elle le rejoindrait mais elle n'avait pas le choix. En descendant, elle s'aperçut que Matthew, ses enfants et sa mère, à qui elle n'avait pas envie de parler.

« Que faites-vous debout ? Vous devriez rester au lit aujourd'hui ? »

« J'ai des patients à la clinique, au cas où tu ne le saurais pas ! »

« Je m'occuperais de la clinique, maman. Reposez-vous, vous en avez besoin. »

« J'espère que Sully va bien. Matthew, tu l'as vu ? »

« Non. »

« C'est impensable, il devrait être ici », intervint Elizabeth.

« Si vous n'aviez pas été entre nous, il serait encore avec moi, Mère. J'ai été malade parce que je suis enceinte et contrariée mais ce n'est certainement pas contre lui. »

« Je vais m'occuper des chevaux », dit Matthew.

« Je reviens dans un moment », dit Michaëla.

Elle suivit son fils dans la grange, ayant compris qu'il pourrait certainement lui expliquer pourquoi Sully s'était comporté ainsi.

« Matthew, dis-moi ce qui ne va pas avec Sully. »

« Ce n'est pas avec Sully mais chez Sully. Vous avez remarqué comment il a réagi au dîner hier soir ? »

« Oui, il était très silencieux. Quand j'ai essayé de savoir ce qui n'allait pas, il m'a répondu qu'il s'inquiétait pour moi. Je suis sûre qu'il m'a menti. »

« Pendant que vous dormiez hier après-midi, il a coupé du bois alors que ce n'était pas nécessaire. »

« Sully fait toujours ça quand ça ne va pas ! »

« Je sais et j'ai essayé de lui parler. Il n'a pas besoin de moi, seulement de vous. Votre mère fait tout ce qu'elle peut pour que vous vous éloignez de lui. Naturellement, vous l'avez écoutée ! Sully, lui, s'est senti comme un intrus. »

« Peut-être qu'il avait l'impression de se mettre entre elle et moi. Oh, Matthew, je n'ai pas pris en compte ses sentiments. Je faisais tout en sorte que ça se passe bien entre ma mère et moi. J'ai été égoïste. Après ce qui s'est passé, il s'est senti mal et il est parti ! Si seulement je savais où ! »

« Je pense qu'il est avec Nuage Dansant. »

« Oui, bien sûr, merci, Matthew ! Prépare-moi le chariot, s'il te plait. »

« Vous n'êtes pas raisonnable, Dr Mike ! »

« Je me sens bien. Maintenant, est-ce que tu m'aides ou dois-je me débrouiller toute seule ? »

 

Voyant la détermination de sa mère, Matthew obtempéra et l'aida à monter. Mais, alors qu'il montait dans le chariot, elle lui demanda de rester avec Colleen et Brian.

« Votre mère peut s'en occuper. »

« S'il te plait, Matthew. »

« Vous serez prudente ? »

« Je te promet. J'ai fait suivre ma trousse si besoin est.

« Comme vous voudrez ! »

Elle claqua les rênes et partit sous les regards de ses enfants inquiets. Elle se dirigea vers Palmer Creek en espérant que Matthew avait raison. Elle savait qu'elle était inconsciente de partir sans aide et Sully allait certainement lui en vouloir.

Elle souhaitait juste lui faire comprendre qu'elle l'aimait et qu'Elizabeth ne parviendrait pas à les séparer.

Perdue dans ses pensées, elle arriva près de Palmer Creek sans s'en rendre compte. Sully la vit arriver alors qu'il parlait avec Nuage Dansant. Il trouvait étrange qu'elle n'arrête pas le chariot et alla vers elle. Les chevaux continuaient d'avancer alors qu'un morceau de bois se trouvait sur le chemin.

« Michaëla ! Michaëla ! Arrête le chariot ! Freine ! Vite ! Michaëla ! »

Elle entendit la voix affolée de son mari et prit les rênes mais il était trop tard, les chevaux prirent peur devant l'obstacle et s'ébrouèrent, envoyant Michaëla à terre.

Sully, se trouvant devant le chariot, les calma et se précipita vers Michaëla, allongée à terre dans une drôle de position.

« Michaëla ! Réponds-moi ! Michaëla ! Pourquoi es-tu venue ici ? C'est de ma faute ! C'est de ma faute ! Je n'aurais jamais dû te laisser seule ! »

Voyant que son frère se mettait à pleurer sur la poitrine de Michaëla, Nuage Dansant, qui n'avait pas eu le temps d'agir, s'approcha d'eux.

Il toucha le front de Michaëla. Sully, surpris, se releva, les larmes coulant toujours de ses yeux.

