Chapitre 5 : David

J'avais l'impression de devoir me battre pour sauver mon amour.
Et David m'assurait qu'il ferait tout pour que je me réconcilie avec ma famille.
Je le croyais sur paroles !
Puis, est venue la nuit de noces, et le moment où nous avons fait l'amour pour la première fois.
Il n'a pas été tendre, n'écoutant rien de mes craintes et de mes douleurs. Je lui avais pourtant dit qu'il s'agissait de ma toute première fois. Tout ce qu'il a su me répondre était qu'il était normal que j'ai mal, car cela prouvait ma virginité.
Je m'en suis sentie honteuse, et David a commencé à me montre son autre facette.
Je n'avais pas remarqué ce côté violent et tyrannique avant. J'ai accepté de me soumettre à ses exigences et à ses désirs.
Je me suis faite par obligation à cette nouvelle vie, car je ne pouvais pas revenir en arrière. Je continuais à voir ma famille et j'ai eu une conversation avec mon père, qui voulait m'aider à divorcer.
Mon père avait de très bonnes relations, je savais que cela marcherait.
Mais,un soir que je m'étais, une fois de plus, réfugiée chez mes parents, mon père a fait une hémorragie cérébrale et il est mort.
L'avocat qu'il avait réussi à contacter m'a lâchement laissée tomber. Il m'a dit que je devais rester mariée à David. Je devais attendre d'avoir une preuve véritable de sa violence mais elle était dissimulée.
Quand il voulait me punir, tout ce qu'il faisait était de me mettre sous une douche froide. Je ne pouvais pas le prouver, comme le fait qu'il me forçait à faire l'amour.
J'ai subi cela pendant six longs mois, et j'ai découvert que je ne lui suffisais pas. En plus de cela, il allait voir des prostituées avec qui il utilisait toujours des préservatifs, ce qui n'a jamais été le cas avec moi !

Un jour, j'ai quitté à nouveau le domicile conjugal et il a menacé ma mère et ma sœur.
Il voulait mettre le feu à leurs maisons si je ne revenais pas auprès de lui. J'avais trop peur qu'il ne mette sa menace à exécution, alors je suis retournée auprès de lui.
Il a continué à m'intimider et, un jour, il a été trop loin.
J'étais rentrée un peu plus tard à la maison que d'habitude car j'avais été prise dans un embouteillage.
Cela a été un prétexte suffisant pour me faire une scène épouvantable. Il m'a attrapé par les cheveux et m'a secouée avant de me gifler.
Il avait laissé des marques en s'acharnant sur moi.
Il m'a laissée dans notre maison et j'ai pu faire appel à la police en me relevant péniblement.
Les policiers ont enregistré ma plainte et m'ont aidée à engager une procédure de divorce, qui a été prononcé à ses torts. Je me suis sentie revivre.
David a été mis en examen pour coups et blessures sur moi.
Mais ma réputation en a pris un sérieux coup.
Certains me disaient que j'avais bien cherché ce qui m'était arrivée. Et David en est venu à porter plainte contre moi pour dénonciation calomnieuse.
J'avais réussi à avoir le soutien de ma mère. Et pourtant, quand elle a appris qu'il avait réussi à gagner son procès. Elle m'a laissée tomber !
Je ne sais pas comment il a réussi à effacer les preuves qu'il m'avait battue mais il a réussi.
Il a continué à me harceler et à me poursuivre et je n'avais plus personne vers qui me tourner.
Je me suis réfugiée chez Rebecca qui ne m'a jamais tourné le dos.

Il a réussi à me faire virer de là où j'étais employée et je n'avais plus de travail.
Rebecca me soutenait.
Avec l'aide de son mari, qui était avocat, j'ai réussi à faire valoir mes droits.
David a été interné en hôpital psychiatrique.
J'étais tranquille. J'ai vécu en totale sécurité et soulagée comme ça pendant trois ans.
Les hommes que je rencontrai ne m'intéressaient pas.
J'ai passé les trois ans d'internement de David seule mais j'étais bien. J'avais réussi à retrouver un travail.
J'étais reconnue, réellement reconnue.
J'avais même réussi à regagner l'affection de ma mère.
Mais rien n'a jamais vraiment calmé David.
Quand il a pu sortir il y a deux mois, il a recommencé à me harceler sans cesse : j'ai fini par devenir dépressive et me suis faite licenciée de mon emploi.
Après m'être sortie de cette dépression, j'ai postulé à plusieurs postes vacants. Les employeurs prenaient la décision de me recevoir, mais après ils me téléphonaient pour me dire non.
Ça a été un véritable parcours du combattant. Je me remettais toujours en question en pensant que c'était de ma faute.
Mais j'ai découvert que je n'étais en rien responsable de ce qu'il m'arrivait. Un jour, j'ai osé poser la question à l'un de ceux qui avait bien voulu me rencontrer. Il m'a affirmé que ma mère lui avait conseillé de ne pas m'embaucher. Jusqu'à ce que j'arrive à Colorado Springs, j'ai toujours pensé que c'était à cause de ma mère, mais aujourd'hui, je suis convaincue qu'il s'agissait de David (il avait aux employeurs de faire croire que c'était maman).
Je me suis fâchée à ce sujet avec ma mère et ce n'était pas sa faute !