Chapitre 22 : Rebecca

En effet, de problèmes avec Rebecca, il n'y en aurait pas ! Dès qu'elle avait appris la grippe de sa sœur, elle était arrivée en ville.
Elle avait laissé Sully s'occuper de Michaëla mais elle l'avait déjà rencontré sans que sa cadette le sache.
Michaëla avait enfin pu sortir de l'hôpital après un peu plus d'une semaine, mais elle devait toujours se reposer.
Sully avait repris les travaux de construction et la future maison avançait bien avec l'aide de Matthew et de RobertE.
Rebecca était enfin venue rendre visite à sa sœur quelques jours après son retour chez elle.
Et Michaëla avait pu voir, avec un grand sourire, que Rebecca semblait approuver la présence de Sully à ses côtés.
De toute façon, Rebecca avait été la seule de ses sœurs à avoir toujours soutenue Michaëla au long de ses épreuves.
Pour le mariage, elle voulait aussi avoir un rôle important.
Marjorie ne souhaitait pas être une dame d'honneur comme son aînée, car elle pensait qu'avec son état, elle ne pourrait pas tenir debout tout au long de la cérémonie.
Rebecca avait vu que Marjorie était fatiguée et elle espérait que sa sœur pourrait tout de même assister au mariage de leur cadette.
Sully était au courant de l'état de fatigue de sa belle-sœur et en avait informé Nuage Dansant et Oiseau Blanc.
Cette dernière allait soigner Marjorie correctement.
Mais Sully avait dû tenir Michaëla informée de la situation.
Elle avait semblé rassurer par le fait qu'Oiseau Blanc allait s'en occuper personnellement.
Et voilà que Rebecca était venue ce jour-là, afin de rassurer Michaëla sur l'état de leur sœur.

Oiseau Blanc avait fait en sorte que Marjorie arrête de s'angoisser, et du coup, elle se sentait mieux.
Michaëla en était soulagée.
Elle, plus que quiconque, savait que sa sœur avait ressenti.
Marjorie était tellement heureuse d'attendre cet enfant, mais son passé aurait pu l'empêcher d'en avoir.
Alors, dès la moindre petite douleur ou le moindre petit problème, elle s'angoissait.
Daniel seul n'avait pas réussi à la rassurer.
Pour lui, l'important était que Marjorie se sente mieux, et s'il fallait l'intervention de quelqu'un d'autre, il l'acceptait.
Rebecca avait découvert que les hommes qui aimaient ses sœurs étaient ceux qu'elle avait toujours espéré qu'elles rencontrent.
Maintenant, elle était en pleine discussion avec Michaëla, en congé maladie d'une semaine.
« C'est Sully qui t'a prévenue, alors ? »
« Oui. Il sait à quel point il était important pour moi de voir que tu allais bien. Je pense que ma mère le lui a dit aussi. »
« Elle a beaucoup changé depuis son arrivée à Colorado Springs. »
« Tu sais, Michaëla, elle a toujours cherché à savoir ce que chacune de ses filles devenaient. Même quand David t'a forcée à couper les ponts, elle essayait de savoir si tu allais bien ou non. »
« Je sais qu'elle ne m'a jamais mis des bâtons dans les roues. »
« J'imagine que vous avez pu avoir une explication toutes les deux depuis qu'elle est ici. Mais je voulais te le confirmer. »
« Sully m'avait dit d'écouter maman avant de la juger, qu'il ne fallait pas que je la repousse. Grâce à lui, maman et moi avons eu une conversation sincère toutes les deux. »
« Michaëla, il t'aime. Il serait capable de tout pour toi. Ne le laisse pas partir. Tu as besoin de lui. »
« Oui, je le sais …

… Et je n'ai pas l'intention de le laisser partir. Je veux toujours me marier avec lui. »
Michaëla avait aussi envie d'ajouter qu'elle voulait faire l'amour avec Sully, mais elle ne pouvait pas le dire à sa sœur.
Justement, le jeune homme arrivait à l'appartement à ce moment-là, et il avait attendu, par hasard, la conversation entre Michaëla et sa sœur.
La plus jeune semblait vraiment vouloir dire quelque chose de plus.
Rebecca, de son côté, avait entendu des pas dans l'escalier et elle hésitait donc à répondre à sa sœur.
« Fais ce que tu as envie de faire et ne te laisse pas emporter par tes souvenirs douloureux. »
Sully entra dans l'appartement et fit la bise à sa belle-sœur avant d'embrasser sa future femme.
Puis, il s'assit à côté de Michaëla, et devina qu'une gêne s'était installée entre elle et sa sœur à son arrivée.
« Je ne vous dérange pas ? » Ne put-il s'empêcher de demander.
« Vous êtes ici chez vous, Sully. Je suis venue voir Michaëla, j'espère que cela ne vous dérange pas. »
« Pas le moins du monde, Rebecca. Vous êtes la bienvenue, surtout pour tenir compagnie à votre sœur qui voudrait déjà retourner travailler. »
« Je la reconnais bien là ! »
« Arrêtez de parler de moi comme si je n'étais pas là ! Je vais mieux aujourd'hui ! »
« Il ne faut tout de même pas que tu te fatigues trop vite. »
« Sully ... » Commença Michaëla.
Rebecca partit pas longtemps après l'arrivée en leur assurant bien que son départ n'était pas dû au retour de Sully, mais parce qu'elle devait rejoindre Robert, son mari, qui arrivait aujourd'hui.

Michaëla s'en voulut d'avoir réagi comme ça avec Sully, elle savait bien qu'elle avait besoin de repos !
Mais elle était bien décidée à lui prouver qu'elle allait bien mieux.
Sully la prit dans ses bras et l'embrassa passionnément et le désir s'empara de Michaëla.
En se sentant entraîné par sa fiancée, Sully résista et se releva brusquement.
« Nous n'avons pas besoin de faire l'amour ici et maintenant. »
« Sully, j'aimerai que nous le fassions, que tu me fasse découvrir le véritable amour. »
« Non, je veux attendre notre mariage. »
« C'est ce que je voulais aussi, Sully. Mais l'attente est très longue. »
Sully voulait prendre les choses lentement et aller au rythme de Michaëla.
Comment pouvait-il lui faire comprendre qu'il était important pour lui qu'elle prenne son temps ?
Comment lui dire qu'il voulait qu'elle éprouve du plaisir lors de leur première fois ?
La forcer n'était pas dans sa nature et il imaginait qu'elle avait été habituée à devoir se soumettre au désir de David plutôt que d'en éprouver elle-même.
Il devait lui montrer que faire l'amour était quelque chose qu'ils devaient partager tous les deux.
Ce n'était pas à lui de décider du moment ! Ils devaient décider tous les deux de leurs pleins gré.
Ils devaient choisir ensemble.
« L'expérience que tu as connu avec David n'est pas celle que tu es sensée vivre toute ta vie. »
« Je le sais. Je voudrai que tu me l'apprennes. »
« J'ai l'impression que tu me proposes ça parce que tu penses que tu me le dois. »
« Non, ce n'est pas ça ! »