« Qu'est-ce que tu fais ? »

« Elle a une bosse sur la tête, c'est pour ça qu'elle ne se réveille pas. »

« Combien de temps va-t-elle rester comme ça ? »

« Je ne peux pas te le dire. »

Michaëla se mit à bouger et essaya d'ouvrir les yeux péniblement, voulant savoir où elle se trouvait.

« Ne bouges pas. Reste tranquille ! »

« Sully, marmonna-t-elle. Bébé ? »

« Reste tranquille ! »

« Que s'est-il passé ? »

« Tu es tombée du chariot. Tu étais venue me rejoindre. Je n'aurais jamais dû te laisser seule. C'est de ma faute ! »

« Où suis-je ? »

« A Palmer Creek. Vous êtes en sécurité. Je vais m'occuper de vous. Ne bougez plus ! »

« Mal ... »

« Tout va bien. Où as-tu mal ? »

« Ventre … tête … Laudanum ! »

« Non, tu ne dois pas dormir maintenant, pas avant que je sois sûr que tout va bien. Tu as une belle bosse sur la tête. »

« Commotion ? »

« Je ne sais pas, Michaëla,. Je vais vous donner des remèdes Cheyennes. Ne vous inquiétez pas, je suis sûr que tout ira bien. Il faudrait aller en ville aussi pour prévenir Matthew. »

« Je reste avec Michaëla, Nuage Dansant, je ne veux pas la laisser. »

« Je suis d'accord avec ça. Je vais demander à quelqu'un d'autre. Nous allons trouver un moyen ! »

« Ma trousse ? Je veux ma trousse ! »

« Ne t'agite pas, Michaëla. »

« Bébé ! Je ne veux pas le perdre. »

« Je vais la chercher », intervint Nuage Dansant.

« Sully ? Déshabille-moi ! J'ai besoin de savoir ! »

« Calme-toi, s'il te plait, Michaëla. Je vérifierais tout à l'heure, je te promets. »

Il attrapa sa main.

Elle serra sa main et ferma les yeux.

Il la secoua gentiment.

« Ne t'endors pas. »

« J'ai votre trousse, Michaëla ! »

« Sully, mon stéthoscope ? »

« Plus tard, Michaëla. Tu crois qu'on peut la déplacer. Les pupilles n'ont pas l'air dilatées. »

« Nous ne pouvons pas la laisser là. Transporte-la dans ma tente. Je vais ramasser des herbes pour faire de la tisane que j'ai déjà donné à des femmes enceintes. Cela lui évitera peut-e^tre de perdre le bébé. »

« Je vais la porter ! »

Il la souleva dans ses bras et l'emmena jusqu'à la tente de Nuage Dansant. Il la déposa délicatement sur le lit de feuilles préparé par leur ami Cheyenne.

« Je vais dire à un des nôtres d'aller en ville, comme nous l'avons décidé. Profites-en pour voir s'il n'y a rien d'autre de touché ailleurs. »

Sully comprit ce que voulait dire Nuage Dansant. Une fois son frère Cheyenne dehors, il déshabilla Michaëla, afin de découvrir si ce qu'elle craignait vraiment arriverait.

Elle ne perdait pas de sang, mais elle avait toujours mal. Sully espérait que Nuage Dansant reviendrait vite fait.

« Sully ? »

« Tout va bien. Tu ne perds pas de sang ! »

« Pourquoi j'ai aussi mal ? »

« Tu es tombée durement, c'est certainement pour ça. Je ne pense pas que tu sois tombée sur ton ventre, c'est peut-être une chance ! Tes jambes sont couvertes de bleus cependant ! »

« Mon stéthoscope, Sully ! »

Il lui donna. Elle le posa sur son ventre légèrement arrondi et écouta attentivement. Le coeur battait normalement. Le bébé n'avait pas l'air en détresse, mais alors pourquoi ces douleurs ?

Sully lui enleva le stéthoscope des oreilles et écouta à son tour.

« Tu vois, tout va bien. Ne t'inquiète pas ! »

Il prit une couverture et la mit sur elle, plutôt que de remettre ses vêtements mouillés et sales.

Sully était sur le point de sortir pour voir où était Nuage Dansant mais elle l'appela.

