Chapitre 30 : La décision d'une mère

« Mais ce n'est pas possible, Monsieur Cooper ... »
« Je m'en occupe comme je viens de le dire à Sully, même si j'ai oublié de lui dire que vous partiez plus longtemps. »
« Vous auriez pu me le dire, en effet. »
« Vous n'êtes pas content ? Je croyais que vous aimeriez la perspective de passer plus de temps seul avec Michaëla et je suis sûre qu'elle est d'accord. »
« Oui, mère, mais nous ne sommes pas sûrs de Monsieur Cooper et de ce qu'il peut faire en notre absence. »
« Michaëla, ne t'inquiète pas. Je m'occupe de tout. »
« Je l'espère, maman. »
Sully commençait à se demander si cette nouvelle décision de la part de la mère de Michaëla ne la contrariait pas.
Avant de dire au revoir aux enfants, il choisit de prendre Michaëla à part pour la rassurer.
Il avait peur que, s'il ne le faisait pas, elle ne voudrait pas partir en lune de miel.
« Qu'est-ce qui se passe ? » Demanda-t-il.
« Tu le sais très bien. »
« Je ne le sais pas, justement. Élisabeth vient de me dire que tous les habitants de la ville étaient prêts à nous aider. »
« C'est vrai ? »
« Oui. Apparemment, Loren a tout expliqué à ta mère. Elle a décidé de faire appel à tous nos amis. »
« Oui, mais elle ne nous avait pas encore dit que notre lune de miel serait prolongée d'une semaine. »
« Ça te contrarie tant que ça ! Parce que, si c'est le cas, on peut toujours ne passer qu'une semaine ensemble. »
« Ce n'est pas ce que je voulais dire. Bien sûr que je suis heureux de passer tout ce temps avec toi. »

« Oui, je la connais. Mais si Ethan a de mauvaises intentions, elle ne pourra pas le surveiller tout le temps. »
« Ne t'inquiète pas. »
Alors qu'ils continuaient de parler, Michaëla commença à se sentir mal et à avoir la tête qui tourne.
Elle voyait trouble et se demanda si Sully avait remarqué son malaise.
Il l'avait en effet remarqué et la conduisit immédiatement à une chaise assez à l'écart du regard des enfants.
Une fois qu'il se fut assuré qu'elle était assise et qu'elle reprenait un peu de couleurs, il s'agenouilla devant elle.
« Ça va ? »
« Oui, je crois. Dit-elle. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. »
« Tu t'inquiètes trop, je crois ! Et nous n'avons pas beaucoup mangé depuis hier. »
Il se sentait fautif d'avoir raté leur petit-déjeuner car, pour lui, c'était la seule raison qui faisait que Michaëla était malade.
La jeune femme se posait de nombreuses questions depuis quelques jours.
Mais elle n'osait pas en parler à Sully, car elle ne voulait pas le décevoir si jamais elle avait tort.
« Ça va mieux ? » Lui demanda-t-il au bout de quelques minutes.
« Oui. Nous pouvons rejoindre les enfants, je crois. »
« En effet, mais ensuite, je vais m'assurer que tu te reposes. »
« Comme tu voudras. » Lui dit-elle pour toute réponse.
Elle avait hâte d'être toute seule dans une salle de bain.
Elle avait besoin de savoir si son malaise était dû aux émotions ou non. Ils purent enfin rejoindre les enfants et les embrasser pour leur dire au revoir et ils montèrent dans le train.

Sully était finalement soulagé de se retrouver seul avec Michaëla. Il n'arrivait pas à savoir si elle se sentait mieux ou non.
Il s'inquiétait pour elle sans avoir aucune réponse à ses questions.
Il la fit asseoir sur un fauteuil.
« Et si tu me disais réellement ce que tu as ? Tout à l'heure, ce n'était pas le bon moment, mais tu peux me le dire maintenant. »
« Je vais bien, Sully. »
« Non. Tu ne réussiras pas comme ça ! »
« Je n'ai rien à te dire, Sully. Je n'en sais pas plus que toi ! »
« Tu es pourtant médecin. »
« Oui. »
Il essayait par tous les moyens de la faire parler. Mais elle avait décidé de ne rien lui dire.
« C'est sûrement dû à la chaleur. Ne t'inquiète pas ! Je vais bien. »
« Si tu le dis. »
Il la fit lever du fauteuil pour s'asseoir à sa place et la prendre sur ses genoux.
« Pourquoi tu ne me le dis pas ? Tu as peur ? »
« Non. Ce n'est pas cela, mais je ne suis pas sûre. »
Sully essaya d'analyser tous les éléments qu'il connaissait pour les mettre ensemble et trouver la solution.
Ils avaient fait l'amour pour la première fois ensemble il y a un mois et si … ?
Elle avait des malaises. Elle pleurait pour un oui ou pour un non.
Tout concordait !
« Tu n'attendrais pas ... »
« Quoi ? »
« Tu n'attendrais pas un bébé, par hasard ? »
« Comment tu peux le savoir ? »

« Abigail avait les mêmes symptômes que toi. Alors ? »
« Ça se pourrait. J'étais sensée avoir mes règles il y a deux semaines et j'ai du retard. »
« Tu as un test de grossesse sur toi ? »
« Non. »
« Alors, nous en achèterons un dès que nous serons à Denver et, si c'est positif, nous prendrons rendez-vous avec un gynécologue. »
« Merci, Sully. »
« De rien ! Tu sais que je ne serai pas déçu même si le résultat est négatif. Ça prendra le temps que ça prendra. »
« Oui, mais j'aimerai tellement avoir un bébé. »
« Rien n'est perdu. »
Il se pencha pour l'embrasser sur le front pour essayer de la tranquilliser. Il savait ce qu'elle avait vécu avant de le rencontrer.
Il aurait certainement besoin de la calmer dans les mois à venir. Après ce qu'elle avait traversé lors de sa précédente grossesse, il devrait se montrer fort si jamais il s'avérait qu'elle était enceinte.
Lui, il était confient malgré son passé.
« Je suis là. » Lui dit-il.
Il devait maintenant s'atteler à la tâche de lui faire penser à autre chose.
Ce fut elle qui changea de sujet.
« Tu crois qu'Ethan est capable de faire du mal aux enfants pendant notre absence. »
« Ta mère m'a promis de prendre soin d'eux. Elle veillera à ce que rien ne leur arrive. »
« Tu en es sûr ? »
« Oui. Rassure-toi. Nous avons l'appui de l'avocat et celui de la majorité des habitants de la ville. »
Il lui fit tourner la tête pour qu'elle le regarde dans les yeux.
« Nous avons aussi l'appui de Daniel qui compte enquêter sur son passé. Tout se passera bien. »
« Tu crois ? »
« J'en suis sûr. Que dirais-tu maintenant de te reposer ? »