Chapitre 1 : Une femme seule

Une femme habillée simplement habillée d'un pantalon et d'un pull se promenait dans les rues de Colorado Springs.
Seule, elle l'était depuis longtemps. Abandonnée par sa mère, après sa séparation d'avec David, elle était partie de Boston pour trouver une vie meilleure.
Elle ne connaissait rien ni personne dans cette ville et se sentait comme une inconnue parmi la foule qui la regardait avec ce qu'il lui semblait être un regard assassin.
Elle devait rencontrer un certain Docteur Cassidy pour un poste de chef chirurgien à l'hôpital de Colorado Springs.
Elle l'avait eu au téléphone ce matin. Il avait eu l'audace de lui rappeler son rendez-vous avec lui, tout en insistant sur le fait qu'il comptait vraiment sur elle.
Ce docteur ne semblait pas apprécier les femmes médecins, mais elle n'avait pas le choix, elle devait accepter ce travail, car elle avait terriblement besoin d'argent.
Après cela, il lui faudrait en plus trouver un endroit où se loger. Étant donné qu'elle ne connaissait pas la ville, elle ne savait pas comment elle allait pouvoir se débrouiller.
Encore une fois, elle n'avait pas le choix !
Elle entra et se présenta à la secrétaire.
« Madame Quinn, allez-y, Monsieur Cassidy vous attend. »
Elle suivit la secrétaire et entra.
« Ah, Madame Quinn, je ne voulais pas vous annoncer cela par téléphone, mais j'ai le regret de vous annoncer que votre candidature a été rejetée. Je ne remets aucunement vos qualités en question, seulement le poste a été donnée à la première personne que j'ai reçue. »
Michaëla Quinn préféra ne pas lui répondre car elle savait que, si elle le faisait, elle allait lui dire quelque chose de désagréable.

Encore une réponse négative faite au dernier moment. A chaque fois, pourtant, au téléphone, les employeurs semblaient heureux de pouvoir la rencontrer et quand elle les rencontrait, elle recevait des réponses négatives.
Sa mère avait de tels appuis que c'était sûr que c'était elle qui lui mettait des bâtons dans les roues !
Elle n'arriverait pas à trouver un travail et à s'installer en quelque part, sans que sa mère n'intervienne. Elle était fichue !
Sur qui pouvait-elle compter ? A qui pouvait-elle demander un hébergement provisoire ?
Une idée germa dans son esprit. A quoi servait sa vie ? Elle était seule, sans mari, sans enfants, à 35 ans.
Sa mère ne l'aimait pas et ne l'avait jamais aimée ! Ses sœurs s'étaient toutes cachées derrière leur mère, sauf Rebecca et Marjorie.
Rebecca aurait été capable de la recueillir sans l'accord de sa mère mais elle était restée à Boston.
Marjorie, elle avait vécu les mêmes choses que Michaëla, et elle avait disparu, personne ne savait où ?
Donc, dans cette ville, elle n'avait personne sur qui compter !
Complètement anéantie, elle se dirigea sans savoir où exactement. Elle marchait tout simplement comme un zombi.
Elle croisa un homme à l'allure différente, aux cheveux blonds, habillé simplement et aux yeux bleus envoûtants, auquel elle ne prêta pas attention.
Pourtant, cet homme avait compris qu'elle n'allait pas bien, et, en un geste, il fit demi-tour et la suivit par la surveiller.
Il avait comme un sixième sens qui lui disait que cette femme allait essayer d'en finir avec la vie. Elle avait les épaules voûtées et il put voir clairement les larmes se détacher de ses yeux.
Ses pas la menèrent vers une rivière, proche d'une résidence thermale.

Elle avait trouvé ce qu'elle voulait. Elle allait se noyer dans cette rivière et personne ne la regretterait.
Elle s'y glissa toute habillée, s'enfonçant pas à pas dans l'eau jusqu'à se laisser émerger. La mort serait rapide.
Pas un regret ne l'assaillait, elle devait en finir avec la vie !
L'homme plongea à ce moment-là pour la sauver.
Il n'avait pas penser une seconde qu'elle serait capable d'aller jusqu'au bout.
Et pourtant, c'est ce qu'elle avait fait en se jetant dans l'eau.
Heureusement, il était bon nageur et eut vite fait de l'emmener à nouveau sur la Terre ferme.
Il dut lui faire du bouche à bouche pour la faire revenir à elle vite fait, complètement fasciné par sa beauté. Aucune femme ne l'avait jamais autant fasciné.
Elle ouvrit les yeux sur lui et fut déçue d'être toujours en vie. Pourquoi l'avait-il sauvée ? Tout aurait pourtant été tellement plus simple !
« Laissez-moi seule ! »
« Ah non, c'est hors de question. Je suis responsable de vous. »
« Et moi, je vous dis que vous pouvez partir ! »
« Pour que vous essayiez à nouveau de mettre fin à votre vie. Je peux comprendre que vous soyez malheureuse, mais rien ne vous oblige à vous suicider. Vous êtes jeune et belle. Vous avez toute la vie devant vous. »
« Vous ne savez qui je suis, ni pourquoi j'ai voulu faire cela et je ne vous connais pas, alors partez ! »
« Vous n'obtiendrez rien de moi en vous mettant en colère et vous pouvez profiter du fait que je sois un inconnu pour vous pour me parler. Tout restera entre nous. Tous ceux qui me connaissent vous diront que je suis pas du genre à colporter quoi que ce soit ! »

Cet homme était tellement plus attentionné que David avait pu l'être en son temps. Et dire que son cher et tendre ex-mari, comme l'aurait dit Élisabeth Quinn, n'avait même pas voulu … Que n'avait-il pas voulu d'ailleurs ?!
Cet homme passait son temps à boire et à coucher avec des filles de joie et il aurait fallu qu'elle reste coincée à un type comme celui-ci. Non et non ! C'était impossible.
Elle ne parla pas de cela à l'homme qui l'avait sauvée mais de son arrivée à Colorado Springs.
« Je ne connais personne ici et je pensais pouvoir occuper le poste de médecin en chirurgie à l'hôpital mais ma mère a tout gâché encore une fois. »
« Votre mère ne vous soutient pas dans vos projets ? »
« Non. Elle voulait surtout que je fasse ce qu'elle voulait. Vous rendez-vous compte que c'est la dix-septième fois qu'elle me fait cela ? »
« Je vous plains sincèrement. Mais je peux peut-être vous aider ? »
« M'aider ? Mais je ne sais même pas qui vous êtes et vous ne savez pas qui je suis. »
« Qui je suis, c'est facile. Je m'appelle Byron Sully, et je suis menuisier. Je connais un médecin très réputé qui utilise les techniques indiennes, et qui est mon meilleur ami. Ses parents lui ont donné un prénom de baptême dont je ne me rappelle même plus car il tient à ce qu'on l'appelle Nuage Dansant. Il m'a avoué qu'il recherchait un médecin ayant des connaissances en médecine basique afin d'allier la sienne avec ce docteur. »
« Qui vous dire que je pourrai l'intéresser ? »
« Parce que vous avez un appui de taille en ma présence. Il m'arrive de monter des meubles chez lui. Et vous, comment vous appelez-vous ? »
« Michaëla Quinn. »
« Alors, venez, Madame Quinn, je vais vous conduire jusqu'à lui et vous verrez que tout s'arrangera plus vite que vous le croyez. »
Sully savait que Michaëla avait encore d'autre secret dont elle ne lui parlerait pas immédiatement.