« Sully, où vas-tu ? Reste avec moi ! »

« Je reste. Je voulais juste savoir où était Nuage Dansant. »

« Je suis désolée ! »

« Désolée ? »

« Pour le bébé. Je vais le perdre. Je voulais tellement être enceinte mais j'ai été stupide de venir ici te chercher ! »

« C'est de ma faute, Michaëla. Je suis parti sans te donner d'informations. »

« Tu es parti parce que ma mère s'immisçait entre nous. Je n'aurais jamais dû l'écouter. »

« Ce n'est pas grave, Michaëla. Tout va bien maintenant ! »

« Non ! Je suis en train de faire une fausse couche ! J'ai trop mal, trop mal ! Je ne veux pas ! Non ! C'est à cause de ma mère ! »

« Nous avons écouté le coeur tout à l'heure couche et tout allait bien. Calme-toi ! »

« Non ! J'ai mal au ventre ! Je perd du sang ! Oh, mon Dieu, non ! »

Elle éclata en sanglots et il la prit dans ses bras, partageant sa douleur et sa peine et pourtant, il était incapable de penser qu'elle perdait le bébé. Tout allait bien toit à l'heure ! Michaëla était convaincue de faire une fausse couche, il essayait, lui, de lui dire que non mais elle était entêtée.

Nuage Dansant revint avec de la tisane d'écorce de saule alors qu'elle était encore en pleine crise de nerfs. Elle criait, bougeait et quoique Sully essayait, rien ne semblait la calmer.

Nuage Dansant prépara la tisane et lui donna, puis lui administra un remède Cheyenne. Elle s'endormit immédiatement.

Sully la garda serrée contre lui, ayant mal pour elle et pour lui. Il espérait que Matthew arriverait vite pour la transporter à la maison.

« Tu crois que c'est sage de la faire dormir ? »

« Je ne pense pas qu'elle ait une commotion et je ne pouvais pas la laisser dans cet état. »

« Elle pense avoir perdu le bébé, tu crois qu'elle a raison ? »

« Ce n'est pas sûr. Il faut attendre quelques jours pour voir s'il y a des complications. Si elle le sent bouger à nouveau, c'est que tout va bien. Dès demain, il faut qu'elle le sente et qu'elle se repose. »

« Je crois que je vais avoir une discussion sérieuse avec Madame Quinn. »

« Reste auprès d'elle pour l'instant ! »

« Je n'ai pas l'intention de partir ! »

Matthew était parti de la ville après avoir reçu l'indien en ville. Jake n'avait pas apprécié qu'un indien soit à Colorado Springs, mais quand il lui avait expliqué ce qui s'était passé, il avait tout de suite été prévenir Matthew.

Roberty avait préparé le chariot et Colleen y avait mis des couvertures pour que sa mère puisse voyager convenablement.

Les enfants étaient inquiets, ainsi qu'Elizabeth, mais ils ne pouvaient rien faire de plus. Horace avait à nouveau envoyer un télégramme au docteur Bernard, tout en sachant très bien que le docteur ne pourrait pas venir plus rapidement.

Il avait au moins prévenu de ce qui se passait.

Matthew était accompagné de Roberty, qui avait insisté pour l'accompagner afin de les aider lui et Sully si besoin était.

Ils arrivèrent enfin en vue de Palmer Creek et entrèrent en expliquant aux soldats pourquoi ils étaient ici. Ils comprenaient car ils avaient vu ce qu'il s'était passé au loin sans pouvoir réagir.

Nuage Dansant leur fit signer quand il les vit et il les conduisit vers Sully et Michaëla. Sully se leva et alla vers eux.

« Sully, comment va-t-elle ? » demanda Matthew aussitôt.

« Elle dort, comme tu vois mais elle ne va pas très bien. Je crois que nous ferions mieux d'aller à la clinique. »

« Pourquoi faire ? Colleen a assez de connaissances pour lui éviter de souffrir mais c'est tout. Elle préfererait que vous la rameniez chez vous. »

« D'accord, seulement, j'espère que madame Quinn ne la stressera pas. Elle a besoin de calme ! »

« Je lui dirai, dit Matthew. J'espère qu'elle comprendra ! »

« Il faudra que je lui parle ! »

« Comment fait-on pour la transporter ? »

« Nous ferions mieux de la coucher à l'arrière le plus confortablement possible. »

« Sully, je vais te donner un peu plus de tisane pour elle, je ne peux pas vous suivre. »

« Merci, Nuage Dansant ! »

Sully insista pour s'occuper lui-même et seul de sa femme pendant que les hommes arrangeait le chariot.

Sully l'allongea confortablement et monta à ses côtés, pour la rassurer si elle se réveillait pendant le trajet jusqu'à leur maison. Roberty les suivit à cheval pour s'assurer que tout se passait bien.

Michaëla ouvrit les yeux à mi-chemin, perturbée par les secousses du chariot conduit pourtant avec beaucoup de lenteur par Matthew.

« Tout va bien, Michaëla, nous allons arriver chez nous bientôt. Tu pourras te reposer, je te le promets. »

« Sully ! J'ai mal ! Le bébé ! »

« Calme-toi, mon ange. Nuage Dansant dit que ce n'est pas sûr que tu l'aies perdu. Il faut attendre. Détends-toi ! »

Il lui caressa les cheveux avec tendresse et rejeta une mèche de ses cheveux rebelles derrière ses oreilles. Il l'embrassa sur le front et serra sa main dans la sienne.

