Chapitre 62 : Retour chez soi

Deux semaines plus tard, Michaëla put rentrer chez elle, sans toutefois avoir l'autorisation de reprendre ses activités professionnelles.
Sully l'avait laissé pendant quelques heures pour travailler mais il ne passait pas un jour sans qu'il aille la voir.
Tous les jours, elle lui avait demandé d'insister auprès d'Oiseau Blanc pour sortir plus vite. Après tout, elle pouvait très bien se reposer à la maison.
Mais Sully ne l'avait pas écouté du tout, car il la connaissait trop bien, et qu'une fois à la maison, elle allait recommencer à bouger. Soulagé tout de même de son retour à la maison, il avait été la chercher à la clinique pour la ramener chez eux.
« Mon cœur, nous voici chez nous. » Murmura Michaëla à son bébé.
Elle le faisait de plus en plus, convaincue que le bébé pouvait entendre ce qu'elle lui disait. Sully avait du mal à y croire, mais il se prêtait volontiers à ce jeu si attendrissant, car cela faisait naître un sourire sur le visage de son épouse.
Il escorta son épouse dans la maison car elle avait insisté pour marcher. Cela lui manquait et il savait par avance qu'il allait falloir la freiner pour qu'elle ne se fatigue pas trop.
Après avoir mis sa voiture au garage, il alla la rejoindre. Il la trouva assise sur leur canapé en train de téléphoner.
Et voilà, elle recommençait.
« J'aimerai que tu viennes, disait-elle, ça fait longtemps qu'on s'est pas vu … Tu réfléchis et tu me donnes la date de ton arrivée ... »
Sully fut satisfait cette dernière phrase.

Quelle que soit la personne qu'elle avait contacté, elle n'avait pas eu gain de cause et il en était heureux.
« Qui as-tu appelé ? »
« Rebecca pour savoir quand j'allais la revoir mais elle ne veut pas venir dans les prochains jours. J'aimerai bien la revoir. »
« Quand tu seras totalement remise, nous pourrons aller la voir. »
« Mais pas demain, n'est-ce pas ? »
« En effet. Oiseau Blanc a bien insisté sur le fait que tu venais continuer à te reposer. »
« Je vais devenir énorme à mesure de ne rien faire. »
« Il faut bien que notre fille se nourrisse ! »
« Mon mari veut que je devienne aussi grosse qu'un éléphant. »
« Non ! Je veux juste que tu ne sois pas avec que la peau sur les os et que notre bébé soit bien potelée. »
Et voilà qu'il recommençait lui aussi. Il lui avait dit tous les jours de se nourrir pour leur fille.
Elle avait attendu tous les jours sa visite avec impatience pour profiter de son amour et bien sûr, ils avaient su partagé des moments de tendresse, mais Sully repartait toujours avant le soir la plupart du temps, pour aller s'occuper des enfants.
Elle avait une envie folle de retrouver sa tendresse mais dans un autre sens.
Il n'avait jamais eu l'occasion et n'avait jamais tenté de faire l'amour tous les deux. Non pas qu'il n'en éprouvait pas l'envie mais l'acte sexuel était trop dangereux pour elle.
Mais Oiseau Blanc lui avait donné carte blanche pour reprendre ses activités et elle allait y remédier.
Sully allait-il succomber à ses charmes ? Il ne semblait pas d'humeur coquine. 
Elle avait mangé avec assez d'appétit, puis elle l'avait regardé silencieusement faire la vaisselle.
Elle ne pouvait pas lui en vouloir de prendre soin d'elle alors qu'il souhaitait le faire. Elle ne savait pas trop comment agir pour le retrouver dans tous les sens du terme.
Sully avait su lire son désir dans ses yeux mais il ne faisait rien pour l'inciter à y donner suite.
Il semblait plutôt vouloir qu'elle se repose. La maison était dans un état impeccable et Michaëla devinait là le travail de Colleen, qui avait voulu qu'elle retrouve un endroit propre.
Sully n'avait pas réussi à faire comprendre à la jeune fille qu'il pouvait s'en occuper lui-même. Colleen avait même préparé le repas des amoureux.
Bien sûr, aucun des deux enfants n'étaient présents à la maison pour le retour des parents car il y avait école et Sully avait reporté ses chantiers pour pouvoir prendre soin de sa femme.
Michaëla s'éclipsa pour aller prendre un bain, en ayant soudain une idée pour arriver à ses fins.
Sully le lui avait fait couler et elle s'y glissa avec plaisir, prenant bien soin de prendre tout son temps pour qu'il vienne l'y rejoindre.
Encore une fois, elle ne réussit pas à l'attirer vers elle et pourtant elle passa bien un long quart d'heure dans le bain.
Son mari réussissait à défaire tous ses plans de séduction mais il ne savait pas de quoi elle était capable.
Alors qu'elle sortait, elle l'appela.
« Sully ? Tu peux venir, s'il te plaît ? »
Sully arriva assez vite auprès d'elle et elle lui sourit.
« Que se passe-t-il ? »
« Rien. Je voulais juste voir si tu es encore là et si tu pouvais m'aider à sécher mes cheveux. »
Pouvait-il refuser cela alors qu'il adorait ses cheveux.
Délibérément, comme pour le titiller, elle enleva le peignoir qu'elle allait mis et se retrouva nue devant lui.
Bien sûr, Sully sentit la sensation physique que cela lui faisait de voir sa femme nue devant lui mais il prit tout de même le sèche-cheveux et sécha la chevelure de son épouse.
Puis, il prit sa brosse et défit tendrement les nœuds. Il la tourna ensuite vers lui.
Il posa son doigt sur son front et lui demanda.
« Qu'avais-tu en tête ? »
« Retrouver son mari. Il me manque. »
« Ce n'est pas raisonnable. Tu dois retrouver tes forces. »
« Tes forces à toi semblent être diminuées.
Et sans plus de discours, elle défit les boutons de sa chemise et titilla ses seins d'homme.
« Je devrais te résister », dit Sully en posant les mains sur ses fesses, « mais j'en suis incapable. »
« Ne me résistes surtout pas », lui répondit-elle en baissant son pantalon.
Les vêtements de Sully au sol, il la souleva dans ses bras pour la porter au lit.
« Tu es tellement belle. » Il dit cette phrase tout en la posant délicatement sur le lit et en déposant des baisers dans la vallée de ses seins. Elle posa ses mains dans ses cheveux en attirant sa tête vers la sienne pour l'embrasser.
Ils firent l'amour lentement et tendrement, retrouvant des gestes d'amour et en découvrant d'autres, après quoi, Sully se mit sur le côté et attira sa femme auprès de lui.
Elle avait retrouvé le sourire, se sachant encore capable de séduire son mari et de lui donner de l'amour. Tout cela lui avait tellement manqué !