Chapitre 44 : Ensemble

Le trajet du retour s'était passé dans le silence le plus complet. Michaëla et Sully ne s'étaient pas lâchés du regard une seule seconde.
Tout était idéal. Même s'il lui faudrait témoigner dès le lendemain, Michaëla allait bien.
Il y avait toujours les enfants dont il fallait s'inquiéter, mais elle avait confiance en Matthew. Il les ramènerait.
Elle était tellement fatiguée que l'inquiétude ne la gagnait pas tant que cela. Sully faisait aussi tout pour la tranquilliser. Il se promettait de prendre soin d'elle et pour la faire s'endormir.
Mais aucun d'eux n'avait prévu qu'un comité d'accueil serait là pour les accueillir.
Sully avait tout juste eu le temps d'envoyer un SMS à Élisabeth pour la prévenir.
Il lui avait promis de le faire, il l'avait fait !
Mais elle avait pris les devants pour prévenir tous leurs amis.
Certains avaient décidé de les laisser tranquilles.
Mais Dorothy et Nuage Dansant n'avaient pas pu résister à venir voir dans quel état était la jeune femme.
Sully était bien gêné de se retrouver devant toutes ces personnes.
Michaëla n'était pas en état de recevoir des personnes et de répondre aux questions de ses amis.
Nuage Dansant avait compris au regard que lui lançait son frère en descendant de la voiture, que Michaëla était fatiguée.
Il avait juste besoin de se rassurer lui-même.
Il se sentait coupable de ce qu'il s'était passé.

Mais Sully ne lui en voulait pas, le Cheyenne pouvait le lire dans son regard.
Élisabeth prit sa fille dans ses bras.
Mais Michaëla était vraiment trop épuisée pour répondre à son étreinte. Élisabeth lança un regard vers Sully pour se rassurer.
Sa fille était tellement mal en point qu'elle avait besoin de savoir ce qu'il se passait.
Elle décida de lui parler cinq secondes après s'être assurée que Dorothy prenait soin de Michaëla.
« Ma fille va bien, Sully ? »
« Aussi bien que possible ! »
« Ce n'est pas une réponse, Sully. »
« Élisabeth, je prendrai soin de Michaëla, ne vous inquiétez pas ! »
« Je n'en doute pas. Mais cela ne me dit pas la vérité. »
« Que voulez-vous que je vous dise , vous voyez dans quel état elle est ?! »
« Ne me parlez pas comme ça ! Je sais qu'elle doit être bouleversée. »
« Elle a besoin de se reposer. Elle s'en veut car Ethan s'est servi d'elle pour récupérer les enfants. Elle ne pouvait pas faire autrement. »
« Mais vous ne lui en voulez pas, n'est-ce pas ? »
« Non. Vous le savez bien. Mais je ne sais pas comment le lui faire comprendre. »
« Elle le sait. Mais elle est trop fatiguée pour s'en rendre compte. Allez la rejoindre. Elle a besoin de vous. Je viendrai vous voir demain. »
« Merci. »
Élisabeth embrassa son gendre sur la joue, puis elle alla embrasser sa fille et elle s'éclipsa.
Dorothy eut tôt fait de l'imiter.

Il avait compris avant même qu'elle ne lui dise qu'elle voulait se laver.
Il l'aida à se déshabiller.
Il fit couler l'eau, puis la mit dans le bain.
Il comprit à son regard que cela lui faisait du bien et qu'elle le remerciait silencieusement pour les soins qu'il lui donnait. Il ne put tout de même pas résister à l'embrasser sur les joues.
Il avait autant besoin qu'elle d'être ensemble.
Alors, quand elle se sentit mieux, il l'aida à se sécher et à mettre des habits propres.
Puis, il l'attira à elle pour un long baiser langoureux. Elle avait besoin de savoir où Matthew en était avec les enfants.
Mais elle n'osait pas poser la question à Sully.
Il pouvait lire son inquiétude dans son regard.
Il n'y avait aucun moyen de la tranquilliser.
Il devait attendre que Matthew leur envoie un SMS, malgré leur plan.
Il ne pouvait pas prendre les devants. S'il l'appelait ou lui envoyer un SMS trop tôt, cela pourrait peut-être mettre Colleen et Brian en danger.
Il décida d'entamer une discussion plus que nécessaire.
« Michaëla ? Comment tu te sens ? »
« Bien. »
La réponse ne lui suffisait pas. Il devait en savoir plus.
« Qu'as-tu fait pendant tout le temps où tu essayais d'allumer ce GSM ? »
« Que voulais-tu que je fasse ? J'étais enfermée et je ne pouvais pas sortir. Je tentais de trouver un moyen de t'appeler que tu saches où je suis. »
« Et j'attendais un signe de ta part. J'étais pendu au téléphone en attendant un signe de ta part. Nous ne savions pas où te chercher. »
« Même maman n'en avait aucune idée. Je crois qu'Ethan savait où me cacher. Il avait tout prévu. »