« Matthew, accélère un peu la cadence s'il te plait. Il faudra venir récupérer le chariot à Palmer Creek. »

« Roberty a déjà le cheval. Je suis sûr qu'il pourra se charger du reste. »

« Colleen et Brian ? » demanda Michaëla dans une voix pratiquement inaudible.

« Ils sont à la maison, j'en suis sûr. Matthew, Colleen et Brian sont où ? »

« Colleen a préparé le lit pendant que nous revenons. Elle va s'occuper du Docteur Mike. »

« Sully ... »

« Chut ! Ne parles pas ! Repose-toi ! Je suis là ! »

Il déposa un baiser sur sa joue et la couvrit un peu plus chaudement.

Il espérait qu'ils arriveraient vite chez eux pour qu'elle soit mieux installée.

Pourquoi fallait-il toujours quelque chose arrive alors qu'ils étaient heureux avant ? Quand ils ont découvert cette grossesse, par exemple, ils étaient comblés comme jamais !

Et tout s'était accéléré !

Ils arrivèrent enfin en vue de la maison où Sully prit sa femme pour la porter jusqu'au lit et vite. Elle était épuisée mais n'avait pas été capable de s'endormir à nouveau, troublée par les secousses du trajet.

Ses yeux étaient restés fixés sur Sully, qui avait pu y lire tout le désarroi et la tristesse qu'elle ressentait. Elle n'avait pas pu détacher son regard du sien.

Roberty partit pour la ville avec le cheval des Sully afin de voir s'il avait besoin d'être soigné ou pas. Sully lui en était reconnaissant.

Maintenant assis à côté de Michaëla, il espérait que Colleen pourrait faire quelque chose pour l'aider. Elizabeth arriva dans la chambre afin de parler avec sa fille.

Lorsqu'elle découvrit Sully, elle lui lança un regard su noir que si ça avait été un fusil, elle l'aurait tué sur place.

« Michaëla, comment te sens-tu ? » lui demanda-t-elle.

« Ca va ! »

« Allez-vous-en, Sully, c'est à cause de vous tout cela. »

« Taisez-vous Mère. Je veux qu'il reste. Vous devriez peut-être vous sentir coupable vous-même avant d'accuser mon mari. Vous vous êtes mise entre Sully et moi. »

Voyant qu'elle commençait à s'énerver malgré sa faiblesse, Sully essaya de la calmer en la regardant dans les yeux.

« Ce n'est pas à cause de moi que tu as fait ce voyage ! S'il n'était pas parti ... »

« Il ne serait pas parti si vous nous aviez laissé tranquille sans vous mêler de notre vie privée. »

« Michaëla, calme-toi. Tu ne dois pas te mettre en colère », tenta Sully.

« Qu'est-ce que ça changera que je m'énerve ou pas ! Ca ne nous rendra pas notre bébé ! »

Elle enfouit sa tête dans l'oreiller et se mit à pleurer. Sully, ne supportant pas de la voir dans cet état, s'allongea à ses côtés pour la prendre dans ses bras et passa sa main dans ses cheveux.

Il s'emporta !

« Sortez d'ici ! Regardez dans quel état elle s'est mise à cause de vous ! Si elle perd notre bébé, je vous jure que vous allez en payer le prix ! »

Elizabeth n'en revenait toujours pas, Sully lui avait dit que c'était de sa faute, et elle s'était réfugiée à la clinique.

D'un certain côté, elle le comprenait très bien, mais elle ne pouvait pas lui donner raison.

Elle n'accepterait pas que Michaëla s'expose devant tout le monde, elle ne le supporterait pas que cet homme l'embrasse devant tout le monde.

Elle réfléchissait à ce qu'elle pouvait faire parler à sa fille mais elle savait qu'elle devait laisser passer le temps.

Sully était toujours auprès de sa femme, regrettant de s'en être pris à Madame Quinn. Si la mère décidait de partir et de ne jamais revenir, il ne se le pardonnerait jamais. Il ne voulait pas être la cause de leur dispute.

Michaëla avait arrêté de pleurer et n'était pas intervenue en faveur de sa mère. A la place de Sully, elle aurait certainement fait la même chose. Il n'avait pas lâché un mot depuis cette intervention et elle savait qu'il s'en voulait. Il fallait qu'elle le rassure.

« Sully ? »

« Hum ? »

« Je ne t'en veux pas, tu sais. Je te comprend. »

« Je suis désolée, Michaëla. Les mots ont dépassé ma pensée ! »

« J'étais en colère contre elle aussi. Elle me disait comment agir que nous ne devions pas faire l'amour pendant ma grossesse. Mais nous ne sommes pas à Boston et je t'aime, je veux te le prouver. »

« Tu me l'as déjà prouvé de plusieurs manières, crois-moi. Il y a ce bébé aussi ! »

« Je ne sais pas si je l'ai perdu ou pas. »

« Je suis persuadé qu'il est là. Nous avons besoin d'y croire, espère-le, Michaëla, je t'en supplie. Demain, j'irai voir ta mère et je lui présenterai mes excuses, d'accord ? »

Elle acquiesça et bailla, épuisée ! Sully comprit.

« Dors maintenant, tu as besoin de te reposer. Je vais rester avec toi jusqu'à ce que tu t'endromes. Ne t'inquiète pas ! »

Le lendemain, Michaëla se réveilla alors qu'elle était seule dans le lit. Apparemment, Sully ne l'avait pas rejointe. Elle savait qu'elle n'était pas autorisée à bouger et essaya de trouver Sully pour avoir un moment rien que tous les deux.

Elle ne le trouva pas mais entendit les chevaux et devina qu'il était dans la grange. Elle mit son châle et sortit pour aller le rejoindre.

« Sully ? » demanda-t-elle.

« Michaëla, qu'est-ce que tu fais là ? Tu devrais rester au lit jusqu'à nouvel ordre ! »

« Je vais bien, Sully ! »

« C'est ce que tu dis mais tu vas quand même retourner au lit jusqu'à nouvel ordre ! »

« Pas avant que je t'ai parlé. Bonjour, dit-elle en l'embrassant. Qu'est-ce qu'il se passe, Sully ? »

« Tu le sais très bien. Tu ne devrais pas être debout ! »

« Sully, je sais que tu t'en veux pour hier mais ce n'est pas de ta faute mais la sienne à elle. Elle n'a pas encore compris que tu étais celui qui me rends heureuse. J'espère qu'elle comprendra un jour. »

« Je vais aller lui, comme je te l'ai promis. Maintenant, tu vas retourner au lit ! »

Il la souleva dans ses bras et la porta à l'étage. Il la borda et l'embrassa.

Ensuite, après avoir obtenu les promesses des enfants de s'occuper d'elle et de veiller à ce qu'elle reste absolument au lit, il alla en ville et se dirigea vers la clinique, où il savait qu'Elizabeth était.

Loren le vit arriver et alla vers lui. Il avait vu arriver Elizabeth en vitesse ici la nuit dernière et il savait aussi que Michaëla n'était pas très bien.

« Bonjour Sully. »

« Bonjour Loren. »

« Je sais que quelque chose ne va pas avec Elizabeth. J'aimerai t'aider si tu le veux bien. »

Sully était surpris par l'attitude de son ex-beau-père, qui se conduisait comme un père maintenant.

 

Loren rentra dans la clinique alors que Sully attendait à l'extérieur. D'un certain côté, Sully aurait aimé écouter la conversation mais il savait qu'il ne valait mieux pas.

Loren appela.

« Elizabeth ? C'est moi, Loren, il faut que je vous parle. »

« Bonjour Loren, comment allez-vous ? »

« Oh, je vais bien et vous ? »

« Ca va. De quoi vouliez-vous me parler ? »

« De votre fille ... »

« Sâchez que cela ne vous regarde pas ! »

« Ecoutez-moi s'il vous plait. Vous vous rappelez ce que je vous ai dit quand elle vous a demandé de la mener à l'autel et que vous aviez tout d'abord refuser ? »

« Oui, bien sûr et vous avez réussi à me faire changer d'avis. »

« Et bien, j'espère que ça sera encore le cas. Voilà, votre fille aime Sully de tout son coeur et croyez-moi, lui il l'aime aussi. Je l'ai vu aujourd'hui, il est en bas en train d'attendre sur le banc, quand je lui ai demandé des nouvelles du Dr Mike, j'ai bien vu dans ses yeux qu'il était inquiet pour elle et qu'il voulait tout faire pour s'arranger avec vous pour elle. Dans le passé, vous le savez, je l'ai rejeté. Ne faites pas cette erreur-là car c'est un homme honnête et qui aime votre fille plus que la vie elle-même. Je sais aussi que votre comportement est différent du leur. Il n'y a rien de plus beau que l'amour alors laissez votre fille agir comme elle l'entend ! Ne vous éloignez pas d'elle s'il vous plait ! »

Elizabeth était médusée, encore une fois, cet homme avait su lui faire voir la vérité en face et allait peut-être lui faire changer d'avis.

C'était un homme tellement assagi par toutes les épreuves qu'il avait traversées.

Elle comprenait sa souffrance passée et elle savait qu'elle devait l'écouter si elle voulait garder le contact avec sa fille, même si elle devait se rabaisser devant Sully.

 

Loren descendit en bas rejoindre Sully après cette conversation.

« Tu peux aller lui parler maintenant, si tu veux. »

« Qu'est-ce que vous lui avez dit ? »

« Il ne vaut mieux pas que tu saches, j'espère que ça changera son comportement vis à vis de toi ! »

« Merci d'avoir essayé ! »

Loren acquiesça, ayant toujours du mal à accepter les remerciements et se dirigea vers sa boutique.

Sully décida de monter à l'étage et voir dans quel état était sa belle-mère. Il frappa à une porte entrouverte, devinant qu'elle était là.

« Bonjour Sully, entrez. »

« Bonjour madame Quinn », dit-il en venant s'asseoir sur une des chaises.

« Comment va Michaëla ? »

« Elle se repose, elle est un peu inquiète, cependant ! »

« Elle n'a pas besoin de l'être pour moi ! »

« Elle veut juste que vous soyez heureuse pour elle. Elle ne veut pas que vous la reniez et je ne le supporterai pas si c'était le cas à cause de moi. Je sais que nous sommes différents mais faites-le pour elle. Je m'excuse pour hier je me suis emporté. »

« Je vais faire un effort et je vous pardonne ! »

« Vous viendrez la voir ? »

« Je crois que je vais la laisser se reposer et rester un peu plus à la clinique. Je la verrais quand elle reprendra le travail ici. »

Sully acquiesça et s'en alla, conscient qu'elle réfléchissait et qu'elle avait besoin de temps.

Une fois de retour chez lui, il alla voir Michaëla pour la rassurer et lui expliquer ce que Loren avait fait pour eux, après quoi, elle s'endormit de nouveau.

Et il la regarda avec amour, en espérant que cela allait s'arranger entre elle et sa mère.

Le train emmenant le docteur Bernard arriva enfin en ville. Sully était retourné en ville pour le chercher.

La rencontre s'était faite après que Sully ait rassuré Michaëla à la maison et qu'elle se soit endormie. Ils se dirigèrent immédiatement vers la maison.

Ils entrèrent ensemble dans la chambre où était Michaëla, en pleurs. Sully se dirigea vers elle pour la prendre dans ses bras. Elle avait du se réveiller dans ce laps de temps et s'était mis à sangloter.

« Expliquez-moi ce qui s'est passé ? »

« Elle a eu un accident. Un tronc d'arbre au milieu de la route, alors qu'elle conduisait le chariot, les chevaux se sont ébroués et elle est tombée au sol. »

« Vous avez des douleurs au ventre ? »

« J'en ai eu hier mais plus aujourd'hui ! »

« Vous avez une belle bosse à la tête. »

Il examina ses yeux et ne vit aucun signe de commotion, puis il prit son stéthoscope et le posa sur son ventre un peu arrondi.

« Le coeur de votre bébé est fort, je ne pense pas que vous allez le perdre. Je vais quand même procéder à un examen complémentaire, si vous voulez bien sortir et me laisser seule avec elle. »

Sully acquiesça immédiatement et alla attendre dans le couloir. L'examen fût assez rapide et le Docteur rouvrit la porte avec un sourire rassurant.

« Tout va bien. Il lui faut juste du repos et du calme. »

« Merci, docteur, dit Sully. Je vais demander à Matthew de vous ramener en ville. »

Sully descendit et vit que Matthew était déjà prêt à raccompagner le docteur, qui allait remplacer Michaëla quelques jours.

Sully remonta et rentra dans la chambre pour aller rassurer Michaëla.

« Tout va bien, Michaëla. Le bébé va bien et toi aussi. Tu dois te reposer. »

« Je sais et je ferai le nécessaire. Je sais qu'il est très compétent et saura s'occuper de mes patients. Et ma mère, tu ne m'as pas tout dit ? »

« Loren et moi lui avons parlé tour à tour. J'espère qu'elle réalisera que nous ne sommes pas à Boston ! »

Quelques jours plus tard, Michaëla avait pu reprendre son travail mais tout de même avec modération. C'est ce qu'elle fit et elle croisa sa mère autant de fois qu'elle allait à la clinique.

Elles avaient, bien entendu, parler, mais jusque-là, elles n'avaient pas abordé le sujet délicat. Ce jour-là, Michaëla avait plus que tout envie d'être avec son mari.

Elle avait envie de faire l'amour avec lui et de le retrouver. Il avait été déconseillé pour elle et le bébé d'avoir des rapports intimes avec Sully.

Aujourd'hui, elle savait que c'était à nouveau possible et elle attendait avec impatience qu'il vienne la rejoindre à la clinique.

Il était trois heures de l'après-midi et il allait arriver. Elle le vit arriver dans la rue et attendit qu'il ouvre la porte, puis se jeta dans ses bras.

« Dis donc, quel accueil ! »

« Tu m'as manqué ! »

« Depuis ce matin ? »

« Oui, aussi ridicule que ça puisse paraître, tu m'as manqué mais il y a autre chose qui me manque si tu vois de quoi je veux parler ! »

« Non, pas du tout », dit-il faussement étonné.

« Tu vois très bien de quoi je veux parler ! »

« On reparlera de ça quand nous rentrerons à la maison. Ta mère est là ? Est-ce que ça s'est bien passé avec elle ? »

« Elle est là mais je m'en fiche. Je n'ai pas envie d'attendre d'être à la maison, Sully, j'ai envie de toi. J'ai vu le docteur Bernard, il m'a dit qu'on pouvait reprendre nos activités normales. »

« Michaëla, pas ici, pas avec ta mère qui peut nous entendre ! Nous ne serons pas tranquilles, nous aurons toujours peur qu'elle arrive quand il ne faut pas. »

« Je m'en fiche de ma mère. Puisqu'elle ne peut pas comprendre ce que je ressens pour toi même après l'intervention de Loren en ma faveur, en notre faveur, je veux lui faire comprendre autrement. »

« Il faut peut-être lui laisser le temps d'avaler ce que Loren lui a dit ! »

Michaëla se rapprocha encore plus de lui, et se colla contre son corps pour bien lui faire voir ce qu'elle voulait. Il avait de plus en plus de mal à résister.

« Tu viens ? » demanda-t-elle.

« Où ? »

« A l'étage. »

« Michaëla ?! Ta mère est là. Nous ne pouvons pas ! »

« Chut ! »

Elle l'emmena à l'étage et s'enferma avec lui dans une chambre.

« Elle ne risque pas de rentrer, tu vois, j'ai cloué ! »

Il ne pouvait plus résister et commença à la déshabiller lentement, nourrissant davantage leur excitation. Il défit sa chemise et la lui enleva puis fit de même avec son pantalon. Ils s'allongèrent sur le lit et s'embrassèrent avant de s'unir.

Dans sa chambre, Elizabeth commença à entendre des bruits de gémissements de plaisir et sortit pour aller rejoindre sa fille.

« Michaëla ? »

Alors qu'il était en plein dans ses vas et viens pour chercher son plaisir, Sully entendit la voix de sa belle-mère.

« Oh, non, ta mère ! »

Il allait se retirer d'elle mais Michaëla se serra encore plus contre lui, lui arrachant un cri de plaisir et elle cria à son tour.

Elizabeth, de son côté, entendit les cris de Michaëla. « Oh, Sully ! Oh oui ! Oh c'est bon ! » et Sully qui répondait en chuchotant « Michaëla ! ».

La mère de la jeune femme fut encore choquée par l'attitude de sa fille qui semblait apprécier leur acte d'amour. Puis, tout d'un coup, les cris cessèrent.

Dans la chambre, Sully se coucha près de sa femme après la venue soudaine de leur libération et regretta.

« Nous n'aurions pas dû ! »

« Oh, si ! C'était tellement bon ! »

« Michaëla ? » demanda Elizabeth à travers la porte.

Michaëla se demandait si elle devait répondre ou non mais se décida tout de même à répondre.

« Oui, mère ? »

« Je peux te parler ? »

« Entrez, Mère ! »

Sully voulait s'en aller pour les laisser seules mais Michaëla le serra par la main. Ils étaient encore nus mais Michaëla se couvrit pour se cacher et Sully fit de même.

« Michaëla, ton comportement avec cet homme dépasse les bornes ! »

« Cet homme est mon mari ! »

« Vous devriez être plus discrets quand ... »

« Quand nous faisons l'amour, c'est ça ? Ne vous inquiétez pas, les enfants ne nous ont jamais entendu. Et puis, vous savez nous ne sommes pas à Boston ! »

« Mais quand même, Michaëla, c'est inconvenant pour une femme de ton âge ! »

« Quoi ? Apprécier les baisers de mon mari, apprécier de faire l'amour avec lui ? Je ne le ressens pas comme vous ! Comme un devoir ! »

« Michaëla ! »

« Elizabeth, ne voyez pas notre conduite d'aujourd'hui comme habituelle, c'était exceptionnel ! »

« Sully ne voulait pas que ça se passe ici, j'ai insisté, Mère. »

Elizabeth était choquée de l'attitude de sa fille et ne savait pas quoi répondre. Elle se rappela ce que lui avait dit Loren, de ne pas rejeter sa fille parce qu'elle le regretterait un jour.

Elle devait faire un effort pour garder le contact avec sa plus jeune fille et avoir un jour la chance de connaître ses petits enfants.

Elle ferma la porte et les laissa pour l'instant.

« Je ne sais pas si elle comprendra. »

« Comme je l'ai dit, Michaëla, laisse-lui le temps et on verra ! »

Après leur moment d'amour, Michaëla et Sully étaient rentrés à la maison sans Elizabeth et Michaëla était triste de voir qu'elle n'acceptait toujours pas sa façon de vivre à Colorado Springs.

Elizabeth, de son côté, réfléchissait beaucoup sur les mots de Loren et se dit qu'il avait raison et qu'elle ne pouvait pas rejeter sa fille et que même si elle n'accepterait jamais la différence entre la vie de sa fille et la sienne.

Elle devait faire la paix avec Michaëla et allait rentrer chez elle pour se reposer un peu, elle voulait revenir pour la naissance de son petit-enfant.

Elle décida de demander à quelqu'un de l'emmener chez Sully. Justement, Matthew passait par là et elle l'appela pour qu'il l'accompagne.

« Tu crois qu'elle va nous pardonner, demanda Michaëla. Nous n'avons pas vraiment fait attention hier. »

« Mais oui, et je te rappelle que c'est toi qui a insisté. »

« Je sais, Sully ! »

Ils étaient en train de déjeuner tous les deux, après que les enfants soient partis à l'école. Tout était calme dans la maison jusqu'à ce qu'ils entendent le chariot arriver.

« Qui cela peut-il bien être ? »

« Je ne sais pas, Michaëla. Ne bouge pas, j'y vais ! »

Il ouvrit la porte pour voir Elizabeth descendre et se diriger vers lui. Matthew était reparti immédiatement.

« Entrez », lui dit-il simplement.

« Mère ? » s'étonna Michaëla.

« Bonjour, ma chérie. Tu es surprise, n'est-ce pas ? Je voulais te parler et tout d'abord m'excuser de mon comportement vis à vis de toi. »

« Vous voulez que je vous laisse seule ? » demanda Sully.

« Non, restez. Cela vous concerne aussi. Je n'admettrait pas ta façon de vivre mais je suis prête à accepter le fait que tu vives ici et pas à Boston. Tu aimes ton mari, je le sais aussi. Vous devriez quand même essayer d'être un peu plus discrets. Non … ne dites rien, dit-elle en voyant Sully ouvrir la bouche. Je sais ce que vous pensez. »

« … vous pensez que je n'ai pas à me mêler de ce qui ne me regarde pas et vous auriez sans doute raison. Aussi, si aujourd'hui, je suis là, c'est pour que nous soyons ensemble et que nous fassions la paix. D'accord ? Je m'en vais demain. »

« Déjà ? », s'exclama Michaëla.

« J'ai des choses à faire, Michaëla et puis je reviendrai peut-être avec tes sœurs pour la naissance de ton bébé, si vous êtes d'accord. »

« Bien sûr, vous serez la bienvenue. »

« Bien. »

La conversation s'orienta plus vers le bébé de Michaëla et de Sully et apaisa les tensions entre la mère et la fille.

Le lendemain, Michaëla et Sully dirent au revoir à Madame Quinn, non sans un peu de soulagement et d'espoir.

Ils savaient tous les deux qu'elle n'accepterait peut-être jamais leur façon de se prouver leur amour mais ils devaient faire une trève pour garder le contact.

La prochaine fois qu'elle viendrait, ils feraient attention à leurs faits et gestes. Mais en attendant, ils étaient heureux parce qu'ils avaient tout une famille pleine d'amour, des amis compréhensifs, un avenir prometteur et le meilleur des cadeaux offerts à un couple marié : un bébé.

Un bébé, une promesse d'avenir, quelqu'un dont ils pourraient être fiers et qui se souviendra de ses parents.

Un garçon ou une fille qui suivrait peut-être les traces de ses parents en défendant, ils l'espéraient le peuple Cheyenne et en soignant les blessures en étant peut-être médecin. Quelqu'un qui défendrait peut-être son point de vue et essayerait de convaincre les autres de faire comme lui.

Alors, peut-être un jour, un gouvernement ici ou ailleurs n'éradiquerait plus les indiens et les prendraient vraiment comme des humains.

Parce que tous les hommes naissent libres et égaux en droits. Et pour Michaëla et Sully alors ce serait le cas de dire « nous ne sommes pas à Boston ! » mais à Colorado Springs car les vies sont différentes dans ces deux villes.

FIN